A un liseur qui se reconnaitra :
Cher Monsieur, nous avons eu de sympathiques échanges dans le passé des archives du F.C. au sujet de cette chapelle du XIe siècle située à Houx, près de Maintenon.
Voici l’article très souriant d’un bonne plume de l’Echo de Paris du 30/07/1897 que vous m’aviez indiqué et que j’ai recopié à partir d’un pdf du remarquable site de la Bnf :
« Il a son autel par là bas, derrière Maintenon, dans le plus joli coin du monde, une oasis de verdure, d'ombre et de fraîcheur.
Une petite rivière, toute petite, alerte, frétillante, qui ondule du flot comme un trottin ondule des hanches, qui cligne de l'oeil, entre les yeuses, aux oiseaux, aux passants, aux bêtes des troupeaux, aux arbres de la berge, aux nuages du ciel, une petite rivière inPour plancher, c'est l'aire battue, amollie d'une épaisse couche de sable. Pour lambris, c'est du torchis, peut-être bien du pisé, à peine blanchi à la chaux. Pour plafond, c'est la charpente en pointe, disloquée, démantelée, trouée comme après un bombardement. Par les larges fissures fissures, on voit le bleu de la nue et les oiseaux des bois entrent faire leur nid.
Il y en a un là, sous la solive horizontale qui, détachée au mur par chacune de ses extrémités, parallèlement à l'autel ... Haut juchée, cette poutre sert à suspendre les cierges, ainsi qu'en témoignent les étroits anneaux de laiton qui y sont piqués.
L'autel ! Une table de bois à deux étages à peine dégrossie et équarie ; une marche en bas pour s'agenouiller ; deux flambeaux de forme et de matière indécises ; un bouquet d'herbes séchées et une statuette taillée à coup de serpe dans un coeur de hêtre, colorée sauvagement et qui représente Marie, pleine de grâce sous les espèces d'une poupée de deux sous !
Ce serait risible si ce n'était pas touchant, d'une puérilité adorable, d'une naïveté divine. C'est l'étable, l'église primitive magnifiée par la foi et la persécution.
Mais nous sommes en Gaule, la Gaule rieuse et rousse, qui croit ... mais qui sourit. Et même la bonne femme qui nous sert de cicérone, familière avec le bienheureux d'ainsi vivre côte à côte (leurs demeures sont mitoyennes), dit : - C'est lui qui guérit la colique ... De six lieues à la ronde, tous ceux qui ont le mal de ventre arrivent. Y n'sont point beaux, jaunes comme coing, la mine en carême. Mais le saint n'y regarde pas : c'est point la figure, sauf respect, qu'est son affaire. Hi ! hi ! hi !
Une grosse gaité secoue sa camisole ... seulement, au seuil, avant de refermer, elle fait la révérence et un large signe de croix. »
J’ai le plaisir de vous annoncer que les travaux démarrent enfin, juste un dernier feu vert de l’Architecte des Bâtiments de France qui ne devrait pas poser de problèmes, faire reclasser la chapelle ensuite. Sinon la « Cavalerie de Saint George » est rassemblée et si tout va bien la première messe pourrait avoir lieu en septembre prochain (forme extraordinaire, l’autel sera collé au fond ad orientement) et le premier pèlerinage devrait avoir lieu le lundi de Pâques 2019, si Dieu le veut.
Je compte sur vous ou tout autre liseur du F.C. de la région qui le souhaiterait pour une visite, dès lors que j’en aurai l’autoristation médicale car je suis hospitalisé depuis près d’un an, maintenant à domicile. Mes coordonnées sont : pierre.deporte (arobase) gmail.com.
Pierre.