Aucune décision sur l'abandon de la soutane n'est venue de Rome.

En France, ce sont les évêques qui, chacun dans son diocèse, ont adopté de nouvelles dispositions sur le costume ecclésiastique, autour de l'été 1962. La Documentation Catholique a donné à l'époque un échantillon de ces décisions. De mémoire, c'est l'archevêque de Paris qui a ouvert le ban, le 1° juillet 1962. L'ordonnance la plus restrictive - donc en faveur du maintien de la soutane - a émané de S. Exc. Monseigneur Émile Guerry, archevêque de Cambrai.

A titre d'exemple, voici ce qui a paru dans le diocèse de Quimper (Finistère).

Source : La Semaine Religieuse de Quimper et Léon, 77° année, n° 32, 7 septembre 1962.

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LE COSTUME ECCLÉSIASTIQUE

Plusieurs Évêques ont déjà pris, en France, des décisions concernant le costume ecclésiastique.

Les Évêques de la Région Apostolique de l’Ouest ont résolu de prendre, à ce sujet, une décision analogue, pour leurs diocèses respectifs.

Il s’agit de bien saisir l’esprit de ces nouvelles dispositions.

Le prêtre demeure prêtre dans tous les actes de sa vie, il doit donc, continuellement, pouvoir être reconnu comme tel.

Cependant certaines circonstances de la vie actuelle et certaines nécessités pastorales permettent d’autoriser, pour les clercs, le port d’un costume ecclésiastique de ville, autre que la soutane.

Il ne s’agit donc pas, dans la présente ordonnance, de diminuer tant soit peu le respect que, dans nos régions de l’Ouest, les fidèles continuent, fort heureusement, de porter au prêtre. La décision prise n’est pas une solution de facilité ni de laisser-aller. Elle demande des fidèles compréhension et attention délicate. Elle exige du prêtre, quel que soit le costume ecclésiastique adopté, un effort accru de tenue extérieure ct de simplicité, mais aussi de vie intérieure et de zèle apostolique.


Ordonnance de Monseigneur l’Évêque de Quimper et de Léon

Nous, André-Pierre-François FAUVEL, par la grâce de Dieu et l’autorité du Saint-Siège Apostolique, Évêque de Quimper et de Léon,

Considérant qu’il est de tradition dans l’Église que les clercs portent des vêtements qui les distinguent des laïcs, et qu’il [p. 508] appartient à l’Évêque de déterminer la forme de l’habit ecclésiastique,

Considérant que les mentalités, les modes de vie et les moyens de déplacement se sont profondément transformés, ces dernières années,

Considérant qu’il convient d’adopter, pour habit ecclésiastique, la tenue qui répond le mieux aux exigences de la vie du prêtre, de ses devoirs pastoraux et de sa mission apostolique,

Considérant enfin que la tenue dite de « clergyman » est, autant que la soutane, un habit ecclésiastique reconnu dans l’Église et pratiquement utilisé dans de nombreux pays,

Vu les canons 130 § 1, 811 et 2379,

Après avoir pris l’avis du Vénérable Chapitre,


Avons ordonné et ordonnons ce qui suit :

Article 1er. — Les clercs pourront revêtir, à leur choix, comme tenue de ville, la soutane ou le costume de clergyman. L’habit de clergyman sera noir ou gris foncé et comportera le col romain avec collaro.

Article 2. — Dans le choix du costume ecclésiastique de ville, le clergé tiendra le plus grand compte de l’opinion des fidèles et des nécessités pastorales,

Article 3. — Le port de la soutane demeure obligatoire à l’église et pour tous les actes cultuels, accomplis même en dehors de l’église.

Article 4. — Le costume civil est absolument interdit aux clercs, sauf autorisation écrite de l’Ordinaire du lieu d’origine et du lieu de séjour.

Article 5. — Les articles 38 et 39 des Statuts Synodaux sont complétés par les dispositions de la présente ordonnance.

Article 6. — La présente ordonnance entrera en vigueur le 16 septembre 1962.

Donné à Quimper le 6 septembre 1962.

† ANDRÉ,
Evêque de Quimper et de Léon.

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