L'accès des divorcés dits remariés à la communion soulève non un problème disciplinaire, mais doctrinal et dogmatique. A moins de vivre en frères et soeurs, ils ne peuvent recevoir la sainte communion. Admettre le contraire est une hérésie. Jamais l'Eglise, dans son enseignement constant, n'a admis que des gens qui ne sont pas en état de grâce peuvent communier (on entend par là la présence d'un péché mortel, le péché véniel n'étant pas un obstacle à cette communion). L'enseignement de l'Eglise est constant; nous pouvons déjà le déduire de Saint-Paul qui affirme que celui qui prend le sang et le corps du Seigneur indignement contribue à sa propre condamnation. L'Eglise a récemment affirmé cette impossibilité.
Outre le fait d'être incompatible avec la doctrine, il y a évidemment les sacrilèges qui découleraient de tels actes. Fermons le ban.
Il y a donc une possibilité d'hérésie. Je dis bien possibilité, car, pour le moment, rien n'a été adopté.
D'autre part, la doctrine est également claire sur ce plan: l'idée qu'il ne peut y avoir de pape hérétique. Cette position est parfaitement cohérente avec la perspective selon laquelle l'Eglise ne peut errer, ni donner un enseignement contraire au salut des âmes: si le pape commettait une hérésie, les théologiens disent qu'il perd ipso facto sa fonction. Cajetan dit qu'il doit être déposé. Je ne parle pas des errances morales, des silences de certains papes sur des problèmes de foi: je parle d'un enseignement contraire à la Foi. Si l'Eglise ne peut errer, il ne saurait donc y avoir d'enseignement.
Quelle serait la conséquence sur le pontificat de François d'une décision allant dans le sens de l'accès de la sainte communion à des gens ne présentant pas les dispositions requises (présence, par exemple, d'un péché mortel) ? Le pape serait-il toujours à considérer comme pape ? Amis liseurs, cette question est sérieuse. Elle est même lourde de conséquences.