Une photo circule sur des sites traditionalistes, celle d’un mariage célébré dans la province canadienne du Manitoba devant un prêtre diocésain, dans une paroisse diocésaine, en présence d’un prêtre de la FSSPX, l’abbé Vachon, qui s’apprête à célébrer la messe.

Il semble que certains traditionalistes soient scandalisés par cette photo. Peut-être faudrait-il leur rappeler les deux piliers sur lesquels le traditionalisme catholique contemporain s'est fondé :

- Le premier est que pour demeurer catholique nous devons être soumis au pape et à la hiérarchie, quelque pêcheurs qu’ils soient.

- Le second est que notre obédience a une limite, la conformité de ce que l’on exige de nous avec la foi et la morale catholiques.

Je ne dis pas que cette position ne pose pas un problème qui s’apparente au libre examen protestant, mais c’est là un autre sujet qu'il vaut mieux mettre de côté dans le marasme actuel. Restons-en au fait que le traditionalisme catholique s’est développé sur cette base, légitime ou pas, l’histoire et le magistère, en des temps meilleurs, trancheront.

Cette règle d’or du traditionalisme catholique a très tôt été fixée par le fondateur de la FSSPX qui a choisi de cheminer sur une crête étroite, récusant à la fois le sédévacantisme et le libéralisme.

Selon les moments et les circonstances, Mgr Lefebvre a mis l’accent tantôt sur les dangers du premier, tantôt sur ceux du second, mais considérée dans son ensemble, son attitude a toujours consisté à garder un équilibre entre ce qu'il percevait comme deux tentations.

La seule question que doivent se poser ceux que scandalisent la présence d’un prêtre diocésain à un mariage traditionaliste est celle-ci : puisqu’il est avéré que le pape souhaite - à l’instar du droit de l’Eglise - que les mariages de la FSSPX soient célébrés devant un prêtre jouissant de la juridiction, est-ce que se conformer à cette exigence met forcément en danger notre foi ?

C’est seulement si la réponse à cette question est affirmative (mais je ne vois pas comment elle pourrait l’être systématiquement à moins d’adhérer à la position sédévacantiste) que l’on pourrait s’opposer absolument à cette évolution et invoquer une juridiction de suppléance.

Je recommande donc à tous ceux qui se scandalisent de cette situation de se demander : comment savez-vous avec certitude que le prêtre qui se contente de recevoir les consentements, met forcément par ses paroles ou ses actions la foi des futurs époux en danger ?

Si votre réponse est simplement "parce que c’est un prêtre de l’Eglise conciliaire", je crains fort que vous soyez totalement étranger à la subtilité et aux nuances avec lesquelles le fondateur de la FSSPX appréhendait la crise de l’Eglise.

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