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Belgique : ordonner des hommes mariés ou des femmes...
par Hildebrand 2018-11-22 14:55:26
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De Bosco d'Otreppe sur le site de la Libre :

Crise des vocations: "L'Église doit réfléchir à la possibilité d’ordonner des hommes mariés. Ou des femmes"

Comment l’Église belge veut être plus transparente
Un million de Belges se disent catholiques pratiquants

Les chiffres sont très interpellants. En 1960, la Belgique comptait 10 400 prêtres diocésains (c’est-à-dire formés dans des séminaires et non dans des ordres ou des congrégations). Ils ne sont plus que 2 774 aujourd’hui. À ces derniers s’ajoutent 2 205 prêtres issus d’un ordre ou d’une congrégation. Mais parmi ces 5 000 prêtres, une part est pensionnée. Si la proportion n’est pas connue, et si certains, bien qu’à la retraite, exercent toujours, la moyenne d’âge du clergé bruxellois était de 73 ans en 2017.

Parmi ces prêtres, beaucoup (mais là non plus le nombre n’est pas divulgué) viennent de l’étranger pour secourir les paroisses belges. Et leur proportion ne devrait pas décroître : aux portes des séminaires le nombre des vocations connaît, lui aussi, un plancher critique. En 2016, on comptait seulement 212 candidats à la prêtrise. 127 d’entre eux étaient issus d’une congrégation ou d’un ordre, et parmi les 85 diocésains, 42 n’étaient pas de nationalité belge. En septembre, la tendance se confirmait : seuls deux jeunes franchissaient le seuil de l’important séminaire de Namur.

Vouloir devenir prêtre est donc bien devenu une exception. Et cette exception est d’autant plus interpellante que l’Église, qui évoque le chiffre de 163 000 bénévoles, peut se targuer par ailleurs de statistiques encourageantes. En réalité, l’important engagement laïque en son sein témoigne a contrario de la hauteur de la marche qui est celle de la prêtrise. Si beaucoup s’investissent, peu font le pas vers cet engagement radical qui consiste "à tout donner", constatent le père Tommy Scholtes, jésuite et porte-parole des évêques de Belgique, et sœur Marie-Jean Noville, coordinatrice du Centre national des vocations.

Les sacrements attirent du monde

L’Église le dira à demi-mot, mais elle est démunie devant cette tendance.

Avant tout, explique-t-elle, le contexte sociétal n’est pas porteur. "La sécularisation du pays, la relativisation des valeurs, la crise générale de l’engagement, la volonté d’isoler la foi dans la sphère privée ne poussent plus un jeune à ne fût-ce que se poser la question de la vocation", observe Tommy Scholtes. De surcroît, ajoute-t-il, le cœur de celle-ci, qui est "la foi profonde en un Dieu qui nous accompagne au plus près", est difficilement communicable aujourd’hui.

Or la prêtrise n’est pas une profession, elle est une vocation qui engage la vie et qui naît "dans le secret du cœur", patiemment et au bout d’un long discernement. "Ce n’est donc aucune campagne de communication ou de recrutement, pas plus que la moindre stratégie en la matière" qui permettront de remplir les séminaires, souligne encore le porte-parole des évêques.

"De nombreuses vocations naissent dans les familles ou par la rencontre de témoins", ajoute sœur Marie-Jean. Mais là aussi l’Église doit déjouer un cercle vicieux. S’il y a moins de prêtres et de religieux, les rencontres seront plus rares. À Bruxelles par exemple, avec la fermeture prochaine de l’IET, l’Institut d’études théologiques, c’est la présence de séminaristes dans la capitale qui disparaîtra.

Pour déjouer ce cercle vicieux, paroisses et diocèses sont très actifs pour proposer des veillées, des rencontres ou des accompagnements. Mais à nouveau, "l’Église doit jouer avec un climat général où le choix et la flexibilité sont mis en avant, ce qui ne pousse pas à l’engagement total et définitif", considère sœur Marie-Jean. "L’heure est au bien-être. Spontanément, un jeune pense davantage à ce à quoi il doit renoncer que là vers où il souhaite aller."

Le chantier est immense dans une institution qui n’a pas toujours su accompagner ses prêtres, et dont l’image est détériorée par les scandales de pédophilies . "L’Église doit mieux discerner les lieux où elle envoie ses jeunes prêtres. Sans doute, comme l’a proposé Mgr Kockerols, doit-elle aussi réfléchir à la possibilité d’ordonner des hommes mariés. Ou des femmes", ajoute la religieuse.

Que seront les paroisses dans trente ans ? Personne ne peut le dire dans l’Église. Curieusement, bien que la tendance soit difficilement quantifiable, il est notable que les lieux qui attirent du monde sont ceux qui placent les sacrements, notamment la confession et l’adoration, au cœur de leurs activités, constate avec d’autres Tommy Scholtes.

"À un petit berger qui lui avait indiqué le chemin de sa nouvelle paroisse, le saint curé d’Ars répondait : ‘tu m’as montré le chemin d’Ars, je te montrerai le chemin du Ciel’, écrivait sur son site au mois de juin l’abbé Grosjean, prêtre français . C’est sans doute la plus simple et la plus belle définition du sacerdoce. Le prêtre, c’est celui qui montre le chemin du Ciel. […] Seul un tel enjeu d’éternité peut justifier qu’un jeune de vingt ans quitte tout et offre sa vie." Tenir cette définition et la faire comprendre dans un monde qui croit moins au ciel, voici sans doute résumé tout le défi de l’Église face à la crise des vocations.

Bosco d’Otreppe

Belgicatho commente :

Il n'empêche que, dans ces circonstances bien connues depuis longtemps, l'archevêque de Malines-Bruxelles n'a rien trouvé de plus urgent que de mettre fin à l'existence de la Fraternité des Saints Apôtres qui, elle, ne manquait pas de vocations...

Quant à la religieuse coordinatrice du centre national des vocations, la sœur Marie-Jean Noville, elle ne trouve rien de plus adapté que d'envisager l'ordination d'hommes mariés (comme Mgr Kockerols l'a proposé au récent synode)... ou même de femmes. Elle doit pourtant bien savoir que Rome s'est prononcée de manière formelle et à plusieurs reprises en faveur du célibat ecclésiastique et n'envisage en aucune façon l'ouverture du sacerdoce aux femmes. Mais voilà, on préfère chez nous poursuivre une fuite en avant qui ne conduit nulle part alors que les instituts fidèles à la Tradition ne manquent pas de vocations. Ne devrait-on pas s'interroger sur les défaillances de l'enseignement dit catholique, sur les déficiences des cours de religion, sur les insuffisances de la catéchèse, sur le décrochage complet des mouvements de jeunesse autrefois catholiques à l'égard des paroisses et de l'Eglise en général ? Où les vocations sont-elles censées fleurir dans ce désert ?

     

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