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Saint Janvier montrant ses reliques (1607),
par le Caravage (New York, collection Morton B. Harris)

Le 19 Septembre

S. JANVIER, ÉVÊQUE, ET SES COMPAGNONS, MARTYRS

Deuxième Nocturne

Leçon iv
Alors que Dioclétien [en Orient] et Maximien [en Occident] sévissaient contre les Chrétiens, Janvier, Évêque de Bénévent, conduit à Nole, comparut devant Timothée, préfet de la Campanie, comme faisant profession de la foi chrétienne, Dans cette ville, on soumit sa constance à diverses épreuves : jeté dans une fournaise ardente, il en sortit si bien préservé que, ni ses vêtements ni même ses cheveux, ne ressentirent aucune atteinte des flammes. A cette vue, le préfet, enflammé de colère, ordonna d’écarteler le corps du Martyr, jusqu’à disjoindre les articulations des nerfs et des membres. Pendant ce temps, son Diacre Festus et le Lecteur Didier furent pris, enchaînés et traînés à Pouzzoles, devant le char du préfet, conjointement avec leur Évêque. Tous les trois furent jetés dans une prison où l’on détenait Sosie de Misène et le diacre Procule de Pouzzoles, Eutiche et Acute, laïques, tous condamnés aux bêtes.

Leçon v
Le lendemain on les exposa tous aux bêtes dans l’amphithéâtre, mais celles-ci, oubliant leur férocité naturelle, vinrent se prosterner aux pieds de Janvier. Timothée, attribuant ce miracle à des enchantements, prononça la sentence capitale contre les Martyrs du Christ. Au même instant il devint aveugle, mais il recouvra bientôt la vue à la prière du bienheureux Janvier. A la suite de ce miracle, cinq mille hommes environ crurent en Jésus-Christ. Quant au juge ingrat, le bienfait ne l’adoucit point : furieux de voir une aussi grande multitude se convertir, et fanatique observateur des décrets impériaux, il ordonna que le saint Évêque et ses compagnons fussent frappés du glaive [vers 305].

Leçon vi
Les villes voisines, chacune suivant son désir d’adopter tel ou tel d’entre ces Martyrs pour protecteur auprès de Dieu, prirent soin d’ensevelir leurs corps. Sur l’avis du ciel, les Napolitains enlevèrent celui de Janvier. Ce corps fut transporté d’abord à Bénévent, puis au monastère de Monte-Vergine, et enfin à Naples, où, placé dans la plus vaste église, il y fut glorifié par de nombreux miracles, il faut citer celui-ci en premier lieu : il éteignit les tourbillons enflammés qui sortaient du mont Vésuve et répandaient la crainte et la dévastation, non seulement dans les régions voisines, mais même dans celles qui étaient plus éloignées. C’est aussi un fait bien connu que son sang desséché, conservé dans des fioles de verre, se liquéfie et bouillonne miraculeusement, comme s’il venait d’être récemment répandu, aussitôt qu’on le met en présence du chef de ce même Martyr. Ce miracle se voit encore de nos jours.

Pour cette fête simplifiée (ou Bréviaire Romain de 1961) :

Leçon ix (ou iii)
Alors que Dioclétien [en Orient] et Maximien [en Occident] sévissaient contre les Chrétiens, Janvier, évêque de Bénévent, fut mis à l’épreuve du feu et du chevalet, à cause de sa profession de foi chrétienne, par Timothée, préfet de la Campanie. Puis, enchaîné avec Festus son diacre et le lecteur Didier, il fut amené devant le char du gouverneur à Pouzzoles et le lendemain exposé aux bêtes avec ses compagnons auxquels furent adjoints Socie de Misène, le diacre Procule de Pouzzoles, Eutiche et Acute, laïques. Mais les bêtes ne leur ayant fait aucun mal et cinq mille hommes environ ayant reçu la foi du Christ, le gouverneur, devenu furieux, ordonna que le saint évêque et ses compagnons fussent frappés du glaive [vers 305]. Les Chrétiens prirent soin d’ensevelir leurs corps. Celui de Janvier, placé d’abord à Bénévent, puis au monastère de Monte-Vergine enfin, dans la plus grande église de Naples, y fut glorifié par de nombreux miracles. Son sang conservé dans des fioles de verre se liquéfie et bouillonne miraculeusement lorsqu’on le met en présence du chef de ce même Martyr.

