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Christ en majesté, par le Bx Fra Angelico
Dimanche 15 Septembre 2013
<b>I. BRÉVIAIRE ROMAIN (en vigueur jusqu’en 1960)</b>
<b>DIX-SEPTIÈME DIMANCHE APRÈS LA PENTECÔTE</b>
(TROISIÈME DE SEPTEMBRE)
<i>Premier Nocturne</i>
Tobie avec l’ange et le poisson, par Pieter Pietersz (1625, Budapest, Musée des Beaux-Arts)
Commencement du livre de Tobie (ch. 1)
Leçon i
(vv. 1-4) Tobie, de la tribu et de la ville de Nephtali (qui est dans la haute Galilée, au-dessus de Naasson, derrière le chemin qui conduit à l’occident, ayant à sa gauche la ville de Sépher), lorsqu’il eut été fait captif au temps de Salmanasar, roi des Assyriens, n’abandonna pas la voie de la vérité, tout en étant captif. C’est ainsi que de tout ce qu’il pouvait gagner, il faisait part chaque jour à ses compagnons de captivité, ses frères de race. Et quoiqu’il fût plus jeune que tous ceux de la tribu de Nephtali, sa conduite n’eut rien de puéril.
Leçon ii
(vv. 5-10) Aussi, alors que tous allaient vers les veaux d’or que Jéroboam, roi d’Israël, avait érigés, lui seul fuyait la compagnie de tous. Il se rendait à Jérusalem, au Temple du Seigneur, et là, il adorait le Seigneur Dieu d’Israël, offrant fidèlement toutes ses prémices et ses dîmes. La troisième année, il donnait toute sa dîme aux prosélytes et aux étrangers. A ces observances et à toutes les autres prescriptions de la loi de Dieu, il avait été fidèle dès son enfance. Lorsqu’il fut devenu adulte, il prit pour épouse Anne, femme de sa tribu, et il engendra d’elle un fils auquel il donna son nom; il lui apprit dès l’enfance à craindre Dieu et à s’abstenir de tout péché.
Leçon iii
(vv. 11-15) Il fut emmené en captivité et échoua dans la ville de Ninive avec sa femme, son fils, et toute sa tribu. Tous mangeaient des aliments des païens, mais lui vivait selon sa conscience et ne se souillait jamais de leurs aliments. Et parce qu’il se souvint de Dieu de tout son cœur, Dieu lui fit trouver grâce en la présence du roi Salmanasar, et le roi lui donna pouvoir d’aller partout où il voudrait, ayant la liberté de faire tout ce qu’il voudrait. Il se rendait donc vers tous ceux qui étaient en captivité et leur donnait des avis salutaires.
Deuxième Nocturne
Sermon de saint Léon, pape (Sermon 94, 1. 3-4; texte latin et autre traduction française: SC 200, 142…149)
Leçon iv
Je sais, frères très chers, que la plupart d’entre vous sont fidèles aux pratiques de la foi chrétienne. Point n’est besoin de vous y engager par nos exhortations. Tout ce que la tradition a établi et que l’usage a confirmé, votre érudition ne l’ignore pas, votre miséricorde ne le néglige pas. Pourtant le ministère sacerdotal doit déployer la même sollicitude à l’égard de tous les fils de l’Église. Aussi recommandons-nous à tous sans distinction une pratique qui doit être salutaire aux commençants comme aux instruits que nous embrassons d’un même amour; avec une foi allègre, célébrons, par la mortification de l’esprit et du corps, le jeûne auquel nous oblige le retour du mois de septembre.
Leçon v
L’observation du jeûne, en effet, a été fixée aux quatre saisons; ainsi, par le retour périodique du cycle de toute l’année nous réalisons que nous avons sans cesse besoin de purification; sans cesse nous devons tâcher, au milieu des vicissitudes de cette vie, d’effacer par le jeûne et les œuvres de bienfaisance le péché contracté par la fragilité de la chair et la souillure des convoitises. Souffrons donc un petit peu de la faim, frères bien-aimés; retranchons de notre ordinaire un petit quelque chose qui puisse soulager les pauvres.
Leçon vi
Que la conscience généreuse goûte le fruit de ses largesses; si tu donnes avec joie, tu recevras toi-même de quoi te combler de joie. L’amour du prochain est amour de Dieu puisque Dieu a voulu concentrer la plénitude de la Loi et des Prophètes dans cette unité d’une double charité. Personne ne peut en douter désormais: c’est à Dieu même qu’il offre ce qui est donné à un homme. Le Seigneur et Sauveur l’a dit, parlant des pauvres à nourrir et à soulager: « Ce que vous avez fait à l’un d’eux, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25, 40). Jeûnons donc mercredi et vendredi, et samedi, célébrons les vigiles auprès du bienheureux apôtre Pierre. Ses mérites et ses prières, nous le croyons, nous aideront à rendre notre jeûne et notre dévotion agréables au Dieu de miséricorde.
