Cher AVV VVK,
je comprends ainsi votre question: Il est surprenant que le discours d'une simple femme puisse être éclairant pour le pape qui souhaite mieux connaitre les blessures de l'Eglise.

En reprenant l'ensemble de l'article, traduit par l'agence ZENIT voici quelques commentaires qui peut être aideront la réflexion:

"En écoutant Mme Ghisoni, j’ai entendu l’Église parler d’elle-même. Bien sûr, nous avons tous parlé de l’Église. Dans toutes les interventions. Mais cette fois, c’est l’Église elle-même qui a parlé. Ce n’est pas seulement une question de style: le génie féminin qui se reflète dans l’Église qui est femme."

=>l'Eglise étant l'épouse mystique du Christ, elle est feminine par essence, nature(je ne sais le terme exacte), de même que l'on peut dire que l'ame humaine est feminine puisque appelée aux noces de l'epoux.
il semblerait que les paroles de cette femme ce jour-là aient particulierement touche Francois, puisqu'il affirme qu'il les a reçues comme paroles d'Eglise.

"Inviter une femme à parler, ce n’est pas entrer dans le ton d’un féminisme ecclésiastique, car au final, tout féminisme finit par être un machisme avec une jupe.
Non. Inviter une femme à parler des blessures de l’Eglise, c’est inviter l’Eglise à parler d’elle-même, des blessures qu’elle porte."

=> le pape procède par analogie comparant Eglise et Femme.
Ecouter une femme qui parle de ses blessures de femme, fille, epouse et mere, se rendre plus réceptif à une facon toute feminine de s'exprimer peut contribuer à se former l'esprit et le coeur à accueillir, écouter, l'Eglise, la comprendre, prendre soin de ses blessures, se donner, l'épouser, l'aimer, se livrer pour elle. Il en va ainsi au sein d'une famille, pour une meilleure éducation des enfants et un bon soutien mutuel, l'homme a tout avantage à écouter le point de vue de son épouse sur leurs enfants, leur couple, leur quotidien...

"Et je crois que c’est le pas que nous devons faire avec beaucoup de force: la femme est l’image de l’Église qui est femme, est épouse, est mère. (je traduirais "fille" qui integre la notion de filiation divine, epouse et mere) Un style. Sans ce style, nous parlerons du peuple de Dieu mais comme organisation, peut-être syndicale, mais pas comme famille enfantée par la mère Eglise."

=> De facon rationnel, il est tentant de réduire l'Eglise à une organisation, un moteur avec ses rouages qui tournent, un circuit imprime avec ses composants chacun à leur place. En parlant raisonnablement mais avec le coeur, qui a ses raisons, que la raison ne connait pas, l'Eglise apparait d'avantage comme un corps vivant, comme une famille avec une foultitude de membres enfantes par leur mère l'Eglise.
Rationnellement on compte, classe, ordonne, tri, organise, segmente... ce qui est nécessaire pour faire l'appel des brebis, jusqu'à 100.
mais pour coordonner, diriger et ainsi retrouver la 100eme brebis manquante, il faut aussi agir avec le point de vue du coeur. Avec le coeur on connait son nom sa couleur, sa taille, ses yeux, son odeur, son histoire, ses bobos, son doudou, son livre prefere... bref comme le font les mamans, "comme une poule qui rassemble ses poussins" Mathieu 23-37
Pour vivre sainement, entre la tete et le coeur il faut une bonne irrigation sanguine bien oxygénée du bon air de l'Esprit Saint, un coeur qui bat mal c'est aussi un cerveau mal irrigué...)

"La logique de la pensée de Mme Ghisoni était justement celle d’une mère et elle s’est achevée par le récit de ce qui arrive lorsqu’une femme met un enfant au monde. C’est le mystère féminin de l’Église qui est épouse et mère. Il ne s’agit pas de donner plus de fonctions à la femme dans l’Église – oui, c’est une bonne chose, mais on ne résout pas pour autant le problème -, il s’agit d’intégrer la femme en tant que figure de l’Église dans notre pensée. Et aussi de penser l’Eglise avec les catégories d’une femme. Merci de votre témoignage."

