Tout est dit et bien dit dans la langue de Michel Audiard !

Lorsque j'étais enfant, j'étais gardé par des gens originaires de province, comme un peu tout le monde, mais qui avaient grandi place du Tertre et aux alentours près de la butte Montmartre à Paris.

Le mari de la dame qui me gardait était originaire de Dunkerque, mais était arrivé à 4 ans à Paris, ses parents ayant fui les Allemands, ceux de ... 1914.

Il parlait comme un poulbot. Il ressemblait, en plus petit, à Maurice Chevalier et parlait avec le même accent et les mêmes mots : "ta pomme, ma pomme, tézig, mézig, l'argo-muche, Panam, les gisquettes (pour les filles ou les femmes), les curetons, les culs-bénis avec leurs chaussettes blanches …

Il lisait l'Huma et ne voulait pas mettre les pieds à l'église. Mais un jour, il m'a dit : "Les curés, y ont fait un truc de bien : les cathédrales !"

Il parlait politique devant nous les enfants. Je me souviens de l'avoir souvent entendu dire : "A genoux la race des Seigneurs, à genoux Monsieur Hitler, grâce à Staline !"

Je me souviens aussi qu'un soir, alors que ma mère était venue me chercher, ils s'étaient disputés, ma mère lui expliquant que le communisme et l'Union soviétique, c'était monstrueux et lui ne voulant rien entendre et parlant encore plus fort, jusqu'à crier.

Ce monde a aujourd'hui disparu.

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