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«Vous n'aurez pas ma haine»
par gégé81 2016-04-11 13:28:46
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«Vous n'aurez pas ma haine». Du message humaniste au livre poignant


« Vendredi soir, vous avez volé la vie d'un être d'exception, l'amour de ma vie, la mère de mon fils mais vous n'aurez pas ma haine », avait écrit Antoine Leiris sur Facebook, trois jours après les attentats de novembre, alors qu'il venait d'identifier le corps de son épouse, Hélène, tuée à 35 ans par les jihadistes, au Bataclan. Ces mots mesurés, pleins de pudeur, avaient eu une résonance mondiale via les réseaux sociaux et les médias du monde entier qui les avaient relayés.


Antoine Leiris
il y a environ 5 mois.

“Vous n’aurez pas ma haine”

Vendredi soir vous avez volé la vie d’un être d’exception, l’amour de ma vie, la mère de mon fils mais vous n’aurez pas ma haine. Je ne sais pas qui vous êtes et je ne veux pas le savoir, vous êtes des âmes mortes. Si ce Dieu pour lequel vous tuez aveuglément nous a fait à son image, chaque balle dans le corps de ma femme aura été une blessure dans son coeur.

Alors non je ne vous ferai pas ce cadeau de vous haïr. Vous l’avez bien cherché pourtant mais répondre à la haine par la colère ce serait céder à la même ignorance qui a fait de vous ce que vous êtes. Vous voulez que j’ai peur, que je regarde mes concitoyens avec un oeil méfiant, que je sacrifie ma liberté pour la sécurité. Perdu. Même joueur joue encore.

Je l’ai vue ce matin. Enfin, après des nuits et des jours d’attente. Elle était aussi belle que lorsqu’elle est partie ce vendredi soir, aussi belle que lorsque j’en suis tombé éperdument amoureux il y a plus de 12 ans. Bien sûr je suis dévasté par le chagrin, je vous concède cette petite victoire, mais elle sera de courte durée. Je sais qu’elle nous accompagnera chaque jour et que nous nous retrouverons dans ce paradis des âmes libres auquel vous n’aurez jamais accès.

Nous sommes deux, mon fils et moi, mais nous sommes plus fort que toutes les armées du monde. Je n’ai d’ailleurs pas plus de temps à vous consacrer, je dois rejoindre Melvil qui se réveille de sa sieste. Il a 17 mois à peine, il va manger son goûter comme tous les jours, puis nous allons jouer comme tous les jours et toute sa vie ce petit garçon vous fera l’affront d’être heureux et libre. Car non, vous n’aurez pas sa haine non plus.



Près de cinq mois après la tragédie, Antoine Leiris, journaliste de 34 ans, revient dans un livre sur cette soirée et les douze jours qui suivirent. Des journées qui changèrent à jamais le cours de sa vie, et celle de son fils Melvil, alors âgé de 17 mois. « Vous n'aurez pas ma haine » (Fayard), tiré à 30.000 exemplaires est déjà traduit en dix-huit langues.

Émouvant, le récit commence par la soirée du 13 novembre, alors que l'auteur est resté seul à la maison avec son fils, son épouse étant partie au concert. Le journaliste raconte son angoisse, « son coeur qui tente de s'échapper de sa poitrine » lorsque défilent sur les chaînes d'information en continu les premières images des attentats. Puis, c'est l'attente, interminable, et la tournée des hôpitaux le soir-même et le lendemain. Jusqu'au téléphone qui sonne. « C'est la soeur d'Hélène. "Antoine, je suis désolée..." »

Antoine Leiris évoque aussi l'épreuve de la reconnaissance du corps, à l'Institut médico-légal, le lundi suivant l'attaque. « Elle ressemble à celle que je regardais s'éveiller chaque matin. Je pleure, je lui parle, j'aimerais rester une heure encore, une journée au moins, une vie peut-être. Mais il faut la quitter », écrit-il.

Mais l'essentiel de l'ouvrage tourne autour de Melvil, 22 mois aujourd'hui, et du lien vital qui l'unit à son père. Bien que dévasté par le chagrin, Antoine Leiris raconte comment la vie doit continuer avec cet enfant, fruit de son union avec Hélène. C'est une nouvelle histoire qui commence, « celle d'un père et d'un fils qui s'élèvent seuls ».

Les petits plats des autres mamans

L'auteur décrit comment cette vie s'organise au rythme des bains, siestes, promenades et autres goûters qu'il gère désormais seul. Il évoque aussi la solidarité qui s'est manifestée autour de ce nouveau couple, notamment parmi les autres mères de famille de la garderie de Melvil. « Elles ne peuvent se résoudre à nous imaginer, nous deux, pauvres mecs, seuls dans une grande maison sans maman ». « Elles se sont débrouillées pour que Melvil ait chaque jour des petits plats qui ont le goût de l'amour d'une maman ».


Source : Le Télégramme

     

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