Messages récents | Retour à la liste des messages | Rechercher
Afficher la discussion

La famille, lieu privilégié de l’amour par J Trémolet de Villers
par Diafoirus 2013-09-04 12:58:09
Imprimer Imprimer

A la suite de la venue du pape Jean-Paul II en France en 1980, Jacques Tremolet de Villers a publié dans la revue Permanences ce texte qui m'apparait d'une brulante actualité.Le voici tel que publié à l'époque.

La famille, lieu privilégié de l’amour

Au commencement était l'Amour...

Au centre de l'enseignement de- Jean- Paul II, il y a l'amour. «Aimes-tu?» c'est la première question lors du premier sermon, le 30 mai 1980 à Notre-Dame de Paris.

« Aimes-tu?
«Question fondamentale, question courante. C'est la question qui ouvre le cœur - et qui donne son sens à la vie. C'est la question qui décide de la vraie dimension de l'homme. En elle, c'est l'homme tout entier qui doit s'exprimer. et qui doit aussi, en elle, se dépasser lui-même.»
(…)
Cette question est posée à l'homme par Dieu. Cette question, l'homme doit continuellement se la poser à lui-même.
»

(http://www.vatican.va/holy_father/john_paul_ii/homilies/1980/documents/hf_jp-ii_hom_19800530_parigi-francia_fr.htm)

Aimes-tu?

Tout travail civique, comme toute activité de l'homme, devrait être soumis à ce critère. Qui te meut? De quel esprit êtes-vous? Le premier examen de conscience du citoyen doit se faire sur cette question et c'est au crible de cette question que programmes et ambitions devraient être posés.

« Tel est le message», écrit Favilla dans les Echos, «que trois jours durant, vous nous avez transmis avec une sérénité, une volonté de ne pas imposer, message d'amour qui rappelait sans trêve, à ces foules immenses venues de tous les horizons, formées de toutes les classes sociales, de tous les âges,' que la réponse aux problèmes de l'homme, 'en cette fin du vingtième siècle, ne peut être seulement politique, économique ou sociale mais que le bonheur commence par la charité.»

Aimer... et être aimé

Parce que l'homme cherche d'abord le bonheur, qu'il ne cherche que le bonheur, jusqu'à celui qui va se pendre, disait Pascal, et que «l'amour est le secret du bonheur», l'homme ne peut que chercher l'amour et son enthousiasme comme son activité la plus matérielle passe par l'amour.
«Toute l'histoire de l'humanité est l'histoire du besoin d'aimer et d'être aimé.» (1)

Cette proposition en forme de dogme dans un message qui en contient si peu a la même résonance historique que celle d'un autre dogme, vieux de plus d'un siècle «l'histoire de l'humanité des origines à nos jours (n') est (que) l'histoire de la lutte des classes.» (2)
Du quel de ces deux dogmes notre monde aujourd'hui a-t-il le plus besoin?

La désespérance moderne

Ce qui est sorti du dogme marxiste du XIXe siècle, cet univers axé sur la production et la distribution des richesses matérielles, cette réflexion fascinée presque exclusivement par le mode de production, «schéma fermé» (3) devenu totalitaire et aggravé par une conception athéiste du monde, ne peuvent plus porter d'espérance. «Nous avons éteint dans le ciel des étoiles qu'on ne rallumera plus» s'exclamait victorieux Viviani au début de ce siècle, et Jaurès défendant à la Chambre les socialistes contre les attaques des libéraux affirme : «Eh bien! vous, vous avez interrompu la vieille chanson qui berçait la misère humaine et la misère humaine s'est réveillée avec des cris; elle s'est dressée devant vous et elle réclame aujourd'hui sa place, sa large place au soleil du monde naturel, le seul que vous n'ayez point pâli.
«De même que la terre perd, par le rayonnement nocturne, une partie de la chaleur que le jour y a accumulée, une part de l'énergie populaire se dissipait par le rayonnement religieux dans le vide sans fond de l'espace.
Or vous avez arrêté ce rayonnement religieux, et vous avez ainsi concentré dans les revendications immédiates, dans les revendications sociales tout le feu de la pensée, toute l'ardeur du désir; c'est vous qui avez élevé la température révolutionnaire du prolétariat, et si vous vous épouvantez aujourd'hui, c'est devant votre œuvre
». (4)

