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Dimanche : textes de l'office nocturne
par Alexandre 2015-04-11 19:27:20
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L’incrédulité de Thomas, par le Caravage (Sans-souci, Postdam)

DIMANCHE IN ALBIS
EN L’OCTAVE DE PÂQUES


I. BRÉVIAIRE ROMAIN (1568 à 1960)


Premier Nocturne

De l’Épître de saint Paul, apôtre, aux Colossiens
(ch. 3 ; traduction de L.-Cl. Fillion, p.s.s.)
1. (vv. 1-7) Si vous êtes ressuscités avec le Christ, recherchez les choses qui sont en haut, où le Christ est assis à la droite de Dieu ; ayez du goût pour les choses d’en haut, non pour celles qui sont sur la terre. Car vous êtes morts, et votre vie est cachée avec le Christ en Dieu. Lorsque le Christ, votre vie, apparaîtra, alors vous apparaîtrez vous aussi avec lui dans la gloire. Faites donc mourir vos membres qui sont sur la terre, la fornication, l’impureté, la luxure, la convoitise mauvaise et l’avarice, qui est une idolâtrie ; c’est à cause de ces choses que la colère de Dieu vient sur les fils de l’incrédulité, parmi lesquels vous aussi vous marchiez autrefois, lorsque vous viviez dans ces désordres.

2. (vv. 8-13) Mais maintenant, rejetez vous aussi toutes ces choses, la colère, l’indignation, la malice, la médisance ; que les paroles déshonnêtes soient bannies de votre bouche. Ne vous mentez pas les uns aux autres ; dépouillez-vous du vieil homme avec ses œuvres, et revêtez-vous du nouveau, qui se renouvelle, en avançant dans la connaissance, conformément à l’image de celui qui l’a créé ; là il n’y a ni Gentil ni Juif, ni circoncis ni incirconcis, ni barbare ni Scythe, ni esclave ni libre ; mais le Christ est tout en tous. Revêtez-vous donc, comme des élus de Dieu, saints et bien-aimés, d’entrailles de miséricorde, de bonté, d’humilité, de modestie, de patience ; vous supportant les uns les autres, et vous pardonnant mutuellement, si quelqu’un a un sujet de plainte contre un autre ; comme le Seigneur vous a pardonné, pardonnez-vous aussi.

3. (vv. 14-17) Mais, par-dessus tout cela, ayez la charité, qui est le lien de la perfection. Et que la paix du Christ, à laquelle vous avez été appelés pour former un seul corps, règne dans vos cœurs ; et soyez reconnaissants. Que la parole du Christ habite en vous abondamment, en toute sagesse ; instruisez-vous et exhortez-vous les uns les autres par des psaumes, des hymnes et des cantiques spirituels, chantant à Dieu dans vos cœurs, par l’action de la grâce. Quelque chose que vous fassiez, en parole, ou en œuvre, faites tout au nom du Seigneur Jésus-Christ, rendant grâces par lui à Dieu le Père.


Deuxième Nocturne

Sermon de saint Augustin, évêque
(Sermon 1 pour l’Octave de Pâques, 157° du Temps :
[Appendice : 172], nn. 1-2 : PL 39, 2075)
4. La solennité pascale se termine par la fête de ce jour ; c’est pourquoi les néophytes changent aujourd’hui de vêtements, de telle sorte cependant que leur cœur garde toujours la blancheur de la robe qu’ils quittent. Puisque c’est le temps pascal, c’est-à-dire un temps d’indulgence et de pardon, notre premier devoir est, en cette sainte journée, comme il l’a été pendant toutes les autres de la même solennité, de ne pas permettre que la relâche accordée au corps ternisse la pureté de l’âme. Abstenons-nous de toute mollesse, de toute intempérance, de toute licence. Veillons à nous délasser avec modération, et à garder une sainte pureté, afin d’obtenir par cette pureté d’âme ce que nous n’acquérons pas en ce moment par l’abstinence corporelle.

