Dans cette solennité du Christ Roi la lecture de cette belle page du livre de Monseigneur Lefèbvre « Ils l'on découronné » peut nous aider à éveiller le même enthousiasme qu'il a éprouvé à la publication de le Encyclique Quas primas de Pie XI :
7. Royauté sociale de Notre Seigneur Jésus-Christ.
— Le dernier principe, qui résume de très haut tout le droit public de l’Église, est une vérité de foi : Jésus-Christ, vrai Dieu et vrai homme, Roi des Rois, et Seigneur des Seigneurs, doit régner sur les sociétés non moins que sur les individus : la Rédemption des âmes se prolonge nécessairement par la soumission des États et de leurs lois au joug suave et léger de la loi du Christ.
Non seulement, comme le dit Léon XIII, L’État doit
- "faire respecter les saintes et inviolables observances de la religion, dont les devoirs unissent l’homme à Dieu"(9 );
- mais la législation civile doit se laisser imprégner par la loi de Dieu (décalogue) et par la loi évangélique, de manière à être, dans son domaine qui est l’ordre temporel, un instrument de l’œuvre de la Rédemption opérée par Notre Seigneur Jésus-Christ.
C’est cela, essentiellement, la réalisation du Règne social de Notre Seigneur Jésus-Christ.
Mais lisez seulement la magnifique Encyclique de Pie XI : Quas primas du 11 décembre 1925 sur la royauté sociale de Notre Seigneur Jésus-Christ ! Cette doctrine y est exposée avec une limpidité et une force admirables !
Je me souviens encore du moment où, jeune séminariste à Rome, je reçus ainsi que mes confrères cet enseignement pontifical : avec quelle joie, quel enthousiasme nous la commentèrent nos maîtres !
Relisez cette phrase, qui écrase définitivement le laïcisme de l’État :
"Les États, à leur tour, apprendront par la célébration annuelle de cette fête que les gouvernants et les magistrats ont l’obligation, aussi bien que les particuliers, de rendre au Christ un culte public et d’obéir à ses lois.
Les chefs de la société civile se rappelleront, de leur côté, le jugement final, où le Christ accusera ceux qui L’ont expulsé de la vie publique, mais aussi ceux qui L’ont dédaigneusement mis de côté ou ignoré, et tirera de pareils outrages la plus terrible vengeance ; car sa dignité royale exige que l’État tout entier se règle sur les commandements de Dieu et les principes chrétiens dans l’établissement des lois, dans l’administration de la justice, dans la formation intellectuelle et morale de la jeunesse, qui doit respecter la saine doctrine et la pureté des mœurs"(10).
Désormais, l’Église par sa liturgie, chante et proclame le règne de Jésus-Christ sur les lois civiles. Quelle plus belle proclamation dogmatique, même si elle n’est pas encore ex cathedra !
Il aura fallu toute la rage des ennemis de Jésus-Christ pour parvenir à lui arracher sa couronne, quand, en application du concile de 1962, les novateurs supprimèrent ou tronquèrent ces trois strophes de l’hymne des premières Vêpres de la fête du Christ-Roi :
"Scelesta turba clamitat
Regnare Christum nolumus,
Te nos ovantes omnium
Regem supernum dicimus.
(St. 2)
"Une foule scélérate vocifère
Du Règne du Christ nous ne voulons,
Mais c’est Toi que nos ovations
Proclament souverain Roi de tous.
Te nationum praesides
Honore topant publico
Colant magistri, judices
Leges et artes exprimant.
(st. 6)
Qu’à Toi les chefs des nations
Apportent public hommage !
Que T’honorent maîtres et juges,
Que lois et arts Te manifestent !
Submissa regum fulgeant
Tibi dicata insignia,
Mitique sceptro patriam
Domosque subde civium."
(St. 7)
Que brillent par leur soumission
Des rois les étendards à Toi consacrés
Et qu’à Ton doux sceptre se soumettent
Des citoyens la patrie et les foyers.”
(9) Immortale Dei, PIN. 131.
(10) PIN. 569.
Viva Cristo Rey