... d'un de mes amis, orthodoxe :

A cet égard, parmi les innombrables incompréhensions et rumeurs de comptoir qui circulent sur nous autres chrétiens orthodoxes (comme le fait que "nos curés au moins peuvent se marier", ben non, l'ordination sacerdotale clos le débat voyons!), il y a la question du remariage. Et j'ai déjà entendu bien des amis catholiques-romains me dire "ah si seulement chez nous ça pouvait être aussi facile à faire et aussi bien accepté"...
Certes dans un pays où le socialisme a forcé l'Église à s'aligner en partie (seulement) sur le régime civil, je parle de la Grèce, le remariage est devenu très, trop facile. Cependant ceux qui le pratiquent sont rarement en même temps pratiquants en matière de foi. Ceci expliquant cela. Pour les autres, le régime spirituel prime.

Et pour ces autres, qu'en est-il? "L'exception mathéenne" connue depuis les débuts de l'Église et sujette de bisbrouille entre autant d'évêques qu'il n'y en a eu et adoptée par l'Orthodoxie comme norme pour les accidents de parcours marital, certes le permet. Mais elle est encadrée par une série de conditions qui, si la théorie est respectée, ne peut que faire reculer ceux qui pensent s'asseoir sur le Sacrement.
Entre autres que c'est l'évêque et lui seul qui peut autoriser le remariage. Et il s'engagera donc devant Dieu quant à la nécessité de ce remariage et l'acceptation de reconnaître le précédent comme dissous "par manque d'amour", donc ça va pas se passer avec un ballotin de pralines. Que vu qu'il s'agit d'un 2ème parcours après échec, cela doit se vivre de manière pénitentielle. A commencer par le mariage. Donc la célébration du mariage en question n'aura pas l'aspect festif du premier : même les textes liturgiques seront orientés "pénitence". Et enfin, il y a un délai de vie strictement séparée pour les fiançailles qui doit être fixé par le père spirituel ou père confesseur, qui peut aller jusque .. 7 ans... On est loin du "oh chez vous c'est facile, on se remarie quand on veut"...
Maintenant la foi et l'amour se sont refroidis chez beaucoup - moi compris - et ça n'est plus partout respecté. C'est cependant la norme intangible. Je ne suis pas certain que ceux de mes amis catholiques-romains enviant notre "facilité", si ils connaissaient le parcours pénitentiel à entreprendre pour le faire, en seraient encore aussi enchantés. L'herbe est toujours si verte chez le voisin.

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