5. Nos paroles s’adressent, il est vrai, à tous ceux qu’embrasse notre sollicitude ; mais aujourd’hui toutefois, en terminant la célébration des mystères de Pâques, c’est à vous surtout que nous nous adressons, jeunes rejetons de sainteté, régénérés dans l’eau et dans le Saint-Esprit, germe pieux, essaim nouveau, fleur de notre honneur et fruit de nos peines, ma joie et ma couronne, vous tous qui êtes affermis dans le Seigneur. Je vous adresse ces paroles de l’Apôtre : « La nuit est déjà fort avancée et le jour approche, rejetez les œuvres des ténèbres, et revêtez-vous des armes de la lumière. Comme durant le jour, marchons honnêtement, non dans les excès de table et les ivrogneries, non dans les dissolutions et les impudicités ; non dans l’esprit de contention et l’envie ; mais revêtez-vous du Seigneur Jésus-Christ » (Rm 13, 12-14a).

6. « Nous avons, dit saint Pierre, la parole très certaine des Prophètes, à laquelle vous faites bien d’être attentifs, comme à une lampe qui luit dans un lieu obscur, jusqu’à ce que le jour brille, et que l’étoile du matin se lève dans vos cœurs » (2 P 1, 19). « Ceignez vos reins, et ayez en vos mains des lampes allumées, soyez semblables à des hommes qui attendent que leur maître revienne des noces » (Lc 12, 35). Ils approchent, ces jours desquels le Seigneur parle en ces termes : « Un peu de temps, et vous ne me verrez plus ; et encore un peu de temps, et vous me verrez » (Jn 16, 16). C’est de cette heure qu’il a dit : « Vous serez tristes, mais le monde se réjouira » (Jn 16, 20) ; parole qui se rapporte à cette vie pleine de tentations, durant laquelle « nous voyageons loin du Seigneur » (2 Co 5, 6). « Mais je vous reverrai, ajoute-t-il, et votre cœur se réjouira, et personne ne vous ravira votre joie » (Jn 16, 22).


<i>L’incrédulité de saint Thomas </i> (1634), par Rembrandt (Moscou, Musée Pouchkine)

Troisième Nocturne

Lecture du saint Évangile selon saint Jean
(20, 19-31 ; traduction de L.-Cl. Fillion)
7. En ce temps-là, le soir de ce jour, qui était le premier de la semaine, comme les portes du lieu où les disciples étaient assemblés étaient fermées, par crainte des Juifs, Jésus vint, et se tint au milieu d’eux, et leur dit : « La paix soit avec vous ! » Et après avoir dit cela, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples se réjouirent donc, en voyant le Seigneur. Et il leur dit de nouveau : « La paix soit avec vous ! Comme mon Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie. » Ayant dit ces mots, il souffla sur eux, et leur dit : « Recevez l’Esprit-Saint. Les péchés seront remis à ceux auxquels vous les remettrez, et ils seront retenus à ceux auxquels vous les retiendrez. »

Or Thomas, l’un des douze, appelé Didyme, n’était pas avec eux lorsque Jésus vint. Les autres disciples lui dirent donc : « Nous avons vu le Seigneur. » Mais il leur dit : « Si je ne vois dans ses mains le trou des clous, et si je ne mets mon doigt à la place des clous, et si je ne mets ma main dans son côté, je ne croirai point. »

Huit jours après, les disciples étaient enfermés de nouveau, et Thomas avec eux. Jésus vint, les portes étant fermées ; et il se tint au milieu d’eux, et dit : « La paix soit avec vous ! » Ensuite il dit à Thomas : « Introduis ton doigt ici, et vois mes mains ; approche aussi ta main, et mets-la dans mon côté ; et ne sois pas incrédule, mais fidèle. » Thomas répondit, et lui dit : « Mon Seigneur et mon Dieu ! » Jésus lui dit : « Parce que tu m’as vu, Thomas, tu as cru ; heureux ceux qui n’ont pas vu, et qui ont cru ! »

Jésus fit encore, en présence de ses disciples, beaucoup d’autres miracles, qui ne sont point écrits dans ce livre. Ceux-ci ont été écrits, afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et que, le croyant, vous ayez la vie en son nom.


