D'abord posons le cadre du droit:

Canon 935 - Personne n'est autorisé à conserver la très sainte Eucharistie chez soi ou à l'emporter avec lui en voyage, à moins qu'un besoin pastoral ne l'exige et à condition que toutes les dispositions de l'Évêque diocésain soient observées.


Posons également a priori que M. Hopkins est un catholique fervent, cela est même manifeste, et certainement très respectueux du très saint Sacrement dont il n'envisage pas de priver longtemps son âme.

Formellement, le droit est respecté, l'archevêque a manifesté son accord.


Mais quel est ici le besoin pastoral exigeant, attendu que l'Eglise tout en encourageant certes la communion fréquente, ne la prescrit obligatoirement qu'une fois par an ? Le besoin de M. Hopkins est-il proportionné aux risques qu'il fait encourir aux saintes-espèces ?

Autrefois sur les navires pendant les longs voyages, le prêtre, s'il y en avait un, ne célébrait que la "messe sèche" , sans consécration, pour éviter les risques de régurgitation, et de danger pour Jésus-Hostie en cas de naufrage, de bataille ou d'arraisonnement par des infidèles. Evidemment les dangers ne sont pas ici les mêmes, mais ils ne sont pas nuls et nous voyons que les voyageurs se passaient donc plusieurs semaines de la communion. Nous pouvons comprendre que ce soit spirituellement pénible, même très pénible, mais enfin ce n'est pas le bout du monde.

Demeure le très beau témoignage de foi de cet astronaute, et la "publicité" qu'il assure au catholicisme et à la foi sacramentelle. Deux bons points "pastoraux", mais sont-ils suffisants pour justifier qu'un laïc emporte avec lui, de longues semaines, six hosties fragmentées dans un environnement difficile, sinon hostile (je parle de l'espace, pas de ses compagnons bien sûr ... ) ?

En sens inverse il y a deux contre-témoignages pastoraux, à l'exemplarité regrettable: ce laïc va se communier lui-même (tandis que par exemple les laïcs qui apportent la custode aux malades leurs donnent l'hostie, les malades ne se communient pas), et surtout il va communier tous les Dimanche, six mois d'affilé ... sans se confesser !
En admettant, pourquoi pas, qu'il évite le péché mortel tout ce temps, six mois de petits péchés et autres misères, c'est quand même long à porter, il me semble ...


Mais peut-être suis-je trop sévère, et ses curé et archevêque ont-ils eu bien raison ? Qu'en pensez-vous ?

Quoi qu'il en soit on ne peut s'empêcher d'admirer le métier de cet homme, et sa foi profonde qui lui fait tant désirer Jésus-Hostie.

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