On peut évoquer à ce propos, en lointain écho, l'appel à la générosité des français lancé par l'évêque d'Alger, Mgr Pavy, en 1850 pour édifier près d'Alger un sanctuaire sous le vocable de Notre-Dame d'Afrique. Dans le Midi, dès le 11 septembre 1851, le poète-perruquier Jacques Boé, dit "Jasmin", d'Agen, faisait écho en vers gascons à Mgr Pavy. En 1859 l'évêque d'Alger conçut l'édition d'un volume de pièces de poésie en l'honneur de N.D. d'Afrique. Les provençaux, membres du Félibrige naissant (1854), participèrent largement à cette anthologie. On conserve ainsi, entr'autres, un sonnet de Joseph Roumanille, de Saint Rémy de Provence, composé en 1859, et surtout une belle oeuvre de Frédéric Mistral lui-même,"A Nosto-Damo d'Africo", composée en mai 1861, et insérée ensuite dans le recueil "Lis Isclo d'Or", ainsi conclue: "Au pople d'Ismael, au sourne Musulman, / Au Mouro, Au Barbarin, douço rèino dis amo,/ Sourise ! e vers l'Africo espandisse ti man,/ Car l'Africo a soun tour t'apello Nosto Damo" (Au peuple d'Ismaël, au sombre Musulman, au Maure, au Barbaresque, douce reine des âmes, souris! et vers l'Afrique étends aussi les mains, car l'Afrique a son tour t'appelle Notre-Dame).

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