La question du pape hérétique est insoluble ; le magistère ne s'est jamais prononcé et il n'existe que des opinions, contradictoires, qui ne permettent pas d'agir efficacement dans le contexte actuel. Le meilleur argument en faveur de la légitimité de François c'est qu'il a été reconnu par l'ensemble du Collège Cardinalice et la totalité -morale- des fidèles.
Lors du prochain conclave vous considérez comme pratiquement acquis que les cardinaux conservateurs auront perdu leur minorité de blocage (1/3 des voix). Ça ne me paraît pas si évident parce que nombre de cardinaux créés par François l'ont été essentiellement à partir du critère de leur appartenance à la "périphérie". Il n'est pas assuré que François leur ait fait passer un examen pour vérifier qu'ils adhérent inconditionnellement à sa théologie. On a vu des évêques nommés par François (je pense par exemple à Mgr Konderla, évêque de Tulsa, Oklahoma depuis 2016) qui nous ont réservé d'agréables surprises en soutenant Mgr Vigano.
Mais considérons à titre d'hypothèse qu'effectivement, lors du prochain conclave, les cardinaux conservateurs auront perdu leur minorité de blocage. On peut néanmoins imaginer qu'ils conditionnent leur reconnaissance de la légitimité du nouvel élu, à une confession de foi portant sur les principales déviations bergogliennes. D'un point de vue théologique et canonique, c'est tout à fait défendable, et si le nouvel élu (ou plutôt le cardinal ayant obtenu au moins les 2/3 + 1 des voix) s'y refusait, nous ne nous trouverions plus dans la situation insoluble actuelle. Parce que si le principe « Prima Sedes a nemine iudicatur » (Canon 1556 du CIC de 1917) n'est pas contestable, l'autre principe qui veut qu'un hérétique ne soit pas papabile l'est tout autant.
L'intervention des cardinaux devrait impérativement avoir lieu dès la proclamation des résultats du suffrage, avant même l'acceptation de sa charge par l'élu, au moment où celui-ci n'est encore qu'un cardinal égal aux autres et qui peut donc être jugé par eux. Une fois la charge acceptée, tout se complique.
On peut aussi imaginer que le nouvel élu, si son élection est contestée, n'oserait pas accepter le souverain pontificat. Et ce serait le genre de blocage qui a existé dans les siècles passés mais dont on a complètement perdu l'habitude. Que pensez-vous de ce scénario ?
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