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Buste-reliquaire de saint Janvier, à Naples

Troisième Nocturne

Lecture du saint Évangile selon saint Matthieu
(ch. XXIV, 3-13.
Trad. du Lectionnaire de 1964-65)

Leçon vii
En ce temps-là,
comme Jésus était assis sur le mont des Oliviers,
les disciples le rejoignirent à part et dirent:
«Dis-nous quand cela arrivera,
et quel est le signe de ton avènement
et de la fin du monde?»
Jésus leur répondit :
«Prenez garde qu’on ne vous égare:
car beaucoup viendront en mon nom,
en disant: ‘Je suis le Messie!’
et ils égareront bien des gens.
Vous allez entendre parler de guerres
et de rumeurs de guerre.
Veillez à ne pas vous alarmer,
car il faut que cela arrive,
mais ce n’est pas encore la fin.
On se dressera, nation contre nation,
royaume contre royaume;
il y aura par endroits des famines
et des tremblements de terre.
Tout cela, c’est le commencement des douleurs.
Alors on vous livrera à la torture et on vous tuera,
et vous serez un objet de haine pour toutes les nations
à cause de mon nom.
Alors beaucoup trébucheront:
ils se livreront les uns les autres,
et se haïront les uns les autres.
Il se lèvera beaucoup de faux prophètes,
et ils égareront bien des gens.
Et à cause de l’iniquité grandissante,
la charité de beaucoup se refroidira;
mais celui qui tiendra jusqu’au bout,
celui-là sera sauvé.»

Homélie de saint Hilaire, évêque
(Commentaire sur s. Matthieu 25.
Texte latin: PL 9, 1053)

Les disciples demandent au Seigneur quand arriveront ces choses, quel signe leur annoncera, et son avènement, et la fin du monde. Et parce qu’ils lui posèrent ces trois questions en même temps, le Seigneur a soin de les séparer par ses réponses, en distinguant le temps de chacune, pour les faire comprendre plus aisément. La première réponse concerne la ruine de Jérusalem, et il les affermit dans la vérité de sa doctrine, afin qu’aucun imposteur ne puisse séduire ces esprits encore ignorants. En effet, même du temps des disciples, il devait se rencontrer des hommes qui se donneraient comme étant le Christ. C’est donc pour qu’ils ne puissent ajouter foi à ce mensonge pernicieux, qu’il les avertit.

Leçon viii
Il les fortifie donc et les anime à supporter pour son nom les souffrances, la nécessité de fuir, les coups, la mort, la haine publique. Plusieurs, il est vrai, seront déconcertés par ces persécutions, beaucoup se scandaliseront par tant de maux venus fondre sur eux, étant excités à se haïr les uns les autres. Il y aura de faux prophètes (comme Nicolas, l’un des sept Diacres) et ils pervertiront beaucoup d’âmes par une vaine apparence de vérité, et dans ce débordement de malice, la charité se refroidira.

Leçon ix
Mais le salut est réservé à ceux qui persévéreront jusqu’à la fin; alors des hommes apostoliques, dispersés dans toutes les parties du monde, prêcheront la vérité de l’Évangile. Et lorsque la connaissance du céleste mystère aura été portée en tous lieux, c’est alors que Jérusalem ne tardera pas à périr: afin que la punition des infidèles et la crainte que produira la destruction imminente de la ville confirment la foi qui aura été prêchée. Or donc, ces événements se sont accomplis sur elle, comme ils avaient été prédits; après avoir lapidé, chassé, mis à mort les Apôtres, elle fut exterminée par la famine, par la guerre, par la servitude: elle n’a plus été digne d’exister, dès qu’en rejetant les prédicateurs de Jésus-Christ, elle s’est montrée indigne d’entendre parler de Dieu.

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Le cardinal Crescenzio Sepe, archevêque de Naples, avec la fiole-reliquaire du sang de s. Janvier

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