L'arrêt ce matin, pendant de longues minutes, de la dépouille mortelle du Colonel Arnaud Beltrame devant le temple de la nation n'a trompé personne: il s'agissait de "républicaniser", comme il se doit, l'hommage national. Peut-être a-t-il échappé aux jeunes communiquants et metteurs en scène de l'Elysée que, primitivement, l'église était dédiée à Sainte Geneviève, laquelle se trouve être, qui plus est, la sainte patronne des Gendarmes... Bonne pioche, pour parler trivialement.
Aux Invalides: pas de messe, mais tout de même une brève station dans l'église, derrière la porte fermée, à l'abri des caméras et des commentaires; le Colonel méritait bien cette présence dans la maison de Dieu pour un dialogue particulier, en quelque sorte pour un tacite Subvenite, avant l'heure des obsèques familiales.
Long discours funèbre du Président Macron, non dépourvu d'émotion et de tenue. J'attendais, dans le portrait dressé par le Chef de l'Etat, le passage illustrant les convictions religieuses du Colonel. Las, pas la moindre allusion, pas la plus petite évocation de son parcours spirituel ni la plus discrète mention de la dimension chrétienne, profondément catholique, de l'officier, expliquant essentiellement son geste héroïque.
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