Je crois que la problématique du genre est très équivoque.
Le genre désigne le masculin et le féminin. Le sexe (biologique) désigne le mâle et la femelle.
Il y a bien une distinction, dans la pensée courante ou dans toute anthropologie, entre sexe biologique et genre.
Les "études de genre", "gender studies", considèrent le masculin et le féminin; en soi, c'est un champ d'études légitimes. Mais le grand risque, c'est qu'on fasse du "gender" une réalité autonome par rapport au sexe biologique, au lieu de le considérer comme l'expression culturelle inséparable du fondement biologique. Si les "gender studies" ne se prononcent pas sur la dépendance du gender par rapport au fondement biologique on va avoir des discours au minimum ambigus.
"On" (voir ci-dessous) appelle "théorie du genre", la théorie selon laquelle le genre (le masculin et le féminin) serait une pure construction culturelle, détachée de la réalité biologique. On dit (c'est peut être vrai)que c'est l'église catholique qui a créé cette expression de théorie du genre, en dénonçant les discours qui prétendent séparer le genre et le sexe biologique. C'est pourquoi on dira que la théorie du genre ça n'existe pas (hors du discours de dénonciation tenu par l'Eglise et maintenant d'autres).
Je crois qu'il faut dire que la théorie du genre, certes existe, on en attribue la paternité (?) à Judith Butler (s'appuyant sur les "déconstructeurs" français, comme Foucault) mais elle ne l'appelle pas "théorie du genre", elle parle de "trouble du genre", de "performativité du genre", c'est-à-dire du genre seulement imposé par la culture. En dehors de ceux qui la dénoncent, on n'appelle généralement pas cette conception "théorie du genre". Mais c'est une conception répandue.
Mais il faut quand même bien distinguer les études de genre et les conceptions de Butler sur le caractère purement culturel du genre.
C'est pourquoi on discutera sans fin sur le fait de savoir si est enseignée la théorie du genre; car sans doute elle n'est pas enseignée sous cette dénomination. Mais il n'y a pas de doute que
- d'une part, étudier le genre "pour soi", comme le font les études de genre, va tendre à faire concevoir le genre comme une réalité autonome (par rapport au sexe)
- d'autre part en France et spécialement chez les socialistes l'absolu aveugle mis dans l'égalité la confond avec l'indifférenciation; et la chasse aux stéréotypes est la chasse à toute différentiation du masculin et du féminin; et sont mis sur pied d'égalité l'homosexualité et l'hétérosexualité. C'est cela qu'il faut dénoncer dans les programmes de l'éducation nationale.
- en fin il y en a beaucoup qui considèrent que le genre (le masculin et le féminin) sont de pures constructions culturelles. Ce n'est pas forcément le cas de Mr Peillon, et d'autres chasseurs de stéréotypes.
Pour y voir plus clair dans ces méandres :
Genre
Judith Butler
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