en Français aussi... par jejomau 2017-09-29 11:05:36 |
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Extrait en question:
Je (François s'exprime) profite de cette question pour dire une chose que je pense devoir être dite par justice et aussi par charité. En effet, j’entends beaucoup de commentaires — respectables, car exprimés par des fils de Dieu, mais erronés — à propos de l’Exhortation apostolique post-synodale. Pour comprendre Amoris laetitia, il faut la lire de A à Z. En commençant par le premier chapitre, en continuant par le deuxième et ainsi de suite… et réfléchir. Et lire ce qui s’est dit dans le Synode.
Une seconde chose : certains soutiennent que derrière Amoris laetitia, il n’y a pas de morale catholique, ou, tout du moins, que ce n’est pas une morale sûre. À ce sujet, je veux rappeler de manière claire que la morale d’Amoris laetitia est une morale thomiste, celle du grand Thomas. Vous pouvez en parler avec un grand théologien, parmi les meilleurs aujourd’hui et parmi les plus matures, le cardinal Schönborn. Cela, je veux le dire pour que vous aidiez les personnes qui croient que la morale est une pure casuistique. Aidez-les à se rendre compte que le grand Thomas possède une très grande richesse, capable de nous inspirer encore aujourd’hui. Mais à genoux, toujours à genoux
Arrêtons-nous sur la question, parce que je crois qu’elle me donne l’occasion de dire quelque chose qui m’intéresse beaucoup. Ce que j’ai perçu et qui m’a touché le plus est la spontanéité. Le peuple de Dieu n’a pas posé de limites à son expression chaleureuse. Si l’on se mettait à faire des études d’interprétation, on pourrait trouver mille façons d’interpréter ce fait. Mais il s’agissait simplement du peuple de Dieu en sortie pour accueillir. Pour moi, un signe évident montre qu’il ne s’agissait pas de quelque chose de préparé, avec des slogans tout prêts : le fait que la culture propre à ces différentes composantes du peuple de Dieu, et à ces zones où je suis passé, s’exprimait, en toute liberté, en louant Dieu. C’est singulier : malheureusement, nous avons parfois la tentation de faire de l’évangélisation pour le peuple, vers le peuple, mais sans le peuple de Dieu. Tout pour le peuple, mais rien avec le peuple. Cette attitude, en dernière instance, remonte à une conception libérale de l’évangélisation, liée aux Lumières. Et bien entendu, c’est Lumen gentium qui donne la première claque à cette vision des choses : l’Église est le saint peuple de Dieu. Ainsi, si nous voulons entendre l’Église, nous devons entendre le peuple de Dieu. Peuple… Aujourd’hui, il faut faire attention lorsque l’on parle de peuple ! Car certains diront : « Vous allez finir par devenir populistes », et ça va commencer à élucubrer. Mais il faut comprendre que la catégorie de « peuple » n’est pas une catégorie logique. Si l’on veut parler de peuple avec des schémas logiques, on finit par tomber dans une idéologie à caractère libéral, liée aux Lumières ou « populiste », justement… quoi qu’il en soit, on finit par enfermer le peuple dans un schéma idéologique. Au contraire, le peuple est une catégorie mythique. Et pour comprendre le peuple, il faut s’immerger en son sein, il faut l’accompagner de l’intérieur.
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