Quand je suis entré au séminaire en 1969, je savais bien que tout n'était pas bon, qu'on était en fait dans une grande décadence. Mais je pensais que c'était une crise passagère. A chaque degré qu'on descendait ensuite, je déchantais, mais je croyais toujours à la possibilité d'un redressement proche. L'élection de Saint Jean-Paul II, par exemple, un Pape à qui on ne pouvait pas faire la leçon sur le communisme, m'a un temps donné l'espoir : j'ai déchanté, les mauvais évêques ont continué à persécuter ceux qui voulaient rester fidèles aux enseignements et directives des Papes.
Mais là, ce n'est pas un degré qu'on a descendu, c'est plusieurs étages, on est à la cave à l'endroit où elle touche les égouts. En fait nous avions appris en partie ce qui se dévoile à présent sur la permissivité dans les séminaires aux Etats-Unis, mais nous pouvions croire que puisque c'était devenu public on y remédierait.
La question qui se pose donc est de savoir quelle possibilité il reste de remonter la pente. On peut très rapidement descendre dans les égouts, si le synode pour les jeunes atteint les objectifs qu'on lui a fixés : faire passer dans les textes les réformes chères aux ennemis de Saint Jean-Paul II et de Benoît XVI.
Ce qui m'inquiète est que je me demande jusqu'à quand on ne devra pas rendre public son désaccord.
Certes, il faut faire son salut personnel, mais j'ajoute quelque chose qui manque à votre propos : il faut en sauver à tout prix quelques-uns (I Co 16, 22) et donc rester neutre extérieurement, dans la mesure où tous ne peuvent pas comprendre tous les enjeux.
Mais il y aura un moment, si la dégringolade continue, où ne pas afficher son désaccord trompera tant les gens que l'apostolat en deviendra négatif.
Bon, attendons Dieu, plutôt que "les Américains et les chars".
Votre dévoué Paterculus
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