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Texte de l'entretien de Mgr Fellay : les mariages dans la Fraternité Saint-Pie X
par La Porte Latine 2017-05-25 07:19:24
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Texte de l'entretien de Mgr Fellay : Que penser des dispositions romaines concernant les mariages dans la Fraternité Saint-Pie X ?



Lors d’un voyage aux Etats-Unis, en avril dernier, Mgr Bernard Fellay, Supérieur général de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X, a accordé au site américain sspx.org un entretien vidéo sur les questions soulevées par la Lettre du cardinal Gerhard Ludwig Müller, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, sur les mariages dans la Fraternité (4 avril 2017).

Cet entretien, réalisé le 21 avril, ne répond pas directement à toutes les objections formulées depuis la parution de la Lettre du cardinal Müller. Il en donne une interprétation générale qui sera précisée de façon argumentée par un Directoire canonique à l’usage des prêtres de la Fraternité Saint-Pie X, comme annoncé par FSSPX.Actualités le 12 avril.

Soyez grandement remercié, Monseigneur, d’avoir pris le temps sur votre horaire très chargé pour cette entrevue. Permettez-moi quelques questions pour clarifier de récentes nouvelles reçues de Rome.

Avec plaisir.

1) Tout d’abord, les dernières nouvelles de Rome à propos de la Fraternité concernent les dispositions relatives à nos mariages. Qu’est-ce que cela signifie pour la Fraternité et comment cela nous affectera-t-il pratiquement ?

C’est une vaste question. Laissez-moi rappeler un peu le contexte. Depuis des années, une sorte de jurisprudence a été établie par l’Eglise officielle, par Rome, qui prétend que nos mariages seraient invalides. Bien sûr, nous avons suffisamment d’éléments de droit canonique pour prouver que ce n’est pas le cas. Mais néanmoins, les gens qui veulent rompre – si je peux dire ainsi – leur mariage ont, avec cette disposition officielle, une voie facile pour le faire.

Depuis des années, j’ai essayé de voir avec Rome ce qui pouvait être fait pour mettre fin à cette situation injuste et fausse. Finalement, après avoir échangé différentes idées au cours des années – il y a presque 10 ans que je discute de cela –, est venue l’idée – et c’est certainement une initiative du Saint-Père – de dire aux évêques : pourquoi ne pas reconnaître cette situation comme catholique et donc donner la délégation ? Voilà le contexte.

Maintenant, comme pour beaucoup de documents, il faut lire entre les lignes. Je pense que le but se trouve dans le deuxième paragraphe qui dit aux évêques : les prêtres de la Fraternité, bien que l’Eglise les identifie comme irréguliers, sont capables de recevoir la délégation nécessaire pour bénir ou recevoir les consentements du mariage. Je pense donc que cela doit être lu comme une nouveau pas en faveur de la Fraternité, dans les faits ; non pas une tentative d’essayer de se mettre la Fraternité « dans la poche » – comme on dit familièrement. Non ! au contraire, c’est une reconnaissance que ce que nous faisons est catholique. D’où le message aux évêques : « Vous pouvez donner la délégation même à ces prêtres ».

Ce qui est très intéressant aussi, c’est qu’on parle de nos mariages. Et il est dit que, même si les prêtres diocésains sont délégués pour recevoir les consentements, la messe est néanmoins célébrée par un prêtre de la Fraternité. Le fait qu’il y ait une déclaration claire que la messe célébrée soit celle de la Fraternité, c’est encore un nouveau pas dans la bonne direction, car il est dit que ses prêtres non seulement peuvent, mais diront la messe. Et évidemment de la manière appropriée, donc sans aucune irrégularité canonique.

Vous trouvez quelque part une certaine contradiction dans le texte. C’est évident. Il faut comprendre que, d’abord, Rome veut affirmer que nous ne sommes pas encore, à ses yeux, complètement dans l’ordre selon le droit canonique. Il en est fait mention. Mais cependant : « Traitez-les normalement comme s’il n’y avait pas de désordre. » C’est intéressant !

Certainement, vous pouvez avoir différentes façons d’examiner ce texte ; une manière positive ou une manière pessimiste. Mais, en regardant le Saint-Père, en considérant comment le pape François nous traite depuis un certain temps, il est très clair qu’il s’agit d’un pas bienveillant envers nous ; non pas un piège, un mauvais coup caché ou une mainmise. Non ! c’est une volonté que nous soyons traités correctement à tous les niveaux.

2) Excellence, vous avez parlé de contradictions possibles dans le texte ou même de différentes façons de lire entre les lignes. Certains fidèles qui assistent aux messes de la Fraternité s’attendent peut-être à devoir maintenant accepter les prêtres du diocèse pour recevoir leurs consentements. Et certains d’entre eux semblent mal à l’aise à l’idée qu’un prêtre diocésain vienne, par exemple, dans une chapelle de la Fraternité pour recevoir leurs consentements. Que diriez-vous à ceux qui pensent que cette disposition de Rome n’est qu’un nouvel obstacle pour les fidèles désireux de se marier en présence des prêtres de la Fraternité ?