Troisième Nocturne
Lecture du saint Évangile selon saint Matthieu
(ch. XXII, 34-46.
Version du Lectionnaire de 1964-65)
Leçon vii
En ce temps-là,
les pharisiens vinrent trouver Jésus,
et l’un d’eux, un docteur de la Loi,
l’interrogea pour le mettre à l’épreuve.
Il lui dit:
«Maître, quel est dans la Loi
le plus grand commandement?»
Jésus lui répondit:
«Tu aimeras le Seigneur ton Dieu
de tout ton cœur,
de toute ton âme, et de tout ton esprit:
voilà le plus grand, le premier commandement.
Et le second lui est semblable:
Tu aimeras ton prochain comme toi-même.
De ces deux commandements dépend toute la Loi,
ainsi que les Prophètes.»
Or, comme les pharisiens étant réunis,
Jésus leur posa cette question:
«Quel est votre avis sur le Messie?
de qui est-il fils?»
Ils lui répondirent:
«De David.»
Il leur dit:
«Comment se fait-il donc
que David, sous l’inspiration divine,
l’appelle Seigneur, quand il dit:
Le Seigneur a dit à mon Seigneur:
‘Siège à ma droite,
jusqu’à ce que j’aie placé tes ennemis
comme un escabeau sous tes pieds’
si David l’appelle Seigneur,
comment donc est-il son fils?»
Et personne ne pouvait rien lui répondre.
Et, depuis ce jour, nul n’osa plus l’interroger.
Homélie de saint Jean Chrysostome
(Homélies sur Matthieu 72.
Texte grec: PG 58, 661-662)
Les sadducéens acculés au silence, les pharisiens reviennent à la charge. Ils auraient dû pourtant se tenir tranquilles. Les voici qui continuent la lutte des premiers et poussent en avant le docteur de la loi. Ils n’ont nullement l’intention de s’instruire, mais ils s’affairent à tendre un piège. Ils demandent : « Quel est le premier commandement ? » Comme le premier commandement était celui-ci : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu », ils proposent la question dans l’espoir que Jésus leur donnera prise en corrigeant ce commandement pour démontrer qu’il est Dieu. Que fait donc le Christ ? Il veut démasquer le motif de leur conduite : ils n’ont aucune charité, ils se rongent d’envie, ils sont captifs de la jalousie. Alors il dit : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu. C’est là le premier, le grand commandement et le second lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. »
Leçon viii
Pourquoi «il lui est semblable» ? Parce que l’un introduit à l’autre qui en reçoit sa structure à son tour. «En effet, tous ceux qui font le mal haïssent la lumière et ne viennent pas à la lumière» (Jn 3, 20). Et encore: «L’insensé a dit en son cœur: Non, plus de Dieu!«(Ps 13, 1). Et quelle est la conséquence? «Corrompues et abominables leurs actions!» (Ibidem). Et encore: «La racine de tous les maux, c’est l’amour de l’argent, et certains pour s’y être laissé prendre, se sont égarés loin de la foi» (1 Tim 6, 10), et «Celui qui m’aime gardera mes commandements», ses commandements et leur chef de file: «Tu aimeras le Seigneur ton Dieu et ton prochain comme toi-même.»
Leçon ix
Pourtant si aimer Dieu, c’est aimer le prochain, («Si tu m’aimes, Pierre, dit-il, conduis mes brebis» [Jn 21, 15]) et si aimer le prochain réalise l’observance des commandements, il dit à bon droit: «De ceux-ci dépendent toute la Loi et les Prophètes.» Certes, il agit ici aussi comme il l’avait fait précédemment. Interrogé alors sur la modalité de la résurrection, il a enseigné aussi la résurrection, les initiant à plus qu’ils n’en demandaient. Ici encore, interrogé sur le premier commandement, il exprime aussi le second qui ne s’en écarte guère, puisque le second lui est semblable, leur insinuant qu’à l’origine de leur question, il y avait de la haine, car «la charité n’est pas jalouse» (1 Co 13, 4).
