Je ne comprends pas bien cette défiance, voire ce mépris, que suscite de la part de certains liseurs cette coutume de la Messe dite de Rorate pendant l'Avent.
Personnellement cette coutume ne me fait plutôt ni chaud, ni froid, mais justement, ce n'est pas ça qui compte.
Il me semble que cette coutume comprend deux éléments (dites-moi s'il y a autre chose):
1). C'est une messe votive.
2). Elle est dite un peu avant l'aurore, dans une église éclairée entièrement à la bougie.
Pour le 1), tant qu'on est à un jour du calendrier liturgique où une messe votive est permise, je ne vois pas où est le problème.
Pour le 2), je ne vois pas de difficulté non plus : dans les règles traditionnelles, il est permis de célébrer la Messe à partir d'une heure avant l'aurore. Et quant aux bougies, c'est interdit d'éclairer son église à la bougie, maintenant ? Et si on parle de l'autel, les rubriques sur le nombre de cierges étaient normalement entendues comme nombre minimum, pas maximum...
Quant à la répulsion que certains semblent éprouver à voir une coutume d'origine non française importée en France, je suis évidemment d'accord qu'on ne peut pas faire tout et n'importe quoi, mais au fond, je ne vois pas le problème, au moins en principe. Toute l'histoire de la liturgie est faite d'exemples similaires, à moins que vous ne souhaitiez renoncer aussi:
- à la Fête-Dieu, née au XIIIème siècle dans le diocèse de Liège;
- à l'Exsultet, apparu vraisembleblement en Italie du Nord et admis seulement difficilement par la suite à Rome;
- aux acclamations carolingiennes, apparues sans doute à Reims dans un contexte bien précis, et adoptées par pratiquement tout le monde par la suite;
- à la procession des Rogations, née dans le diocèse de Vienne au VIème siècle;
- à l'adoration de la croix du Vendredi-Saint, qui est un rite importé (non sans difficultés) de Jérusalem;
- au chemin de croix, lui aussi d'origine hiérosolomitaine, et importé en Italie (et de là, à toute l'Europe) par des franciscains vers le XIVème siècle;
- etc., etc.
J'ajouterais l'exemple du supplément (au missel) des messes pro aliquibus locis. Il s'agit de formulaires de messe d'abord concédées à un lieu particulier (souvent un lieu en lien avec le saint ou la dévotion correspondante), puis aux diocèses voisins (qui voulaient eux aussi aussi profiter de cette dévotion), et enfin à tout le monde, au point d'être carrément insérés dans le missel romain "de droit commun" !
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