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la tradition à sa plus haute expression
par Abbé Néri 2017-11-15 20:08:23
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Dimanche dernier la liturgie de la Messe nous offrait la lecture de l'épître de saint Paul aux Philippiens que Dom Guéranger expliqué ainsi :


« Au moment où saint Paul écrivait aux Philippiens, Clément, qui devait longtemps encore survivre aux Apôtres, était bien des hommes dont parle notre Épître, imitateurs de ces illustres modèles, appelés à perpétuer dans le troupeau confié à leurs soins la règle des mœurs, moins encore par la fidélité de l’enseignement que par la force de l’exemple. » (a)



En parlant de saint Clément, l' abbé de Solesmes fait ressortir un aspect essentiel de la tradition dans l’Église :


« L’unique Épouse du Verbe divin se reconnaît à l’incommunicable privilège d’avoir en elle, par la sainteté, la vérité toujours vivante et non point seulement lettre morte. »



Et cet aspect constitue une note qui permet de la reconnaître parmi les innombrables sectes qui se sont sépares d'Elle :


« L’Esprit-Saint n’a point empêché les livres sacrés des Écritures de passer aux mains des sectes séparées ; mais il a réservé à l’Église le trésor de la tradition qui seule transmet pleinement, d’une génération à l’autre, le Verbe lumière et vie [1], par la vérité et la sainteté de l’Homme-Dieu toujours présentes en ses membres, toujours tangibles et visibles en l’Église [2]. »



Cet enseignement si méconnût aujourd'hui mérite d'être souligné :


« La sainteté inhérente à l’Église est la tradition à sa plus haute expression, parce qu’elle est la vérité non seulement proférée, mais agissante [3], comme elle l’était en Jésus-Christ, comme elle l’est en Dieu [4]. »



Un trouve là une définition de la tradition vivante de l’Église non seulement juste mais d'une rare élévation :


« C’est là le dépôt [5] que les disciples des Apôtres recevaient la mission de transmettre à leurs successeurs, comme les Apôtres eux-mêmes l’avaient reçu du Verbe descendu en terre. »



Ainsi l’éminent liturgiste illustre cette vérité rappelant les directives de saint Paul à ses disciples :


« Aussi saint Paul ne se bornait point à confier l’enseignement dogmatique à son disciple Timothée [6] ; il lui disait :

« Sois l’exemple des fidèles dans la parole et la conduite [7]. »

Il redisait à Tite :

« Montre-toi un modèle, en fait de doctrine et d’intégrité de vie [8]. »

Il répétait à tous : « Soyez mes imitateurs, comme je le suis de Jésus-Christ [9]. »

Il envoyait aux Corinthiens Timothée, pour leur rappeler, pour leur apprendre au besoin, non les dogmes seulement de son Évangile, mais ses voies en Jésus-Christ, sa manière de vivre ; car cette manière de vivre de l’Apôtre était, pour une part, son enseignement même en toutes les Églises [10] ; et il louait les fidèles de Corinthe de ce qu’en effet ils se souvenaient de lui pour l’imiter en toutes choses, gardant ainsi la tradition de Jésus-Christ [11].

Les Thessaloniciens étaient si bien entrés dans cet enseignement tiré de la vie de leur Apôtre, que, devenus ses imitateurs, et par là même ceux de Jésus-Christ, ils étaient, dit saint Paul, la forme de tous les croyants ; cet enseignement muet de la révélation chrétienne, qu’ils donnaient en leurs mœurs, rendait comme inutile la parole même des messagers de l’Évangile [12]. »



Ce précieux enseignement nous permet de rappeler que :


« L’Église est un temple admirable qui s’élève à la gloire du Très-Haut par le concours des pierres vivantes appelées à entrer dans ses murs [13]. »



Nous catholiques sommes ces pierres vivantes et :


« La construction de ces murailles sacrées sur le plan arrêté par l’Homme-Dieu est l’œuvre de tous. Ce que l’un fait par la parole [14], l’autre le fait par l’exemple [15] ; mais tous deux construisent, tous deux édifient la cité sainte ; et, comme au temps des Apôtres, l’édification par l’exemple l’emporte sur l’autre en efficacité, quand la parole n’est pas soutenue de l’autorité d’une vie conforme à l’Évangile. »



Or, si on tient compte des propos récents du cardinal Burke selon lequel :


« Vraiment, un processus a été mis en mouvement qui est une subversion de parties essentielles de la Tradition. Pour ce qui est de la morale chrétienne, certains prétendent que les normes morales absolues doivent être relativisées et qu’on doit accorder à la conscience subjective et autoréférentielle la primauté – qui sera au bout du compte équivoque – dans tout ce qui touche aux affaires de morale. Ce qui est donc en jeu n’est d’aucune manière un élément secondaire du kérygme, c’est-à-dire du message fondamental de l’Évangile. Ce dont nous parlons c’est de savoir si la rencontre d’une personne avec le Christ peut ou ne peut pas, avec la grâce de Dieu, donner forme à un chemin de vie chrétienne afin d’être en harmonie avec le sage plan du Créateur. »



Alors dans la confusion actuelle qui obstrue l'œuvre commun, vous avez tous votre part pour rétablir la beauté éclatante de l’Église en multipliant les bons exemples.

(a) Dom Guéranger – commentaires de l'année liturgique

1] Jean. 1, 4.
[2] I Jean. I, 1.
[3] I Thess. II, 13.
[4] Jean. V, 17.
[5] I Tim. VI, 20.
[6] II Tim. III, 2.
[7] I Tim. IV, 12.
[8] Tit. II, 7.
[9] I Cor. II, 16.
[10] Ibid. 17.
[11] I Cor. XI, 1-2.
[12] I Thess. I, 5-8.
[13] Eph. II, 20-22.
[14] I Cor. XIV, 3.
[15] Rom. XIV, 19.

     

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