Un exemple, je l'espère, entre mille, celui du site du diocèse de Dijon qui se souvient de ses clercs pendant la première guerre.

Hier, l'Eglise catholique a montré, mais elle aurait pu le faire encore davantage, qu'il y avait un clocher dans le moindre village.
Je ne suis pas certain que tous les clochers aient sonné.
Le JT de France 2 n'a pas pris la peine de dire si l'initiative venait des évêques ou de la République.

Pour des anticléricaux et les libre-penseurs, il n'y a pas pire que d'entendre les cloches (imaginez pour vous un grand cri du haut d'une tour ou d'un haut-parleur cinq fois dans la journée si vous ne me croyez pas...).

La France est parsemée d'églises, de chapelles et de calvaires, non de loges, de temples, de mosquées, de synagogues... Il y avait un magnifique levier à activer, mais je doute que cela fut systématique et bien expliqué.

Combien de diocèses ont-ils préparé expositions, ouvrages ou colloques sur ces sacrifices ? Sur la vie quotidienne des paroisses sans leur curé ?

Cet extrait d'une lettre publiée sur le site du diocèse de Dijon,
d'Alexandre Gauthier, mort à 21 ans. Ce séminariste écrivit la veille de sa mort, le 24 septembre 1915, à un prêtre du Petit Séminaire :

« Si ces lignes sont les dernières, je voudrais qu’elles vous redisent l’affection de votre enfant, qu’il a toujours, je crois franchement manifestée, la reconnaissance pour tout le bien que vous lui avez fait. Si ma vie finit cette semaine, grâce aux leçons données, aux exemples reçus, je mourrai brave et chrétien…
J’offre à Dieu ma vie, mais je Lui offre aussi un autre sacrifice, celui de mourir sans avoir pu dire la messe…"

Heureux temps où un séminariste de 21 ans, et un jeune homme tout court, écrivait de la sorte.
Je voudrais bien savoir si la flamme est entretenue dans les séminaires diocésains et interdiocésains... A Bayonne et à Toulon, sans doute, peut-être à Paris, mais ailleurs ?...

Depuis des décennies, il existe un courant antimilitariste qui a pignon sur rue dans l'Eglise de France. J'ai connu un curé qui refusa de dire la messe pour les Anciens Combattants, et qui interdisait encore plus les drapeaux au choeur et aux enterrements. Ce n'était pas un royaliste...

Le 1 ou le 2 novembre, combien de curés sont-ils allés sur les tombes de leurs prédécesseurs ? Le mien y est allé, en plusieurs cimetières sur deux jours. Au cimetière de Dijon, j'ai vu également des photos sur le site diocésain, d'autres initiatives discrètes ont sûrement été faites, mais des tombes de prêtres et de religieux sont chaque année alignées et détruites dans nos cimetières, dans l'indifférence.

Le courriel de Notre-Dame de Recouvrance à Orléans (messe traditionnelle) a eu le bon goût de nous parler des prêtres de la paroisse morts pendant cette guerre et des noms sur le monument aux morts. Dans ma paroisse, encore, le curé hier est allé devant le monument aux morts de l'Eglise pour y prier à la fin de la messe avec les Scouts d'Europe, et nous avons chanté depuis nos bancs. Même si je ne suis pas un fanatique du drapeau tricolore, la présence de deux drapeaux au choeur, non loin du drapeau du Saint-Siège qui s'y trouve en permanence, m'a semblé fort opportune. La hasard voulait que les fidèles et le curé (et une trentaine de Scouts et Guides d'Europe...) sortissent sur le parvis, en même temps que le maire socialiste et les gens du bourg. Nous avons regardé à deux mètres de distance processionner la république, ses élus, les militaires, quelques personnes. C'était piquant et sympathique. Mais le pessimiste lucide en moi ne put s'empêcher de calculer : pour un bourg, soixante personnes sur 9 000 habitants, et pour la moitié de la paroisse (trois messes le samedi et le dimanche), si j'enlève les Scouts, quarante personnes pour 20 000 habitants peut-être... J'ai aussi remarquer qu'aucun de nos frères mus**** n'étaient là, pour autant que cela se distingue (et ça se distingue...).
Bref, les derniers des Mohicans voyaient défiler les derniers des Mohicans.

https://www.diocese-dijon.com/actualites-des-paroisses/47628-1918-seminaristes-pretres-dijonnais-morts-france/

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