Quelques mots de réaction à la lecture du livre de F. Martel, Sodoma
1) Évidemment on ne peut qu'être ébahi et profondément choqué devant l'abjection des hypocrites qui mènent une vie parfaitement immorale tout en faisant la morale aux autres. Ce n'est pas neuf, le Christ mettait déjà vivement en garde contre les Pharisiens : Dicunt enim, et non faciunt, Matth. 23, 3. Dans ces proportions, et au cœur du pouvoir de l'Église, c'est inqualifiable.
2) Il est certain aussi que cette situation aurait dû être assainie depuis longtemps au Saint-Siège même, par les plus hautes autorités. Il est inimaginable qu'on ait laissé la situation pourrir au point d'offrir en quelque sorte leur vengeance à ceux qui avaient des comptes à régler avec l'Église.
3) Mais si les faits sont abjects, le livre l'est aussi, puisque son objet est de dénoncer la seule hypocrisie, et non pas le vice qu'elle couvre. Et pour cause : c'est un véritable festival «gay» que s'offre l'auteur, avec complaisance et jubilation, avalanche de termes gays anglo-saxons, insinuations et clins d'œil, petites manies et adresses de restaurants fréquentés par les amis ; le but clairement énoncé étant de faire tomber toute barrière morale au Vatican comme ailleurs.
4) Le traitement réservé à Benoît XVI est particulièrement ignoble. Qui ne participe pas à la fête est voué aux gémonies, et il faut voir comme l'auteur le prend de haut avec les qualités de pensée, d'intériorité, de patient travail intellectuel, d'amour de la vraie et haute culture. Évidemment il vaut mieux être journaliste, s'agiter et passer sa vie d'avion en avion à recueillir des témoignages assassins.
5) Enfin et surtout, quelle parfaite et volontaire ignorance de la hauteur morale du christianisme, de l'héroïsme qu'il sait inspirer à ceux qui s'engagent à le vivre en conscience, de le beauté de la chasteté bien comprise et vécue dans le silence et la simplicité. Angelus Domini nuntiavit Mariæ, et concepit de Spiritu Sancto. C'est par là que le christianisme a commencé, c'est sa grande et mystérieuse gloire.
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