<b>II. BRÉVIAIRE ROMAIN (1961)</b>
<b>DIX-SEPTIÈME DIMANCHE APRÈS LA PENTECÔTE</b>
(TROISIÈME DE SEPTEMBRE)
<i>Au Nocturne</i>
Commencement du livre de Tobie (ch. 1)
Leçon i
(vv. 1-4) Tobie, de la tribu et de la ville de Nephtali (qui est dans la haute Galilée, au-dessus de Naasson, derrière le chemin qui conduit à l’occident, ayant à sa gauche la ville de Sépher), lorsqu’il eut été fait captif au temps de Salmanasar, roi des Assyriens, n’abandonna pas la voie de la vérité, tout en étant captif. C’est ainsi que de tout ce qu’il pouvait gagner, il faisait part chaque jour à ses compagnons de captivité, ses frères de race. Et quoiqu’il fût plus jeune que tous ceux de la tribu de Nephtali, sa conduite n’eut rien de puéril.
Leçon ii
(vv. 5-15) Aussi, alors que tous allaient vers les veaux d’or que Jéroboam, roi d’Israël, avait érigés, lui seul fuyait la compagnie de tous. Il se rendait à Jérusalem, au Temple du Seigneur, et là, il adorait le Seigneur Dieu d’Israël, offrant fidèlement toutes ses prémices et ses dîmes. La troisième année, il donnait toute sa dîme aux prosélytes et aux étrangers. A ces observances et à toutes les autres prescriptions de la loi de Dieu, il avait été fidèle dès son enfance. Lorsqu’il fut devenu adulte, il prit pour épouse Anne, femme de sa tribu, et il engendra d’elle un fils auquel il donna son nom; il lui apprit dès l’enfance à craindre Dieu et à s’abstenir de tout péché. Il fut emmené en captivité et échoua dans la ville de Ninive avec sa femme, son fils, et toute sa tribu. Tous mangeaient des aliments des païens, mais lui vivait selon sa conscience et ne se souillait jamais de leurs aliments. Et parce qu’il se souvint de Dieu de tout son cœur, Dieu lui fit trouver grâce en la présence du roi Salmanasar, et le roi lui donna pouvoir d’aller partout où il voudrait, ayant la liberté de faire tout ce qu’il voudrait. Il se rendait donc vers tous ceux qui étaient en captivité et leur donnait des avis salutaires.
Lecture du saint Évangile selon saint Matthieu
(ch. XXII, 34-46.
Version du Lectionnaire de 1964-65)
Leçon iii
En ce temps-là,
les pharisiens vinrent trouver Jésus,
et l’un d’eux, un docteur de la Loi,
l’interrogea pour le mettre à l’épreuve.
Il lui dit:
«Maître, quel est dans la Loi
le plus grand commandement?»
Jésus lui répondit:
«Tu aimeras le Seigneur ton Dieu
de tout ton cœur,
de toute ton âme, et de tout ton esprit:
voilà le plus grand, le premier commandement.
Et le second lui est semblable:
Tu aimeras ton prochain comme toi-même.
De ces deux commandements dépend toute la Loi,
ainsi que les Prophètes.»
Or, comme les pharisiens étant réunis,
Jésus leur posa cette question:
«Quel est votre avis sur le Messie?
de qui est-il fils?»
Ils lui répondirent:
«De David.»
Il leur dit:
«Comment se fait-il donc
que David, sous l’inspiration divine,
l’appelle Seigneur, quand il dit:
Le Seigneur a dit à mon Seigneur:
‘Siège à ma droite,
jusqu’à ce que j’aie placé tes ennemis
comme un escabeau sous tes pieds’
si David l’appelle Seigneur,
comment donc est-il son fils?»
Et personne ne pouvait rien lui répondre.
Et, depuis ce jour, nul n’osa plus l’interroger.
Homélie de saint Jean Chrysostome
(Homélies sur Matthieu 72.
Texte grec: PG 58, 661)
Les sadducéens acculés au silence, les pharisiens reviennent à la charge. Ils auraient dû pourtant se tenir tranquilles. Les voici qui continuent la lutte des premiers et poussent en avant le docteur de la loi. Ils n’ont nullement l’intention de s’instruire, mais ils s’affairent à tendre un piège. Ils demandent: «Quel est le premier commandement?» Comme le premier commandement était celui-ci: «Tu aimeras le Seigneur ton Dieu», ils proposent la question dans l’espoir que Jésus leur donnera prise en corrigeant ce commandement pour démontrer qu’il est Dieu. Que fait donc le Christ? Il veut démasquer le motif de leur conduite: ils n’ont aucune charité, ils se rongent d’envie, ils sont captifs de la jalousie. Alors il dit: «Tu aimeras le Seigneur ton Dieu. C’est là le premier, le grand commandement et le second lui est semblable: Tu aimeras ton prochain comme toi-même.»