Homélie de saint Grégoire, pape
(<i>Homélies sur les Évangiles</i> 26, 1-2 ;
texte latin et autre trad. française : SC 522, 136-139)

Lorsque nous entendons cette lecture de l’Évangile, une première question frappe notre esprit : comment le corps du Seigneur, après sa résurrection, était-il un véritable corps, ayant pu entrer dans le lieu où se trouvaient les disciples, quoique les portes fussent fermées? Mais nous devons savoir que l’opération divine serait moins admirable si elle était comprise par la raison, et que la foi n’a pas de mérite, si c’est la raison humaine qui lui fournit la preuve de ce qu’elle croit. Il faut comparer ces œuvres de notre Rédempteur, qui d’elles-mêmes sont absolument incompréhensibles, à ce qu’il opéra en d’autres circonstances, afin d’augmenter notre foi en ces choses admirables, par le souvenir de faits plus merveilleux encore. Ainsi, ce corps du Seigneur, qui entra dans le lieu où les disciples se trouvaient rassemblés en laissant les portes closes, c’est le même corps qui, dans sa nativité, vint au monde sans ouvrir le sein de la Vierge, sa mère. Quoi donc d’étonnant, si, après être ressuscité pour vivre éternellement, il entra les portes closes, lui qui, venant pour mourir, était sorti du sein fermé de la Vierge?

8. Mais la foi de ceux qui contemplaient ce corps rendu visible à leurs yeux, restant indécise, Jésus leur montra aussitôt les plaies de ses mains et de son côté ; il leur accorda de palper cette chair avec laquelle il était entré, portes closes. En cela le Seigneur a fait voir deux choses merveilleuses, qui, selon la raison humaine, paraissent contraires l’une à l’autre : son corps ressuscité, il nous l’a montré incorruptible et néanmoins palpable. Car ce qu’on peut toucher est sujet à se corrompre, et ce qui ne se peut corrompre ne se peut toucher. Mais chose admirable et incompréhensible, notre Rédempteur a fait voir à ses disciples après sa résurrection, son corps à la fois incorruptible et palpable. En le montrant incorruptible, il voulait nous inviter à la récompense, et en accordant de le toucher, il voulait affermir notre foi. Le Sauveur s’est donc montré et incorruptible et palpable, afin de prouver qu’après sa résurrection son corps était de la même nature qu’auparavant, mais bien autrement glorieux.

9. Jésus dit à ses disciples : « La paix soit avec vous! Comme mon Père m’a envoyé, ainsi moi je vous envoie. » C’est-à-dire, comme Dieu mon Père m’a envoyé, moi qui suis Dieu ; de même, moi qui suis homme, je vous envoie, vous qui êtes hommes. Le Père a envoyé son Fils, dont il a résolu l’incarnation pour la rédemption du genre humain. Il a voulu qu’il vint au monde pour souffrir, et cependant il aimait ce Fils qu’il envoyait à la passion. Or le Seigneur, après avoir choisi ses Apôtres, les envoie dans le monde, non pour goûter les joies du monde, mais il les envoie, comme il a été envoyé lui-même, pour souffrir. Le Fils est aimé par le Père, et cependant envoyé pour souffrir ; de même les disciples sont chéris du Seigneur, qui les envoie dans le monde pour y trouver la souffrance. C’est donc avec raison que Jésus leur dit : « Comme mon Père m’a envoyé, ainsi moi je vous envoie. » Ce qui signifie : L’amour dont je vous aime, quand je vous envoie parmi les pièges des persécuteurs, c’est cet amour dont mon Père m’a aimé, lui qui a voulu que je vienne pour endurer la passion.


Icône du Christ miséricordieux, révélée à sainte Faustine († 1938)


II. BRÉVIAIRE ROMAIN (1961)


Au Nocturne

Leçon 1 = leçon 1 ci-dessus

Leçon 2 = leçons 2 et 3 ci-dessus

Leçon 3 = leçon 7 ci-dessus



II. LITURGIE DES HEURES
(Homéliaire complémentaire approuvé en 1991)


Homélie
Le corps du Ressuscité est le corps du Crucifié

Homélie de saint Cyrille [évêque] d’Alexandrie († 444)
(Commentaire sur l’évangile de Jean, 12 ;
PG 74, 704-705.)

