Fermer la porte de l’Eglise ? Est-ce évangéliser ?

Je lève deux points :



1 - Le ressenti ?

St Augustin et St Paul font pire ! « Aime, et fais ce que tu veux » ou bien « l’Amour est au dessus de la Loi », ou St Jean « Celui qui aime n’a pas besoin de la Loi ».

Ce garçon ressent qu’il aime le Bien, et veut agir. Pour les autres hommes aussi. Pourquoi éliminer de faire ce qu’on ressent ? St François d’Assise, St Ignace, et tous et tous n’ont-ils pas suivi ce qu’ils avaient d’abord ressenti ? Qui vous dit que le ressenti de ce garçon n’est pas justement un appel de Dieu, via son Ange, n’importe ?

Le Royaume de Dieu est en soi. Le chercher, et sa Justesse d’actes. Pour l’accomplir, il faut le visiter, le connaître, le sentir, et ressentir, y préparer la demeure où Dieu viendra servir le festin. Qui ne ressent ni ne connaît ses passions saura-t-il leur commander, pour les employer au service du Très-Haut ?

Nier, voire tuer, le ressenti à la mode des Cathares, des jansénistes ou des conventions sociales « bien comme tout le monde » du XIX° a-t-il fait du bien à la planète et aux âmes ?

Note : le balancement suivant dans le romantisme a été de donner priorité au ressenti. Ce qui déraille. Comme dans les envies sexuelles actuelles. Puis le rationalisme intello du XX° fut de refouler, enfouir ou nier les ressentis, pourtant éléments de construction de notre vie intime, matériau de notre construction des actions, chacun selon sa capacité et sa réalité.



2 - La question qui a amené cette confidence, et le contexte de la réponse :

Le Pape répond à une journaliste dans l‘avion sur la foule des catholiques qui a pu venir en public au stade : une première aux Emirats. La question a été : « Et après ? »

Auriez-vous dit : « Tous dans l’église et à genoux, fissa ! sinon, je ne vous regarde même pas ! » est-ce la meilleure empathie de ce que souffrent les hommes qui ne savent pas où est la grâce venue par Jésus ?

Le jeune garçon, 13 ans n’est pas un « bébé » ; souvenez-vous de vous à cet âge, qui pensiez savoir la vie, et choisissiez de grandir en vous-même. Il affirme à la fois son désir de faire le bien aux autres, et son choix d’être « athée », donc un sans-dieu, mais qui vient parler au Pape.

Faire ce qui est juste en lui : ne sera-ce pas une voie qui part dans le bon sens ? Il n’a que 13 ans, était-ce utile de le démolir en lui disant : récite d’abord ton caté, questions par questions ? Les Pharisiens jugeaient ainsi des préceptes qui entraient dans leur formatage à eux, qu’ils n’arrivaient d’ailleurs pas à suivre, Jésus ne leur dit. Allez et clamez que ce sont des nuls, des mous, des faibles, et que vous vous savez comment on répond à une demande de ce garçon .. St François de Sales avait d’autres façons, et c’est ce qui fit la réussite de l’Eglise en Chablais.



Pourquoi cela me fâche-t-il ?

De quoi avez-vous peur dans le même cas, devant un adolescent qui vous ferait cette remarque : de perdre vos repères ? Pensez-vous que l’évangélisation passe par la redite appliquée, quasi scolaire des cases du début du XX°, ou du XVII° ou d’autres époques ?

Jésus n’a pas fait cela. Il a écouté, interrogé, fait penser, et donné des guides à repenser. Il n’a pas opéré deux guérisons de la même manière, chaque malade était traité selon son caractère, son ressenti propre. Lire les dialogues entre Jésus et les malades est très instructif. C’est cela qui parfois semble contradictoire au lecteur à la lettre des Evangiles, qui ne comprennent pas l’Esprit qui souffle où il veut, avec le style libre qu’Il veut employer dans chaque circonstance.

Qui vous dit qu’en envoyant à l’intérieur de lui-même ce garçon, le Pape ne va pas lui donner d’ouvrir les yeux du Cœur, le remplir de gratitude pour le respect d’un Grand du monde envers les choix (athéisme) de sa petite personne : il est libre ? Il sera, par le respect reçu, encore plus libre de considérer toutes les hypothèses, même celle de la Foi. Non ? Qu’en savez-vous ?

En plus, et une fois de plus, le titre est faux. Ce n’était pas « une leçon de catéchisme » mais un dialogue bref et public, une réponse à une demande : Comment, moi athée, puis-je faire du bien ?

