QUATRIÈME DEGRÉ
(...)18. Il m'est impossible ici de ne pas vous parler de la vertu rare et singulière du frère qui était chargé de préparer les mets. Comme dans les occupations tumultueuses de sa charge je le voyais d'un recueillement admirable, et tout baigné de larmes, je le priai de ne pas trouver mauvais que je lui demandasse de quelle manière il avait obtenu de Dieu une si grande faveur.
Vaincu par mes instances continuelles, il me fit enfin cette réponse : "C'est, me dit-il, parce que dans ma charge, je n'ai jamais cru servir les hommes, mais Dieu même; que je me suis jugé indigne de tout repos, et de toute tranquillité, et qu'en voyant toujours devant moi le feu matériel, cette vue me rappelle sans cesse le souvenir des flammes éternelles."
19. Considérons encore une autre pratique de piété non moins rare ni moins étonnante. À table même, ces fervents moine n'interrompaient pas leurs saintes méditations et par des signes particuliers, ils s'avertissaient les uns les autres de se renouveler dans l'esprit de prière et d'oraison; et ce n'était pas seulement dans cette occasion qu'ils en agissaient de la sorte, mais toutes les fois qu'ils se rencontraient, ou se réunissaient.
20. Leur charité les uns pour les autres était admirable; car, s'il arrivait à l'un d'eux de faire quelque faute, ou quelque manquement, les autres allaient le trouver pour lui demander avec instance de se décharger sur eux du soin et de la peine de rendre compte au supérieur de cette faiblesse, et d'en recevoir la réprimande et la punition.
De là il arrivait que l'abbé connaissait quels étaient les sentiments de charité qui régnaient dans les coeurs de ses moines, et que, ne pouvant pas ignorer que le coupable n'était pas parmi ceux qui se présentaient devant lui, il les reprenait avec moins de sévérité et les punissait avec moins de rigueur; souvent même il ne se mettait point en peine de chercher à connaître quel était celui qui avait fait la faute.
21. Du reste les entendait-on jamais s'entretenir de discours vains, ridicules et facétieux ? S'il arrivait que quelqu'un eut quelque légère contestation avec un frère, un autre frère, qui se trouvait présent, en se prosternant contre terre, mettait fin de suite à la question; que si ce moyen ne réussissait pas, et ne faisait pas cesser toute aigreur et tout ressentiment, on avertissait le père qui remplaçait l'abbé, afin qu'il prit les moyens efficaces pour procurer une réconciliation parfaite avant le coucher du soleil.(...)
Source : Livres-mystiques.com
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