Votre question de « d’abord ceci » (jugement particulier) puis « intervalle de temps », puis « ensuite cela » (jugement général) comporte une succession de temps.

Or la mort, le moment où l’âme sort du corps, est une sortie du temps terrestre.

Le Paradis n’est-il pas un hors du temps ? Un concept que nous avons bien du mal à digérer, à gérer, avec nos cervelles qui voyagent sur terre, donc, dans le temps de la création terrestre.



L’intervalle entre les deux jugements n’existe-t-il que pour ceux qui sont encore dans la ligne du temps, dans leur parcours de vie dans le corps ? Les Anges ne changent pas, ni d’apparence, ni d’avis. Les saints Anges ont dit Oui à Dieu, et les démons ont dit Non. Ils ont entendu la question une seule fois, leur vision directe leur donne une connaissance parfaite, et ils n’ont pas à apprendre, à hésiter, à supputer, à progresser comme les hommes qui naissent sur terre, et vont de métamorphoses en métamorphoses au fil de leur parcours : jusqu’à la dernière métamorphose qui consiste à sortir du corps pour aller à la vision pleine.

Donc, celui qui est mort n’est plus dans le temps.

Seuls ceux qui restent sur terre ont un délai entre la mort de leur « cher disparu » et leur propre mort, donc aussi avec la « Fin du monde » annoncée.



Il y avait une autre notion de temps, avant la venue de Jésus : le Shéol, qui n’est pas l’Enfer, ni le Purgatoire, mais un lieu d’attente. Attente de quoi ? Que Jésus ouvre le Ciel, et que les Saints du premier Testament puissent entrer (enfin !) avec Lui. Jésus est le Premier, Il fait entrer, à commencer par le Larron repenti à qui il dit « Ce soir, tu seras avec moi. Nous ne pouvons pas supposer que ce larron, non plus qu’Abraham, Noé, Moïse ou Anne, Jean-Baptiste etc. seraient entrés avant Jésus. Mais cette « attente » au Shéol fut-elle plus longue pour Abel, le premier décédé que pour le Larron ?

Non, car ils sont hors du temps que nous comptons.



Il me semble que les arguments que vous donnez : entrer au Ciel et en ressortir pour être jugé pour de bon, comme si le jugement particulier qui avait déjà ouvert les portes de la Maison du Père était une décision mal ficelée, à revoir, comme un brouillon divin, est une preuve par l’absurde qu’il n’y a pas ces deux étapes quasi répétitives. De même pour l’Enfer.

Le Purgatoire est différent. « C’est le paillasson du Ciel » avait dit aux petits montagnards qui l’écoutaient un vieux curé de campagne que j’avais bien pour sa clarté candide, directe. Le Père Molinié parle de « la buanderie » pour aller : « s’il Vous plaît, Seigneur, aller nettoyer les dernières taches de notre robe nuptiale ? ». Le Purgatoire c’est le sas du Ciel, ce n’est pas un troisième lieu, un no man’s land de l’au-delà. Ceux du Purgatoire sont déjà sauvés, mais pas encore entrés …

Ceux de l’Enfer refusent d’entrer. Ce n’est pas un caprice de Dieu qui les jette, c’est la vision pleine et entière de leur choix conscient qui refuse d’aller habiter avec Dieu.



J’espère que ces indications donneront du grain à moudre.

Ce travail est précieux, car il touche aux principes de la vie qui s’incarne. Nul ne va au Père s’il n’en est déjà sorti, et s’il n’a envie, en-vie, dans sa vie, d’y retourner. Existant depuis toujours dans l’idée de Dieu, et allant de grand désir y vivre définitivement son bonheur, sa joie en Dieu, avec Dieu, Dieu en lui qui devient déifié.

Avec mes bonnes salutations
Glycéra



PS - J’ai cherché quelques références sur la toile pour vous donner des liens.

Dont un texte du père Varillon : jugement particulier et jugement universel.

Comme je n’ai pas encore demandé au patron du Forum si je pouvais insérer ces liens, je peux vous les indiquer en message privé. A glycera (à) wanadoo.fr.

Soutenir le Forum Catholique dans son entretien, c'est possible. Soit à l'aide d'un virement mensuel soit par le biais d'un soutien ponctuel. Rendez-vous sur la page dédiée en cliquant ici. D'avance, merci !