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Jean XXIII et le latin
par Diafoirus 2019-04-09 10:51:43
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Jean XXIII et le latin

Pourquoi donc y avait-il le latin ? Nous pourrions l’expliquer en long et en large. Mais mieux vaut laisser parler Jean XXIII qui nous l’a dit lui-même dans la Constitution « Veterum Sapientia », le 22 février 1962.

En voici quelques extraits :
« Ce n’est pas sans une disposition de la providence divine que cette langue qui, pendant de nombreux siècles avait réuni une vaste fédération de peuples sous l’autorité de l’Empire romain, est devenue la langue propre du Siège apostolique et que, transmise à la postérité, elle a constitué un étroit lien d’unité entre les peuples chrétiens d’Europe.
« Le latin, en effet, de sa nature même, convient parfaitement pour promouvoir dans tous les peuples toutes les formes de culture. En effet, il ne suscite pas de jalousie, il est impartial envers toutes les nations, il n’est le privilège d’aucune, il est accepté par toutes, tel un ami. De plus, il ne faut pas oublier que le latin est empreint d’une noblesse caractéristique : il a « un style concis, varié, harmonieux, plein de majesté et de dignité » (Pie XI) qui incite d’une façon inimitable à la précision et à la gravité.

« C’est pour ces raisons que le Siège apostolique a toujours veillé jalousement à maintenir le latin et qu’il a toujours estimé que « ce splendide vêtement de la doctrine céleste et des saintes lois » (Pie XI) était digne d’être utilisé par ses ministres. Les ecclésiastiques, en effet, de quelque nationalité qu’ils soient, peuvent aisément, grâce au latin, prendre connaissance de ce qui vient du Saint-Siège et communiquer avec celui-ci ou entre eux.
« Cette langue est unie à la vie de l’Église et « sa connaissance, acquise par l’étude et l’usage, intéresse les humanités et la littérature, mais plus encore la religion » (Pie XI), pour reprendre les termes de Notre prédécesseur, d’immortelle mémoire, Pie XI, qui indiquait, en donnant des arguments à l’appui, trois qualités rendent cette langue particulièrement adaptée à la nature de l’Église : « En effet, l’Église qui groupe en son sein toutes les nations, qui est destinée à vivre jusqu’à la consommation des siècles … a besoin, de par sa nature même, d’une langue universelle, définitivement fixée, qui ne soit pas une langue vulgaire. »
« Puisqu’il est nécessaire que « toute Église s’unisse » (Saint Irénée) à l’Église romaine, et puisque les Souverains Pontifes ont un pouvoir « vraiment épiscopal, ordinaire et immédiat sur toutes et chacune des Églises, sur tous et chacun des pasteurs et fidèles » (Cod. I.C.) de quelque rite, nationalité ou langue qu’ils soient, il semble éminemment convenable qu’il y ait un instrument de communication universel et uniforme, tout spécialement entre le Saint-Siège et les Églises de rite latin. C’est pourquoi, tant les papes, s’ils veulent transmettre un enseignement aux peuples catholiques, que les dicastères de la Curie romaine, s’ils ont à traiter un affaire, publier un décret intéressant tous les fidèles, utilisent toujours le latin, que d’innombrables nations écoutent, comme la voix de leur mère.
« La langue de l’Église doit, non seulement être universelle, mais immuable. Si, en effet, les vérités de l’Église catholique étaient confiées à certaines ou à plusieurs langues modernes changeantes, dont aucune ne fait davantage autorité que les autres, il résulterait certainement d’une telle variété que le sens de ces vérités ne serait ni suffisamment clair, ni suffisamment précis pour tout le monde et, de plus, aucune langue ne pourrait servir de règle commune et stable pour juger du sens des autres. Par contre, le latin, à l’abri depuis longtemps de l’évolution que l’usage quotidien a introduit généralement dans le sens des mots doit être considéré comme fixe et immuable, les sens nouveaux qu’ont revêtus certains mots latins pour répondre aux besoins du développement, de l’explication et, de la doctrine chrétiennes, sont, en effet, depuis longtemps stabilisés.
« Enfin, l’Église catholique, parce que fondée par le Christ Notre-Seigneur, surpasse de loin en dignité toutes les sociétés humaines, et il est juste qu’elle utilise une langue, non pas vulgaire, mais noble et majestueuse.
« D’autre part, le latin « qu’on peut à bon droit qualifier de langue catholique, » (Pie XI) parce que consacrée par l’usage ininterrompu qu’en a fait la chaire apostolique mère et éducatrice de toutes les Églises, doit être considéré comme « un trésor inestimable » (Pie XII) et comme une porte qui permet à tous d’accéder directement aux vérités chrétiennes transmises depuis les temps anciens et aux documents de l’enseignement de l’Église (Léon XIII) : il est, enfin, un lien précieux qui relie excellemment l’Église d’aujourd’hui avec celle d’hier et avec celle de demain …
« … De nos jours, l’usage du latin est l’objet de controverses en de nombreux endroits et, en conséquence, beau¬coup demandent quelle est la pensée du Siège apostolique sur ce point, c’est pourquoi nous avons décidé de prendre des mesures opportunes, énoncées dans ce document solennel, pour que l’usage ancien et ininterrompu du latin soit maintenu pleinement et rétabli là où il est presque tombé en désuétude …
« Après avoir bien examiné et pesé toutes ces choses, dans la sûre conscience de Notre charge et de Notre autorité, Nous décidons et ordonnons ce qui suit
« I. – Les évêques et les supérieurs généraux des ordres religieux veilleront à ce que, dans leurs séminaires ou leurs écoles, où les jeunes gens se préparent au sacerdoce tous aient à cœur d’obéir à la volonté du Saint-Siège sur ce point, et observent scrupuleusement Nos prescriptions ici énoncées.
II. – Ils veilleront avec une paternelle sollicitude à ce qu’aucun de leurs subordonnés, par goût de la nouveau¬té, n’écrive contre l’usage du latin, soit dans l’enseigne¬ment des sciences sacrées, soit dans la liturgie, ou bien, par préjugé, n’atténue la volonté du Siège apostolique sur ce point ou n’en altère le sens.
(…)
« VI. – Le latin est la langue vivante de l’Église …
(…)
« …Nous voulons et ordonnons, de par Notre autorité apostolique, que tout ce que Nous avons établi, décrété et ordonné dans cette Constitution reste définitivement ferme et arrêté, nonobstant toutes choses contraires, même dignes de mention particulière.
« Donné à Rome, près de Saint Pierre, en la fête de la Chaire de Saint Pierre, apôtre, le 22 février 1962, de notre pontificat, le quatrième. » – Jean XXIII.

Voilà donc ce que disait le Pape. Non pas un pape d’il y a mille ans, ou cinq cents ans. Non pas un pape du XIXe siècle, ou du début du XXe, mais le pape de Vatican II, Jean XXIII Et non pas en passant, dans une allocution improvisée, mais dans une Constitution solennelle et qu’il tint à promulguer personnellement, à Saint-Pierre, en présence de quarante cardinaux et de je ne sais combien de curés et de notabilités romaines.

« Que celui qui a des oreilles entende ! » (Mt 11, 15)

Texte complet : https://www.ceremoniaire.net/pastorale1950/docs/veterum-sapientia.html

ou :

http://leblogdumesnil.unblog.fr/2012/02/27/2012-16-constitution-apostolique-veterum-sapientia/

ICI

     

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