Bonsoir, Jean-Paul PARFU,
J'écris ce qui suit non pour esquisser une synthèse, ni pour me mettre tout le monde à dos, ni pour renvoyer dos à dos la théologie (néo)thomiste, d'un côté, la théologie (néo)moderne, de l'autre, mais je constate en moi-même, souvent, chez les autres, parfois, une carence que je trouve extrêmement handicapante, peut-être même inadmissible.
Je ne fais absolument pas de mon cas personnel une généralité représentative, mais je pense ici à mes carences personnelles en théologie biblique, je dis bien en théologie biblique, et non en exégèse, celle-là ne se limitant pas à celle-ci.
Je n'en dis pas plus, mais je trouve que cette carence en théologie biblique continue à constituer une caractéristique non négligeable du catholicisme contemporain, malgré Dei Verbum et, plus récemment, Verbum Domini.
J'ai parfaitement conscience du fait que la théologie biblique est souvent aussi peu propice à la "systématisation" que la théologie moderne, et n'est pas nécessairement indépendante de présupposés herméneutiques plus ou moins implicites.
Pour moi, mais je suis un "idéaliste", la Foi catholique n'est
- ni avant tout adhésion à une succession de déductions pensées, comparables à une science,
- ni avant tout adhésion à une succession de positions vécues, comparables à une praxis.
Si je devais esquisser une définition, je parlerais volontiers d'une sagesse inspirée par l'Esprit et qui oriente dans la vie ; je pense ici, à tort ou à raison, à Saint Augustin et à Saint Jean Chrysostome.
Ce qui précède ne fait pas de moi le champion du monde de l'originalité intellectuelle, je vous l'accorde volontiers.
Si certains avaient compris qu'au XIII° siècle, il y avait Saint Thomas, mais il y avait aussi Saint Bonaventure, si d'autres avaient compris que la théologie ne s'ouvre pas totalement impunément sur Kant ou sur Hegel, ou sur Husserl ou Heidegger, nous n'en serions peut-être pas là où nous en sommes aujourd'hui.
Mais ne désespérez pas ; le XX° siècle a été le siècle de la redécouverte de la composante patristique de la grande Tradition de l'Eglise, et le XXI° siècle sera peut-être le siècle de la réhabilitation de la composante scolastique de la même Tradition.
Bonne nuit et à bientôt.
Scrutator.
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