Dans le tweet du Pape François on peut lire ceci :

« Aujourd’hui, c’est l’anniversaire de mon ordination sacerdotale. Je vous demande de prier pour moi et pour tous les prêtres. »

On le fera volontiers. Quand on pense ne soit qu’aux paroles qu’il a prononcées à l’occasion de la fête de Notre-Dame de Guadalupe.

François loue Dieu pour les merveilles qu’il a réalisé en Marie.

« En emportant les jugements mondains,

en détruisant les idoles
- du pouvoir,
- de la richesse,
- du succès à tout prix,

en dénonçant

- l’autosuffisance,
- la prétention et les messianismes sécularisés qui éloignent de Dieu,

le cantique marial confesse que Dieu se complait dans la subversion

- des idéologies
- et des hiérarchies mondaines. »

Sa manière d’interpréter le cantique marial se situe dans une ligne contemporaine que met l’accent sur son aspect social voire politique. Pour ne citer que deux exemples voyons ce que dit le père Bernard Dourwe dans son blog :

« Le cantique du Magnificat, qui est une profonde méditation de l’histoire, s’élève à une expression parfaite de la spiritualité de la libération : joie et action de grâce pour l’intervention de Dieu qui libère les prisonniers et humilie les puissants, solidarité avec les pauvres, espérance active dans le changement du monde en vue de l’alliance (cf. Lc 1, 46-55). Le chrétien qui tient les yeux fixés sur Marie ne peut être complice des injustices du monde, ni se limiter à lui rendre hommage et à la prière, mais, il doit prendre parti pour le Dieu des pauvres, et s’engager dans un amour politique envers eux, afin de contribuer à la libération du monde de toute injustice. » (Le blog de DOURWE Bernard - Mardi 13 mars 2012)

Ou bien, celui de la sœur Ida Deschamps dans son invitation à un colloque sur le « magnificat »en janvier 2015 :

« Le Magnificat est un chant révolutionnaire qui dénonce et annonce:

l'ordre établi, injuste, sera renversé en faveur des pauvres humiliés.

C'est aussi un chant d'amour qui invite à vivre le combat que Dieu livre pour relever les pauvres. » (Ida Deschamps, r.s.r. - Congrégation des sœurs du Saint-Rosaire)

Un chant subversif et aussi un chant révolutionnaire !

Lorsque les puissants sont bousculés de leurs trônes, etc., la révolution n'est pas loin, de même que le retournement des réalités sociales.

Ces accords ne riment pas avec nos douces mélodies de Noël... Mais le chant de Marie n'appelle pas à la révolution mondiale : ce n'est pas un chant de combat, mais de louange et de reconnaissance.

Ce qu'il annonce, c'est qu'avec la venue de l'enfant dans la crèche une nouvelle perspective pour notre vie se dessine fondamentalement. Et pour le monde et toute notre société.

Ce qu'il y a de révolutionnaire dans son chant prend d'ailleurs une toute autre tournure que nos révolutions humaines : les puissants sont renversés de leurs trônes, mais ne sont pas anéantis, assassinés, etc... Dieu, dans son parti pris pour les petits et les pauvres, n'est pas en principe contre les puissants et les riches. Il se met en revanche entièrement du côté de ceux qui en ont besoin. Dieu est avec les petits, mais personne n'est exclu.

« Il a rempli de biens ceux qui étaient affamés et renvoyé les riches les mains vides,»

« Nous pouvons entendre ces paroles – dit saint Basile - mêmes des choses sensibles, et y apprendre l’incertitude des choses de ce monde. Elles sont bien fragiles, en effet, comme ces flots que l’impétuosité des vents brise et disperse de tous côtés.

Entendues dans le sens spirituel, ces paroles signifient que le genre humain tout entier était comme affamé, à l’exception des Juifs, que la promulgation de la loi et les enseignements des saints prophètes avaient enrichis.

Mais ils ont refusé de s’attacher humblement au Verbe incarné, et ils ont été renvoyés vides de tous biens et dans le plus entier dénuement, privés de la foi, de la science, de l’espérance des biens, exclus tout ensemble de la Jérusalem terrestre et de la vie future.

Ceux au contraire, parmi les gentils, que la faim et la soif avaient complètement épuisés, se sont attachés au Seigneur et ont été remplis de tous les biens spirituels. »

Puisse la très sainte vierge Marie dans sa bonté inspirer une pensée semblable à celle de saint Basile dans le cœur du pontife et de tous les prêtres qui sont au service de son divin Fils.

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