Quel recruteur n’a jamais dit, lors d’une procédure de recrutement, au sortir d’un entretien : « ce candidat, je ne le sens pas » ? Et bien ce qui était du domaine de l’intuition est en passe de trouver un fondement scientifique.
A la source de cette révolution, les travaux très sérieux de la gendarmerie
http://www.recrutement.gendarmerie.interieur.gouv.fr/pjgn/Actualite2/Actualites-Scientifiques/GendLab-2018-L-empreinte-olfactive
A l’origine de ces projets de recherches, l’appel « attentats-recherche » lancé par le CNRS, après les attentats de Paris et de Nice de 2015. De nombreux projets ont été retenus et développés, parmi lesquels, l’identification de personnes par le moyen de l’empreinte olfactive. Les enquêteurs l’utilisent désormais pour identifier les criminels, au même titre que les traces ADN ou les empreintes digitales.
Fonctionnement de l’empreinte olfactive.
Comme l’explique Alexandra Martin, chercheuse au CNRS au laboratoire Interactions moléculaires et réactivité chimique et photochimique : « L’outil proposé consiste en un matériau original très absorbant à base d’organogel poreux, qui capte rapidement et concentre efficacement les composés volatils et notamment les odeurs corporelles. L’étape d’échantillonnage sera donc rapide, sensible et facile à exécuter. La seconde étape, en laboratoire, consiste à analyser le matériau par spectrométrie de masse. Les opérations de traitement de l’échantillon seront simplifiées puisqu’il suffit de dissoudre le matériau organogel pour l’injecter directement en chromatographie. »
Une fois l’odeur collectée, un traitement algorithmique est réalisé sur ces empreintes olfactives.
« Grâce à des méthodes d’apprentissage automatique et de partitionnement des données, les algorithmes que nous développons conjointement visent à isoler l’empreinte olfactive des individus qui est unique». Et il est facile d’éliminer l’incidence des parfums, grâce à la banque de données de l’Institut des parfums. Leur composition chimique est intégrée dans le traitement algorithmique.
Quel rapport avec le recrutement me direz-vous ?
Comme nous l’avons vu, l’empreinte olfactive de chaque individu est unique. Les chercheurs, les scientifiques connaissent bien les caractéristiques de chaque odeur et comment les mêler pour obtenir un parfum harmonieux. Il suffira d’associer l’empreinte olfactive d’un candidat à celle de l’équipe que l’on souhaite lui voir intégrer pour savoir si l’intégration va réussir. C’était bien là la grande crainte des recruteurs. Ce candidat va-t-il s’intégrer dans son poste ? on saura désormais apporter une réponse scientifique à cette interrogation. Gain de temps et sécurité des recrutements, le potentiel est immense.
En somme c’est désormais véritablement une question d’alchimie.
Autre projet à venir
Par ailleurs, le bureau du Vatican pour les canonisations a lancé récemment une étude visant à intégrer l’empreinte olfactive dans la procédure canonique de reconnaissance de saints. En effet, les corps de nombreux saints n’ont pas connu la corruption, et l’ouverture de leurs tombes plusieurs années, voir décennies ou siècles après, ont attesté de ce phénomène avec souvent une odeur sublime de fleurs. Ne dit-on pas d’ailleurs que ces saints ont décédés en odeur de sainteté ?
Déterminer les caractéristiques communes des odeurs de ces saints permettra ainsi d’établir un référentiel que l’on comparera à l’odeur du candidat à la canonisation. Résultat immédiat. Le « Santo subito » pourra ainsi être reconnu immédiatement et inscrit au catalogue des saints. A une époque ou tout va très vite, c’est un gain de temps et d’argent qu’attend le Vatican.On sait que les procédures actuelles peuvent prendre des dizaines d’années. En outre, c’est un avantage certain en termes d’évangélisation que de proposer notamment aux plus jeunes, des saints auxquels ils peuvent s’identifier plus facilement car étant de leur époque.
Une chose est sûre, des avancées scientifiques sont encore à attendre en matière d’empreinte olfactive et les domaines d’application encore à explorer, immenses.
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