Messages récents | Retour à la liste des messages | Rechercher
Afficher la discussion

Dialogue du réconfort dans les tribulations St Thomas More
par ami de la Miséricorde 2017-10-15 00:55:02
Imprimer Imprimer

XIX. DE L'EMPRISONNEMENT

(...)ANTOINE : Cher et bon neveu, vous n'avez pas prononcé depuis le début de notre entretien une seule parole qui me plaise autant que celle-ci ! Si vous aviez donné votre assentiment en paroles seulement, sans être persuadé dans le fond de vous-même, vous auriez perdu le fruit de notre entretien, si ce que j'avance est vrai ; si c'était faux, c'est moi qui aurais été trompé, car j'aurais cru que vous étiez d'accord avec moi et vous m'auriez confirmé dans mon égarement.

Cher neveu, je suis probablement bien malhabile dans l'art de persuader les gens ; tout à l'heure, cependant, il me semblait qu'avec vous, je n'y réussissais pas trop mal, mais voilà que pour conclure, vous me dites que je n'ai prononcé que des sophismes ! Pendant des années, j'ai moi-même pris tout ce que je viens de vous dire pour l'exacte vérité, et maintenant mon esprit ne peut penser différemment.

Mais je ne voudrais pas faire comme ce prêtre français qui avait si longtemps prononcé le mot « Domînus », en allongeant la deuxième syllabe, que finalement il s'était persuadé que cela devait se prononcer ainsi, et qu'il n'eût pas osé le prononcer autrement. Ainsi, pour que vous me compreniez mieux, pour que moi-même j'y voie plus clair, nous allons, à nous deux, réexaminer la chose.

Crachez dans vos mains, tenez-vous ferme et ne me cédez pas contre votre conviction, car alors, nous n'approcherons jamais.

VINCENT : Mon cher oncle, je n'ai nullement l'intention d'abandonner la joute, je ne l'ai jamais fait depuis que nous avons commencé nos entretiens. Vous avez bien dû vous en apercevoir par certaines questions que, sans grande raison, simplement pour satisfaire mon esprit, j'ai posées et débattues.

ANTOINE : Vous devez continuer, mon cher neveu. Pour moi, je veux abandonner la partie, si je ne puis vous convaincre que tout homme est effectivement emprisonné dans une véritable prison, sans qu'il entre dans ma pensée la moindre idée de sophisme et aussi qu'il n'y a sur terre aucun prince qui ne soit plus tragiquement prisonnier, dans ce sens général, que ne le sont les pauvres ignorants, prisonniers dans le sens propre, comme vous dites.

En plus de cela, dans cet emprisonnement au sens large, au sens général, les gens sont traités si durement que l'on devrait redouter d'être ainsi maltraité, comme on redoute le triste sort de ceux qui sont emprisonnés au sens étroit du terme.

VINCENT : Par ma foi, mon oncle, je voudrais que vous me prouviez ceci.

ANTOINE : Dites-moi, mon neveu, si un homme était accusé de trahison ou de félonie, si, après un jugement qui l'aurait condamné à mort, le choix du jour de l'exécution était laissé au bon plaisir du souverain, s'il était livré à des geôliers, enfermé dans une prison sûre, dont il lui serait impossible de s'échapper, cet homme serait-il, oui ou non, un prisonnier ? (...)

VINCENT : Oui, certainement !

Source : livres-mystiques.com

Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde

     

Soutenir le Forum Catholique dans son entretien, c'est possible. Soit à l'aide d'un virement mensuel soit par le biais d'un soutien ponctuel. Rendez-vous sur la page dédiée en cliquant ici. D'avance, merci !


  Envoyer ce message à un ami


 19ème Dimanche après la Pentecôte par ami de la Miséricorde  (2017-10-15 00:48:01)
      Dialogue du réconfort dans les tribulations St Thomas More par ami de la Miséricorde  (2017-10-15 00:55:02)


168 liseurs actuellement sur le forum
[Valid RSS]