Triste du constat récurrent de la prétention de plusieurs liseurs à tout jauger, à dénigrer d’abord, je vous demande instamment d’aller à l’intérieur de vous-même, pour savoir pourquoi vous êtes si agressifs, criticailleurs de tout, comme des saducéens vissés sur leurs textes et leurs protocoles rigides. D’ailleurs, n’avaient-ils pas fini dans leurs déductions sèches, au temps de Jésus, par nier l’éternité ?

Comment apporterez-vous Jésus présent, dans l’Hostie, à ceux qui n’y connaissent rien, si ce n’est en les encourageant à visiter leur cœur, et ce qu’ils ressentent d’appel à l’infini, donc au divin ? On vient à l’Eglise parce que le Cœur y appelle, pour aller vers le Ciel, et non parce qu’on a de bonnes notes en récitant es questions de caté. Sinon, le Ciel sera peuplé de milliards de magnétophones …



Puissiez-vous, dans les jeûnes, dans les ressentis des passions, et leur écoute pour savoir où les orienter ce Carême, devenir moins peureux, et moins justiciers sans avoir reçu le mandat de l’être ! Oui, j’ai honte de lire cette prose récurrente, inutile, qui donne bonne conscience à la vue de la paille … de celui qui est aveuglé par une poutre.

Peut-être le suis-je aussi.

Mais je regarde en mon âme, et je sais ce que je ressens quand je lis ces messages « Ah il a encore dit … » « Savez-vous ce qu’a encore fait … » qui, effet, boomerang, ne ramènent que l’amertume, la raideur, et le découragement dans les âmes des enfants de Dieu. Trop souffert de cela dans mon enfance, et ma jeunesse. Cela a détruit la Foi de tant d’enfants par ces parents auto-satisfaits, et éloigner des petits-enfants des trésors de la transmission par les grand-parents !


Que Saint Joseph protège et guide ceux qui veulent le bien de l’Eglise, et le bien qu’Elle fait aux âmes, plus souvent dans le silence que dans les vantardises sarcastiques publiques !

Que ce grand saint nous apprenne à entendre ce qui est vrai dans les
cœurs, et poser avec justesse dans les gestes !

Pardon à ceux que j’ai agacés
Glycéra







Citation réelle : Vatican 5 fév 2019

http://w2.vatican.va/content/francesco/fr/speeches/2019/february/documents/papa-francesco_20190205_emiratiarabi-voloritorno.html

Question : Vous avez parlé de liberté religieuse et vous avez dit que la liberté religieuse va au-delà de celle de culte. Pouvez-vous nous parler un peu de ce thème? Parce qu’aujourd’hui nous avons été, et à présent nous rentrons d’un pays connu pour sa tolérance; toutefois, beaucoup de catholiques qui étaient aujourd’hui au stade, aujourd’hui seulement pour la première fois depuis qu’ils sont arrivés aux Emirats arabes unis, ont pu exprimer ouvertement leur foi et leurs croyances. Alors, peut-on avoir un changement qui aille au-delà de ce qui s’est passé aujourd’hui?

Les processus ont des débuts, n’est-ce pas? On peut préparer une action et après on exécute celle-ci, et ensuite il y a un avant et un après. Je crois que la liberté progresse toujours, elle doit progresser, toujours plus, elle ne doit pas s’arrêter. J’ai été impressionné par une conversation que j’ai eue avant de partir avec un jeune garçon de 13 ans, à Rome, qui voulait me voir, il voulait me voir et je l’ai reçu et il m’a dit: « Bien, certaines choses que vous dites me semblent intéressantes, mais je veux vous dire que je suis athée. Qu’est-ce que je dois faire en tant qu’athée pour devenir un homme de paix?». Et je lui ai dit: « Fais ce que tu sens» et je lui ai un peu parlé. Mais j’ai aimé le courage de ce garçon: il est athée, mais il recherche le bien, il cherche cette voie. Cela aussi est un processus, un processus que nous devons respecter et accompagner. Accompagner tous les processus pour le bien, tous, quelles que soient leurs «couleurs». Et je crois que ce sont là des pas en avant. Merci.

Soutenir le Forum Catholique dans son entretien, c'est possible. Soit à l'aide d'un virement mensuel soit par le biais d'un soutien ponctuel. Rendez-vous sur la page dédiée en cliquant ici. D'avance, merci !