L'Eglise catholique, dans une instruction publiée mardi, veut freiner la pratique de la crémation et s'oppose à la dispersion des cendres des morts dans la nature.
L'Eglise catholique accepte la crémation mais elle s'inquiète de son succès, ou plutôt des raisons de son succès, au détriment de l'inhumation des corps. Le Vatican publie donc ce mardi 25 octobre une « Instruction » pour rappeler sa préférence pour l'inhumation des corps davantage conforme, selon le document, à la foi chrétienne en « la vie éternelle » et, à terme, de « la résurrection des corps ». Et au contraire d'une vision « nihiliste » de plus en plus répandue qui considère que tout s'arrêterait au moment de la mort.
Le texte s'oppose également à la conservation, à domicile, des cendres du défunt. Et formellement à leur dispersion dans la nature.
En France un tiers des obsèques se font aujourd'hui par incinération. Il y en avait seulement 1 % en 1980. Une croissance soutenue qui ne se dément pas. En Europe du nord, l'incinération concerne les deux tiers des funérailles.
En présentant, mardi à la presse, cette Instruction Ad resurgendum cum Christo sur la sépulture des défunts et la conservation des cendres en cas d'incinération son signataire, le cardinal Gerhard Müller, Préfet de la congrégation pour la Doctrine de la foi, a ainsi expliqué pourquoi l'Eglise catholique, sans « interdire » la crémation, garde sa « préférence » pour l'inhumation dans des « cimetières » ou autres « lieux sacrés ».
« En souvenir de mort, sépulture et résurrection du Seigneur, a-t-il expliqué, l'inhumation est la forme la plus idoine pour exprimer la foi et l'espérance dans la résurrection corporelle. En outre, la sépulture dans des cimetières ou autres lieux sacrés répond de façon adéquate à la piété et au respect dus aux corps des fidèles défunts. »
Ce rappel pour que les familles « prennent soin du corps des défunts » a-t-il souligné, vise « pour l'Eglise à confirmer sa foi dans la résurrection » et « à prendre ses distances avec des attitudes et des rites qui voient, dans la mort, l'annulation définitive de la personne, une étape dans un processus de réincarnation ou encore une fusion de l'âme avec l'univers ».
Il a conclu en affirmant que pour l'Eglise catholique, « la conservation des cendres dans les habitations domestiques n'était pas consentie », sinon avec l'accord de l'évêque local et seulement pour des situations « graves et exceptionnelles ». Estimant que « les cendres des fidèles doivent être conservées de façon régulière dans un lieu sacré, c'est-à-dire un cimetière ou dans un espace dédié dans une église ».
De même, l'Eglise catholique considère que « la dispersion des cendres dans l'air, en terre, dans l'eau ou d'une tout autre manière, n'est pas permise ». Pour le cardinal Müller, en charge au Saint-Siège, de la préservation de la foi catholique, il s'agit « d'éviter tout type d'équivoque panthéiste, naturaliste ou nihiliste ».

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