Un témoignage d un ami auvergnat (non pratiquant) :

"Les cérémonies de ce genre, auquel je suis peu habitué, sont de bons observatoires des évolutions. Déjà j’avais été très étonné des funérailles laïques de mon neveu il y a quelques années ...

Aujourd’hui nous avions affaire à une cérémonie religieuse. Mais justement, c’est l’objet de ma surprise, elle était menée ... sans prêtre ! Aucune messe n’a été dite. Deux laïques, un homme et une femme, ont mené tant que bien que mal une sorte d’office, sans beaucoup de forme et de structure.

Une des dernières supériorités sociales de l’Église était sa capacité à offrir des rites, surtout pour les moments de cette sorte. Beaucoup de gens lui restent fidèles pour les mariages et les enterrements, pour la simple raison qu’ils ne savent comment faire autrement, et que les solutions alternatives sont sinistres (surtout quant aux enterrements…).

Mais s’il n’y a plus de prêtres, et plus de messes, cet avantage ultime disparaît. Il est vrai que l’Église a pu se lasser de prodiguer des messes à un public qui n’accordait plus aucune importance au sacrement et n’était intéressé que par un décorum (ce qui n’était nullement le cas de cette branche de la famille qui était fort pieuse).

Un curé de campagne m’avait appris vers 1990 que la principale activité de ce qui restait de clergé était de préparer les fidèles à un monde sans prêtres — nous en sommes là, apparemment.

Ler caractère extrêmement dépouillé de la cérémonie était lié aussi aux volontés mêmes de la défunte , qui avait laissé, des instructions extrêmement précises. Ni fleurs ni couronnes, avait-elle demandé. Pas de musique non plus, certainement.

La dépouille mortelle reposait dans un très modeste cercueil de bois blanc. Peut-être l’archevêque de Clermont (tiens, il y a un archevêque à Clermont, maintenant ?), qui a fait lire une courte missive expliquant la situation, trouve-t-il plus volontiers des officiants tonsurés lorsqu’ont été demandées des funérailles conduites avec un peu plus de tralala ?

Cers cérémonies peu cérémonieuses gardent tout de même un notable avantage sur les célébrations tout à fait laïques : ce sont les églises. Celle de Ch. ..., sans être de grand style offre encore quelques remarquables morceaux romans."

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