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La perfection divine
par Abbé Néri 2017-06-29 20:56:48
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Dans cette solennité des princes des apôtres nous pouvons porter notre attention sur l'échange entre saint Pierre et le Christ après son enseignement sur la manducation de sa chair et de son sang. Le Christ dit à ses disciples en voyant partir un grand nombre de ses auditeurs : et vous, ne voulez-vous pas aussi vous en aller ?

« Simon Pierre lui répondit: Seigneur, à qui irions-nous? Tu as les paroles de la vie éternelle. » (Jn. 6;68)

Comme nous le verrons plus loin selon saint Grégoire nous balbutions les grandeurs de Dieu mais le Christ viens à notre aide et nous révèle la perfection divine.

Dans la somme théologique (1) saint Thomas d'Aquin s'interroge à propos de la perfection divine et précise dans quel sens on parle de la perfection en Dieu. Il le fait suivant sa méthode en considérant en premier quelques difficultés qu'on pourrai avancer pour nier que la notion de perfection convient à Dieu :

1. Il semble qu’il ne convienne pas à Dieu d’être parfait. Car “ parfait ” veut dire achevé, c’est-à-dire totalement fait. Mais il ne convient pas à Dieu d’être fait. Ni donc d’être parfait.

2. Dieu est le principe des choses. Mais il paraît bien que les principes des choses sont imparfaits : ainsi la semence qui est le principe des plantes et des animaux. Donc Dieu est imparfait.

3. La nature de Dieu est l’être même, avons-nous dit. Mais l’être même est ce qu’il y a de plus imparfait, étant ce qu’il y a de plus général, appelé à être complété par les déterminations de tous les étants. Dieu est donc imparfait.


Cependant ces arguments s’évanouissent devant l'autorité de la parole divine :

« Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait. » (Mat. 5-48)

Et, voici comme le saint docteur explique comme il faut entendre cette perfection :

« Comme Aristote le rapporte, certains philosophes de l’antiquité, les pythagoriciens et Speusippe ne reconnaissaient pas au premier principe l’excellence et la perfection suprêmes. La raison en est que les philosophes anciens n’ont considéré que le principe matériel, et que le premier principe matériel est ce qu’il y a de plus imparfait.

Comme, en effet, la matière, en tant que telle, est en puissance, le premier principe matériel ne peut qu’être tout à fait en puissance, et donc imparfait au maximum. Mais au sujet de Dieu, il est établi qu’il est le premier principe, non matériel, mais dans l’ordre de la causalité efficiente, et un tel principe doit être souverainement parfait ; car si la matière comme telle est en puissance, l’agent en tant que tel est en acte. Il s’ensuit que le premier principe actif doit être en acte au maximum, et, en conséquence, parfait au maximum. Un étant, en effet, est dit parfait dans la mesure où il est en acte, puisqu’on dit parfait l’être à qui rien ne fait défaut de sa perfection propre. »


Et voici comment il réponds au difficultés énoncés plus haut :


« 1. Comme dit S. Grégoire, “ nous balbutions comme nous pouvons les grandeurs de Dieu, et ce qui n’est pas fait ne peut, à proprement parler, être dit parfait ”. Mais comme, parmi les choses qui se font, on dit parfaite la chose, qui de la puissance a été menée à l’acte, on transpose le terme “ parfait ”, pour signifier ce qui est pleinement en acte, que cela soit, ou non, au terme d’un processus de perfectionnement.

2. Le principe matériel qu’on trouve dans notre monde est sans doute imparfait ; mais il ne saurait être absolument premier, car il en présuppose un autre, qui lui, est parfait. Ainsi la semence, est bien le principe de l’animal engendré à partir d’elle ; mais elle-même a pour principe un autre animal, ou une plante, dont elle se détache. En effet, ce qui est en puissance, doit être précédé par quelque chose qui soit en acte, puisque l’étant en puissance n’est amené à l’acte que par un étant en acte.

3. L’être même est ce qu’il y a de plus parfait dans le réel, car à l’égard de tous les étants il est l’acte. Rien n’a d’actualité sinon en tant qu’il est ; c’est donc que l’être même est l’actualité de toutes choses, et des formes elles-mêmes. L’être n’est donc point, par rapport au reste, dans la relation de ce qui reçoit à ce qui est reçu, mais plutôt comme ce qui est reçu à l’égard de ce qui reçoit. Quand par exemple je dis : l’être de l’homme, ou du cheval, ou de quoi que ce soit, j’envisage l’être même comme un principe formel et comme ce qui est reçu, non comme un étant à quoi il appartiendrait d’être."


La dernière solution nous permet de saisir au même temps une distinction entre l'ordre réel et logique. Dans la réalité l'être est c'est qu'il y a de plus parfait, alors que dans le langage le verbe être est totalement indéterminé.

On peut bien comprendre que nous devons être extrêmement circonspects quand nous parlons de Dieu et nous garder de l'attribuer rien qu'implique un besoin où une nécessité quelconque qu'impliquent toujours une imperfection.

Souvenons-nous des paroles du prophète Samuel :

« Les voies de Dieu sont parfaites. La parole de l’Éternel est éprouvée; Il est un bouclier pour tous ceux qui se confient en lui. » ( 2 Samuel 22 ; 31)

     

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 La perfection divine par Abbé Néri  (2017-06-29 20:56:48)
      Merci monsieur l'abbé par Eti Lène  (2017-06-30 20:52:48)


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