Je pense que lorsque nous abordons une situation pratique, il est difficile de savoir à l’avance ce qui se passera. Nous allons essayer de traiter avec les évêques ; nous allons essayer de tirer le meilleur parti du texte. Nous avons déjà des cas, en particulier en Argentine, le pays du pape, où l’évêque a simplement donné la délégation à nos prêtres[1]. Tout simplement. Et nous espérons que cela devienne la situation générale. Donc, l’interprétation correcte du texte.

Cela n’exclut pas une situation où, par exemple, un évêque se montrera obstiné... et insistera pour imposer un prêtre. Nous devrons alors examiner la situation concrète. Certainement, comme c’est un mariage de nos fidèles, ils ont leur mot à dire. Et c’est pourquoi je lis de cette façon le texte : « dans l’impossibilité pour le plan A, allez au plan B » qui consiste à donner directement la délégation aux prêtres de la Fraternité.

Donc, s’il y a des cas où nous nous sentons mal à l’aise, nous devons le dire. Et c’est même dans le texte. Probablement nous aurons ici et là quelques difficultés, mais elles ne sont pas sans solution.

3) Puisque le document mentionne la possibilité que les ordinaires donnent la délégation directement [aux prêtres] de la Fraternité, et que vous avez cité des exemples où c’est déjà le cas, comment les prêtres de la Fraternité tenteront-ils d’obtenir cette délégation ? Est-ce du ressort des prêtres individuels, des prieurs locaux, des Supérieurs de district ou de la Maison générale ? Pouvez-vous nous éclairer sur la façon dont, pratiquement, cela se réalisera ?

Nous indiquerons aux différents districts la façon, la manière de traiter. On peut prévoir différents scénarios. En général, comme je l’ai dit, nous essaierons non pas de traiter au cas par cas, mais de parvenir à des règles générales avec les évêques. Et cela signifie donc un contact du Supérieur du district.

4) En ce qui concerne ces règles générales, il a été indiqué dans le document publié par la Maison générale, qu’un Directoire serait établi pour l’ensemble de la Fraternité. Est-il prématuré de commenter ce Directoire ou avez-vous déjà eu des conversations au sujet de ce Directoire ?

Il est trop tôt pour en parler. Nous devons également attendre de voir comment ce texte venant de Rome va être reçu localement. Et nous n’avons pas encore toutes les réponses. Mais vous pouvez facilement imaginer que, avec un tel texte, la plupart des évêques ne s’embarrasseront pas, car il s’agit d’une ouverture envers nous. Et ils vont simplement accorder la délégation.

5) Comment aborderons-nous la question du mariage dans des endroits où, par exemple, les évêques ne veulent pas collaborer ? Risque-t-on d’avoir certains pays ou diocèses où les évêques accordent une délégation et d’autres pas ?

A strictement parler, nous pourrions nous attendre à cela. Il est possible que des évêques s’opposent aux dispositions du pape. Nous le savons. Mais je ne le crains pas, parce que [dans ce cas], nous revenons à la situation actuelle, prévue par le droit canonique, qui dit que, s’il y a une grave difficulté – en latin : grave incommodum –, les futurs époux peuvent procéder [et se marier]. Ils doivent avoir, dans ce cas, des témoins et un prêtre, s’il y en a un de disponible.

6) Dans le cas où un évêque local serait opposé, y a-t-il ou pas un recours possible à Rome pour nous protéger ?

Je dirais que ce n’est pas nécessaire, mais nous examinerons probablement la question. Nous pouvons parler avec Rome à ce sujet : serait-il juste d’établir dans de tels cas une autre disposition, si je puis dire ? Quand j’ai parlé au pape de la situation actuelle où les évêques nous refusent [la délégation], il a déclaré : « Mais je peux la donner ! » C’était très intéressant. Comme ultime recours, nous savons que, du côté du pape, il y a cette volonté.

7) Cela peut sembler une question pratique ; à la lumière du document récent, où seront dorénavant enregistrés ces mariages ? Dans les prieurés et chapelles de la Fraternité, dans les paroisses du diocèse ou ailleurs ?

Si nous suivons l’indication du texte lui-même, je pense que l’interprétation correcte est que nous continuons à renseigner nos registres, et nous envoyons la notification [du mariage] au diocèse. Il se pourrait que nous envoyions un peu plus que la notification, mais ce n’est pas clair dans le texte.

8) Pour ceux qui souhaitent se marier, prévoyez-vous une sorte d’examen pour les conjoints que nous avons préparés au mariage ? N’est-il pas étrange qu’un prêtre qui n’a eu aucun rôle dans la formation des conjoints devienne le témoin de leur échange de consentements, sans avoir la moindre idée s’ils sont bien préparés ?

Là encore, je pense que le texte prévoit que nous préparons et examinons, et le prêtre local n’est là que pour la cérémonie, comme pour mettre le cachet sur une réalité qui est entièrement nôtre.

9) Vous y avez déjà répondu un peu, mais vous pourriez peut-être l’expliciter. Vous semblez considérer qu’il s’agit d’une étape vers la régularisation (canonique de la Fraternité), ou au moins d’une marque de bonne volonté de la part de Rome, plutôt qu’une sorte de piège pour nous empêcher de faire le travail que nous avons fait jusqu’à présent. Pouvez-vous commenter un peu plus ?

[...]

Lire l'intégralité de la transcription de cet entretien vidéo ici

     

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