Le sujet de la réduction du catholicisme français à ses élites supposées a été abordé notamment par le sociologue François-André Isambert dans un article de 1980, "Le sociologue, le prêtre et le fidèle", publié dans La sagesse et le désordre. France 1980, sous la direction d'Henri Mendras (Paris, Gallimard, 1980). Je n'ai plus la référence exacte en ce qui concerne les numéros de pages, mais le passage suivant, sur l' "exchristianisation" des masses chrétiennes, est cité par Yvon Tranvouez dans Catholicisme et société dans la France du XXe siècle (Paris, Karthala, 2011), p. 213 :

Le paradigme est alors le suivant :
1. Les transformations actuelles de l’Eglise sont le fait de minorités éclairées ou au moins se considérant comme telles (théologiens, liturgistes, aumôniers, laïcs formés par les mouvements d’Action catholique).
2. Les masses catholiques ont réagi négativement, tantôt en s’éloignant du clergé et en désertant le culte, tantôt en se raccrochant aux formes anciennes de rites et de croyance, voire en se raccrochant à un clergé traditionaliste.
3. Les minorités éclairées ont condamné à leur tour ces réactions et en particulier la seconde, en les jugeant non chrétiennes et en empêchant le christianisme des masses de se manifester dans les formes qui leur conviennent.
Les masses ne se seraient donc pas déchristianisées, mais auraient été exchristianisées (comme on dit « excommuniées »), c’est-à-dire repoussées hors du christianisme.

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