Je cherchais le livre de Benoît XVI, du moins un recueil d'articles sur ses rapports avec les Juifs en 2018.
Pas sur les rayons naturellement.
La dame mit le temps à comprendre, cela ne lui disait rien !
On voit ses lectures et son professionnalisme...
Sur son ordinateur, elle a fini par me dire que le livre était indexé à Ratzinger, pas à celui de Benoît XVI (il n'empêche, elle ne connaissait pas cette publication fort sérieuse).
La dame de me dire à peu près en ces termes, cela date d'hier : "oh on est passé à un autre pape !"
Cela fut dit sur un ton doucereux, mais je crois bien l'avoir compris comme "mais mon bon Monsieur, vous savez qu'on a changé de pape ! C'est plus intéressant avec François !"
Je n'allais pas lui sauter au cou, mais un vendeur de la fnac n'aurait pas osé me répondre cela... Je me le suis tenu pour dit, et je ne suis pas près de revenir. Les bouquins Sodom* et d'Isabelle de G. étaient, eux, bien mis en évidence. Cela sent les cathos centre-gauche à plein nez quand on voit les BD, les produits, les ouvrages d'introspection psychologique, les Sesboué en tête de gondole, la revue Christus...
Comment lire Ratzinger si le livre n'est pas présenté ?!
Le Pape actuel est publié à partir d'aphorismes, c'est dire la complexité de la pensée. L'évêque d'Orléans, comme de juste, a brodé sur ces mots mercredi devant une assemblée de 400 scouts et guides d'Europe, mélangés à des SUF (il fallait un loupe pour discerner les scouts de France). "Tu pollues la planète quand tu utilises la tablette".
Dans un siècle, on pourra comparer les ouvrages du théologien Ratzinger et ceux du jésuite, avant et après l'élection pontificale.
J'ai compliqué mon cas en demandant aussi à la dame (elles étaient deux derrière l'ordinateur et je ne leur offrais pas mon plus beau sourire) s'ils avaient des missels de Paul VI (qu'on ne me tue pas sur le FC) pour une petite fille qui va faire sa première communion. Même si les messes dans cette forme sont à géométrie variable et de manière infinie, je voulais marquer le coup et permettre à cette fille de se repérer parfois. Avoir un missel pour le fidèle est passé de mode depuis Vatican II, et c'est très révélateur. Au moins, on pourrait lire des choses intéressantes pendant des chants minables ou la P.U., si on disposait d'un vrai missel avec le texte en latin sur la page de gauche...
Bref, la dame fait semblant d'aller dans son rayon (je ocnnais la technique de vente) et revient vite en me disant : "oh ils vont bientôt changer de missel, alors on n'en a pas".
Je n'ai pas insisté devant cet amateurisme. En sortant dans la rue, je me suis dit qu'elle a dû comprendre que je cherchais un missel pour le prêtre.
Le fait est que demander ce genre d'ouvrage dans une librairie soit-disant spécialisée (et elle l'est !), revient à demander un steack de haricot vert chez un boucher.
A la Procure de la place St-Sulpice, cela doit se trouver, comme si l'on formulait une demande extraordinaire ! Dans telle abbaye du coin aussi, mais ce lieu vend des livres qui ont été lus par les moines ou manipulés trente fois par la clientèle...
Si les jeunes avaient, comme les adultes d'ailleurs, un missel qui leur dise ("ici on se met à genoux", "on se recueille et on se tait"), cela changerait bien des choses. Je sais bien que le motu proprio de Benoît XVI n'a rien changé à la messe dans la forme ordinaire, il n'y a pas eu de vertueuse contamination... Et heureusement, pas non plus dans l'autre sens.
Les messes traditionnelles auxquelles je vais offrent aussi parfois une rude diversité : assis, debout, à genoux, en même temps selon les personnes.
Je ne suis pas un béni-oui-oui.
Je pointe l'hypocrisie du système, la messe pas du tout enseignée, le cirque phénoménal.
Merci d'avoir signalé cette librairie parisienne, j'irai y faire un tour. Je ne la connaissais pas.