Il est bien vrai que lorsqu'il y a un peu plus de deux ans j'ai eu l'occasion de lire les Mémoires du chanoine Le Sage, le passage cité m'a aussitôt rappelé certains débats très contemporains.

De manière plus générale, ces Mémoires, dont le manuscrit est conservé aux archives diocésaines de Saint-Brieuc, sont passionnants. C'est une véritable mine de renseignements qui permet d'aller au-delà des renseignements souvent stéréotypés que donnent sur le clergé les sources d'archives (par exemple les correspondances administratives de l'époque concordataire). L'abbé Le Sage est d'une vaste culture, c'est un observateur attentif, et surtout il est doué d'une plume passablement caustique qui rend la lecture très drôle : on trouve dans les Mémoires des portraits d'ecclésiastiques (par exemple de l'évêque, Mgr Le Groing de la Romagère), de vieilles dévotes ("saintes de profession") souvent un peu méchants (ce qui explique, comme le montre Samuel Gicquel dans sa présentation du texte, qu'il n'ait jamais été publié avant 2012), mais vivants et irrésistibles, avec des détails allant jusqu'à la manière de prononcer le latin de tel prêtre. De manière générale, l'abbé Le Sage, homme et prêtre d'Ancien Régime, n'est pas tendre pour ses confrères ordonnés après le Concordat, comme on le voit en ce qui concerne la guerre des mouchoirs.
Plusieurs autres passages sont susceptibles à mon avis d'intéresser les liseurs du forum, non seulement sur les mantilles, mais aussi sur la question liturgique que le chanoine aborde également.

Peregrinus

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