<b>III. COMMENTAIRE DE L’ÉVANGILE DU MISSEL DE 1970-2002</b>
<img src="http://www.artbible.net/3JC/-Mat-18,10_Parable_Lost_sheep_Brebis_perdue/16%20DE%20VOS%20LA%20BREBIS%20PERDUE%20DETAIL%20BNF%20ESTAMPES.jpg">
La brebis perdue (estampe de la BNF)
<b>VINGT-QUATRIÈME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE</b>
(Cycle des lectures C)
La <i>Liturgia Horarum</i>, c’est-à-dire le nouveau bréviaire romain, ne prévoit pas de commentaire sur l’évangile de chaque dimanche, contrairement à la tradition. Les éditions du <i>Missel Romain</i> antérieures à 1970 lisent le passage (abrégé) d’aujourd’hui (<i>Lc</i> 15, 1-10) le 3° dimanche après la Pentecôte. On a donc reproduit ci-après l’Homélie qu’en donne le Bréviaire romain de 1955.
La lecture longue de l'évangile comporte aussi le récit de la parabole de l'enfant prodigue (Lc 15, 11-32) sur lequel on trouvera une homélie sur ce post.
<b>Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc</b> (brève : 15, 1-10; version officielle)
Les publicains et les pécheurs venaient tous à Jésus pour l'écouter.
Les pharisiens et les scribes récriminaient contre lui : « Cet homme fait bon accueil aux pécheurs, et il mange avec eux ! »
Alors Jésus leur dit cette parabole :
« Si l'un de vous a cent brebis et en perd une, ne laisse-t-il pas les quatre-vingt-dix-neuf autres dans le désert pour aller chercher celle qui est perdue, jusqu'à ce qu'il la retrouve ?
Quand il l'a retrouvée, tout joyeux, il la prend sur ses épaules,
et, de retour chez lui, il réunit ses amis et ses voisins ; il leur dit : 'Réjouissez-vous avec moi, car j'ai retrouvé ma brebis, celle qui était perdue !'
Je vous le dis : C'est ainsi qu'il y aura de la joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se convertit, plus que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n'ont pas besoin de conversion.
Ou encore, si une femme a dix pièces d'argent et en perd une, ne va-t-elle pas allumer une lampe, balayer la maison, et chercher avec soin jusqu'à ce qu'elle la retrouve ?
Quand elle l'a retrouvée, elle réunit ses amies et ses voisines et leur dit : 'Réjouissez-vous avec moi, car j'ai retrouvé la pièce d'argent que j'avais perdue !'
De même, je vous le dis : Il y a de la joie chez les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se convertit. »
Homélie de saint Grégoire, pape (Homélies sur les évangiles, 34, 2-3: texte latin et autre traduction française: SC 522, 324-325-328)
Vous avez appris par la lecture de l’Évangile, mes frères, que les pécheurs et les publicains s’approchèrent de notre Rédempteur et qu’il les admit non seulement à converser avec lui, mais même à partager son repas. A cette vue, les pharisiens furent pris de dédain. Vous pouvez en conclure que la vraie justice engendre la compassion, et la fausse justice, le dédain.
Il est vrai que les justes aussi s’indignent et à bon droit contre les pécheurs. Mais c’est tout autre chose d’agir par orgueil que d’agir par amour de la discipline. Les justes dédaignent, mais sans dédain: ils désespèrent, mais sans désespoir. Ils poursuivent les méchants, mais ils le font par amour. Même si extérieurement ils multiplient les reproches par souci de discipline, intérieurement, néanmoins, ils gardent la douceur grâce à la charité.
Et souvent, dans leur pensée, les justes placent au-dessus d’eux-mêmes ceux qu’ils corrigent. Ils estiment meilleurs qu’eux-mêmes ceux qu’ils jugent. Il apparaît ainsi qu’ils veillent par la discipline sur leurs inférieurs, et sur eux-mêmes par l’humilité. Par contre, ceux qui se targuent de leur fausse justice méprisent les faibles. Ils n’ont aucune miséricorde pour se pencher sur eux. Aussi, ne se croyant pas pécheurs, ils le sont d’autant plus.
<b>Collecte</b>
(Issue du Sacramentaire Léonien, n° 1045 ;
absente du MR1962)
Réspice nos, rerum ómnium Deus creátor et rector,
et, ut tuæ propitiatiónis sentiámus efféctum,
toto nos tríbue tibi corde servíre.
Per Dóminum...
Traduction personnelle
Regardez-nous,
ô Dieu, qui avez créé toutes choses
et les gouvernez,
et, afin que nous sentions l’effet de votre propitiation,
accordez-nous de vous servir d’un cœur sans partage.
Par Notre-Seigneur...