Il est publié en italien sur le site La Nuova Bussola Quotidiana. Je vous en traduis rapidement quelques extraits.
Franchement, je ne vois pas de différence entre le contenu de cet entretien et les propos que tenait Mgr Lefebvre sur le pape et les limites de l'obéissance.
...le pape non seulement refuse de clarifier les choses en confessant la doctrine constante et la saine discipline de l'Église, une responsabilité inhérente à son ministère de successeur de saint Pierre, mais il accroît aussi la confusion.
Ce qui s'est passé avec le dernier entretien accordé à Eugenio Scalfari pendant la Semaine Sainte et rendu public le Jeudi Saint, est allé bien au-delà du tolérable. Qu'un athée bien connu prétende annoncer une révolution dans l'enseignement de l'Eglise catholique, indiquant parler au nom du pape, niant l'immortalité de l'âme humaine et l'existence de l'enfer, a été la source d’un grave scandale, pas seulement pour les catholiques mais aussi pour de nombreux laïcs qui respectent l'Église catholique et ses enseignements, même s'ils ne les partagent pas.
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la réponse du Saint-Siège aux réactions scandalisées qui sont venues du monde entier a été tout à fait insuffisante. Au lieu de proclamer à nouveau clairement la vérité sur l'immortalité de l'âme humaine et sur l'enfer, le communiqué a seulement indiqué que certains mots cités n’étaient pas du pape. Il ne dit pas que les idées erronées, voire hérétiques, exprimées dans cet entretien ne sont pas partagées par Pape ni que le Pape les répudie comme contraires à la foi catholique. Ce jeu avec la foi et la doctrine au plus haut niveau de l'Église, scandalise à juste titre, les pasteurs et les fidèles.
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Le grand canoniste du XIIIe siècle, Enrico da Susa ou l'Ostiense, face à la difficile question de comment corriger un pontife romain qui agirait d’une manière contraire à sa charge, il affirme que le Collège des cardinaux constitue un contrôle de facto contre l'erreur papale.
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Actuellement, il y a une confusion risquée et même nuisible entre la personne du Pape et sa charge, cela a pour résultat l'obscurcissement de la charge pétrinienne et une conception mondaine et politique du service du Pontife Romain dans l'Église. L'Église existe pour le salut des âmes. Tout acte d'un pape qui sape la mission salvifique de Christ dans l'Église, qu'il s'agisse d'un acte hérétique ou d'un acte peccamineux en soi, est simplement vide du point de vue de la charge pétrinienne. Donc, si une intervention du pape cause clairement un grave dommages aux âmes, elle ne requiert pas l'obéissance des pasteurs et des fidèles. Nous devons toujours distinguer le corps de l'homme qui est le Pontife Romain, du corps du Pontife Romain, c'est-à-dire de l'homme qui exerce la charge de saint Pierre dans l'Église. Ne pas faire cette distinction conduit à la papolâtrie et aboutit à la perte de la foi dans la charge pétrinienne d’origine divine.
Ce respect [dû au pape] inclut aussi le devoir d'exprimer au Pape le jugement d'une conscience correctement formée, quand il dévie ou semble dévier de la vraie doctrine et de la saine discipline ou abandonne les responsabilités inhérentes à sa charge.
Si le Pape ne remplit pas sa charge pour le bien de toutes les âmes, il est non seulement possible mais nécessaire de critiquer le Pape.
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Certains ont accusé ceux qui ont publiquement critiqué le Pape d’être des rebelles ou des désobéissants, mais exiger du pape - avec le respect dû à sa fonction - la rectification de la confusion ou de l'erreur, n'est pas un acte de désobéissance mais plutôt un acte d'obéissance au Christ et donc à Son Vicaire sur terre.
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