=> Chaque être humain a une tete et un coeur et donc comme tout un chacun peut etre apte à integrer la dimension féminine de l'Eglise dans sa pensée. Puisque ce sont les femmes qui portent et mettent au monde leurs enfants, leur experience charnelle de l'accouchement et de la maternite peuvent etre eclairantes par analogie pour comprendre la dimension maternelle de l'eglise.
En philosophie on parle de maieutique, (accouchement de la pensée), en Theologie on pourrait rapprocher le terme d'accouchement de celui de metanoia, que Benoit XVI avait traduit par "conversion du coeur".

Biensur l'Eglise qui est sainte et immaculee a sa plus fidele image en la personne de la Sainte Vierge Marie.

Il existe toute sorte de façon d'écouter l'Eglise pour essayer de comprendre ses blessures, écouter l'un de ses membres, comme vient de le faire Francois, mais aussi avec diverses dévotions ou ce que nous offre le calendrier liturgique, puisque l'Eglise est le Corps du Christ: contempler une pietà, recevant le corps du Christ... ou bien s'adresser à un théologien specialiste de l'Eglise, adorer le miracle d'Orvieto, passer du temps dans le choeur au pied du tabernacle ou mediter devant une image du Sacré Coeur, un crucifix sur les 5 plaies du Christ ou honorer ses milliers de blessures devant la tunique d'argenteuil, exposer le saint suaire, lire l'Evangile de la Passion, reciter les mysteres douloureux, faire un chemin de croix, méditer les 7 plaies du coeur douloureux de Marie, confesser, passer du temps avec des pauvres hommes ou femmes, bref...

Le champs de l'Eglise est vaste, le pape a écouté une fleur des champs, il aurait pu y prendre le lys marial certes, mais une fleur des champs c'est joli aussi.

"… On sait bien que la Sainte Vierge est la Reine du ciel et de la terre, mais elle est plus Mère que Reine, et il ne faut pas dire, à cause de ses prérogatives, qu’elle éclipse la gloire de tous les saints, comme le soleil à son lever fait disparaître les étoiles. Mon Dieu, que cela est étrange! Une Mère qui fait disparaître la gloire de ses enfants! Moi, je pense tout le contraire, je crois qu’elle augmentera de beaucoup la splendeur des élus."
Sainte thérèse de l'Enfant Jésus
Derniers Entretiens 21.8.1897

Ce que cette dame a dit au Pape
Mme Ghisoni a 52 ans, mariée et mère de famille. elle est une juriste ecclésiastique spécialisée dans les causes de nullité des mariages, italienne nommée au dicastère pour les laïcs, la famille et la vie en charge des fideles laics.
MADAME GHISONI

et pour aller plus loin deux ouvrages, de mains d'hommes cette fois.

nullMULIERIS DIGNITATEM
De Jean Paul II


La MERE MIROIR DE DIEU

Ce livre est dédié aux mères.
Leurs larmes, leurs souffrances, leurs joies, leurs deuils se trouvent ici réunis.

L'auteur : Cardinal Joseph Mindszenty
Mindszenty joseph, 1892-1975, cardinal archevêque d'Esztergom, Primat de Hongrie, martyr de la résistance hongroise aux totalitarimses nazi et communiste.

On est toujours saisi d'étonnement et d'admiration devant les miracles du cœur maternel, impressionné aussi par l'immense pouvoir des femmes, par la façon dont elles ont formé et façonné l'histoire.
Chacun de nous porte de l'intérêt à l'idéal chrétien de grandeur maternelle. La mère est, avec le prêtre, l'alliée la plus précieuse de Dieu, le premier apôtre de l'Eglise. La Vierge Marie est l'image la plus magnifique de l'amour maternel, l'image aussi de l'amour merveilleux de Dieu pour les hommes. Des mères innombrables ont suivi Marie dans la voie du martyre : l'une de ces nobles figures est sainte Monique.
Nous n'oublions pas non plus ces deux autres aspects du miracle maternel : l'Eglise et la Patrie...
Les bouleversement survenus dans ces dernières années ont donné au problème de la maternité une actualité particulièrement brûlante. Partout dans le monde, l'orage éclate. Aussi longtemps cependant qu'il existera des mères selon les désirs de Dieu, une vie nouvelle naîtra chaque fois des ruines et des destructions. Du respect que l'on porte à la mère, dépend la solidité du fondement des peuples.

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