Avec treize ans de retard, je vous remercie pour ce récit, que je n'avais il me semble pas lu (même si je crois que vous avez mentionné votre parcours dans d'autres messages). Merci à XA d'avoir fait remonter ces trois posts.
Passionnante histoire, notamment s'agissant de cette cellule contre-révolutionnaire (l'Institut Cardinal Pie) se voulant prête à prendre le pouvoir dès que l'occasion se présentera et considérant leur leader comme un chef d'Etat attendant son heure. On en ferait un roman !
Ce qui me frappe chez les tenants des thèses sédévacantiste et sédéprivatiste (ou privationiste ?) est la notable cohérence interne du discours qui contraste incroyablement avec une conclusion qui paraît ne pas pouvoir tenir longtemps tant les conséquences qu'elles implique sont désespérantes. Et pourtant, il y a bien des personnes qui s'y tiennent pendant des décennies. Il faut avoir une sacrée confiance en ses propres raisonnements et en l'autorité dont on se réclame pour demeurer vraiment convaincu que tous ceux qu'on désigne habituellement comme catholiques adhèrent à une structure qui n'a que les apparences de l'Eglise, qu'il faut attendre la restauration de la hiérarchie légitime et des sacrements valides que rien ne paraît annoncer, et malgré tout conserver la foi sans céder à ce nihilisme que vous évoquez.
Il est remarquable, lorsqu'on lit les liseurs qui font siennes l'une ou l'autre de ces thèses, que pas une affirmation qu'ils font n'est justifiée par quelque source faisant autorité, que leurs raisonnements, pour rigides qu'ils paraissent, sont construits avec précision et consolidés par des années à réfléchir à ces questions.
Pour corroborer votre témoignage, et sans avoir votre expérience, aujourd'hui, l'option sédévacantiste - qui m'a semblé convaincante sans que j'y adhère vraiment quand, adolescent, je découvrais le traditionalisme de façon assez passionnée - m'apparaît à la fois comme invraisemblable et pourtant remarquablement cohérente.
Sans manier vraiment, je l'avoue, tous les raisonnements théologiques et ecclésiologiques qui régissent ces questions, mon intuition est que le point de départ de tout cela est un catholicisme dont le paradigme central est la soumission interne à l'autorité, et la scolastique le langage.
On ne peut sans doute pas écarter le sédévacantisme autrement qu'intuitivement (on le fait concrètement en introduisant de la souplesse dans ce catholicisme décrit plus haut) sans réfléchir au bien fondé de ce point de départ.
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