Vous croyez ?
Je ne suis pas convaincu.
Quand j'étais en service, il y a bien des années, je me suis bien gardé de mettre pied dans la "chapelle" de notre quartier, une pagode affreusement moderniste, et d'assister aux "réunions de prière" et autres paraliturgies que l' "aumônier" supposément catholique (il y en avait des protestants aussi, plus sérieux parfois) y organisait.
Je me suis contenté de mon chapelet et du petit office, si j'en avais le temps, et cela m'a entre autres choses aidé à persuader les quelques subordonnés qu'on avait confié à mes soins, beaucoup plus jeunes que moi, d'enlever (vous me direz ingénu ou benêt) les affiches colorées de femelles douteuses des parois de leur dortoir. L'affichage de ces "dames" multicolores, souvent toléré, fut par ailleurs en contradiction avec le réglement en vigueur. Si vous me lisez un peu ici, vous saurez que je suis pour le réglement, quel qu'il soit.
Vous savez, les appelés chez nous comme je suppose ailleurs, peuvent être un peu rudes parfois - ils proviennent de milieux sociaux très divers - , rudes, disent aussi nos manuels latins de morale, et, sans vouloir ou pouvoir être leur directeur de conscience, il faut trouver le langage approprié pour les apprivoiser.
Mécontents d'abord, ils ont fini par s'arranger avec moi. Certes, étant pour un temps leur supérieur, ils n'avaient pas le choix, mais le modus vivendi qui en résulta finalement fut de coeur de part et d'autre (quand on part en manoeuvre une semaine par mois le long de ce qui fut la "frontière" de la "RDA" sous des conditions climatiques ou autres parfois précaires, on apprécie tout modus vivendi qui puisse se trouver). La rigueur, quand elle est charitable et raisonnée, finit toujours par être, sinon acceptée et comprise, au moins respectée.
Mais mon absence (et celle d'autres) de la "chapelle" conciliaire n'aurait pas été une indication d'un manque de foi. Pas nécessairement.
Disons plutôt que l'armée est comme le reste de notre société, qu'on y trouve de tout, et que la perte de la foi et des moeurs généralisée s'y manifeste, comme ailleurs, tant à l'intérieur de la "chapelle", qu'en dehors.
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