En entrant dans le Cénacle toutes portes closes, le Christ a montré une fois de plus qu’il est Dieu par nature, et qu’il n’est pas différent de celui qui vivait auparavant avec les disciples. En découvrant son côté et en montrant la marque des clous, il manifestait à l’évidence qu’il a relevé le temple de son corps qui avait été suspendu à la croix, en détruisant la mort corporelle, puisque par nature il est la vie et il est Dieu. (...)

Mais alors que le moment était venu de transformer son corps par une gloire inexprimable et prodigieuse, on le voit tellement soucieux de fonder la foi en la résurrection future de la chair qu’il a voulu, conformément à l’économie divine, apparaître tel qu’il était auparavant. Ainsi ne penserait-on pas qu’il avait alors un corps différent de celui avec lequel il était mort sur la croix.

Même si le Christ avait voulu déployer la gloire de son corps devant les disciples, avant de monter vers le Père, nos yeux n’auraient pu en supporter la vue. Vous le comprendrez facilement si vous vous rappelez la transfiguration qui avait jadis été montrée sur la montagne. En effet, saint Matthieu écrit que le Christ fut transfiguré devant eux, que son visage resplendit comme l’éclair et que ses vêtements devinrent blancs comme neige. Quant à eux, ne pouvant supporter la vision, ils tombèrent la face contre terre.

C’est pourquoi, afin d’observer exactement le plan divin, notre Seigneur Jésus apparaissait encore, au Cénacle, sous sa forme antérieure, et non pas selon la gloire qui est due et convient à son Temple transfiguré. Il ne voulait pas que la foi en la résurrection se porte sur un aspect et sur un corps différents de ceux qu’il reçut de la sainte Vierge et dans lesquels il est mort après avoir été crucifié selon les Écritures. En effet, la mort n’avait pouvoir que sur la chair, dont elle allait être chassée. Car, si ce n’est pas son corps mort qui est ressuscité, quelle espèce de mort a donc été vaincue? Ou encore, comment le pouvoir de la corruption aurait-il cessé, sinon par la mort d’une créature raisonnable? Car ce ne fut pas l’œuvre de l’âme, ni de l’ange, ni même du Verbe de Dieu. Donc, puisque la mort ne peut exercer son pouvoir que sur ce qui est corruptible par nature, on aura raison d’estimer que la force de résurrection peut s’exercer aussi sur cela, pour que la tyrannie de la mort soit renversée. (...)

Le Seigneur salue ses disciples en disant : Paix à vous. Il déclare ainsi que lui-même est la paix. Car ceux auprès desquels il est présent bénéficient d’un esprit parfaitement apaisé. C’est évidemment ce que saint Paul souhaitait aux fidèles quand il disait : Que la paix du Christ, qui dépasse tout ce qu’on peut imaginer, garde votre cœur et votre intelligence dans le Christ Jésus (Ph 4, 7). Pour saint Paul, la paix du Christ, qui dépasse tout ce qu’on peut imaginer, n’est autre que son Esprit : celui qui participe à son Esprit sera rempli de tout bien.


Collecte
Deus misericórdiæ sempitérnæ,
qui in ipso paschális festi recúrsu
fidem sacrátæ tibi plebis accéndis,
auge grátiam quam dedísti,
ut digna omnes intellegéntia comprehéndant,
quo lavácro ablúti,
quo spíritu regeneráti,
quo sánguine sunt redémpti.
Per Dóminum...


Traduction (privée) :
Dieu d’éternelle miséricorde,
qui par le retour de cette fête pascale
enflammez la foi du peuple qui vous est consacré,
augmentez la grâce que vous lui avez donnée
afin que tous, par une intelligence juste,
comprennent par quel baptême ils ont été purifiés,
par quel Esprit ils ont été régénérés,
et par quel sang ils ont été rachetés.
Par notre Seigneur...



L’incrédulité de s. Thomas</i> (1308-1311),
par Duccio di Buoninsegna, panneau de la Maesta, détail
(Sienne, Musée de l’Œuvre de la Cathédrale)

     

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 Dimanche : textes de l'office nocturne par Alexandre  (2015-04-11 19:27:20)


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