Epouvante ou enthousiasme le diagnostic est certain. Le rêve de la transfiguration de l'homme par la production matérielle s'est évanoui. L'homme nouveau du travail producteur est devenu «l'homme-robot oscillant du travail à la chaîne et qui ne sait plus, du fond de son village, créer une danse ou une chanson; l'homme qu'on alimente en culture de confection comme les bœufs en foin... le bétail doux et poli sous un totalitarisme universel. » Quand au prolétaire libéré des pays socialistes, le voilà. «Surveillé sur le lieu de travail, surveillé à son domicile, surveillé dans l'emploi de son temps, le choix de son amitié, surveillé dans ses amours, surveillé debout, surveillé couché... S'il le faut, on mettra en œuvre toutes les ressources de la technique moderne pour enregistrer ses propos les plus secrets, photographier ses attitudes les plus intimes, et au besoin, provoquer des événements révélateurs.
«Tout cela ayant été accompli et les faits - ou prétendus tels - recueillis, on confrontera les données personnelles, professionnelles, politiques, culturelles, les unes aux autres. On a le temps dans la bureaucratie : c'est le véritable métier du dirigeant. Et au bout du compte, le verdict, avec tous les moyens de le mettre en application : ostracisme, harcèlement, remontrances, mises à l'épreuve, arrestation, manipulation, on, déshonneur et exécution.» (5)

Et dans, la nuit de l'esprit des politiques, dans le désarroi des idéologies, la voix de celui qu'on a appelé «le leader moral de l'humanité» et que nous préférons désigner du titre de «Défenseur de l'Homme» est la seule qui ait redonné espoir.

«Soyez remercié, vous qui êtes venu à nous par-delà les monts, d'avoir utilisé le langage de tous les jours pour redonner à tous, croyants et incroyants, le sentiment qu'ils sont responsables du monde. A une époque où l'incertitude, gagne, il fallait qu'une voix s'élève pour parler en faveur de l'homme, rendre conscience à chacun du rôle qu'il joue dans l'évolution. Et ce n'est pas un petit exploit que d'avoir donné, l'espace d'un moment, à des millions d'hommes, de femmes et d'enfants, le désir œuvrer enfin pour rendre un peu de chaleur à l'univers impitoyable dans lequel nous évoluons.» (6)

Avant tout, quel est notre vouloir préalable? Avant tout, vouloir rendre un peu de chaleur. Ouvrir les fenêtres, gagner les hauteurs, sortir de l'atmosphère débilitante. D'abord ne pas accabler!

Notes:

1—Message aux jeunes de France, ler juin 1980 2—Manifeste du Parti communiste
3—Définition de la lutte des classes par Jean-Paul II lors de l'homélie de St Denis
4—Jaurès Chambre des Députés, 21 novembre 1893
5—Marc Paillet «Marx contre Marx». Marc Paillet demeure «marxien» sinon «marxiste».
6—Favilla in Les Echos.op.cit.
**

Faire aimer l'amour

D'abord se faire comprendre, pour faire aimer l'amour qu'on veut répandre. Il y a le fond du message de Jean -Paul II, mais plus peut-être encore, il y a la manière. Ces mots simples, ce langage à la portée de tous et cet art qui vient du cœur d'ouvrir les autres cœurs. Parce que d'abord il aime.
Mais de quel amour?
Et qu'est-ce que l'amour?
On songe au blasphème de Céline exaspéré par le langage poisseux de ceux qui selon le mot de Marie Noël «font leur cœur sous eux» : «l'amour c'est l'infini à la portée des caniches. J'ai ma dignité, moi!» (7)
Amour, sensiblerie vague? Ou simple plaisir violent des sens? Le même Céline avait écrit ailleurs : «Une fois le cœur consacré au don de soi-même, la vie ne peut plus grand chose sur votre belle heureuse humeur; c'est un genre lampe d'Aladin qui trouve toujours de nouvelles joies en lieux les plus sombres.»

C'est le même langage - ou presque que prend Jean-Paul II : «Il importe en ce domaine, comme dans les précédents, de voir clair. Quel que soit l'usage qu'en font les humains, le cœur - symbole de l'amitié et de l'amour - a aussi ses normes, son éthique. Faire place au cœur dans la construction harmonieuse de votre personnalité n'a rien à voir avec la sensiblerie ni même la sentimentalité. Le cœur, c'est l'ouverture de tout l'être à l'existence des autres. La capacité de les deviner, de les comprendre. Une telle sensibilité, vraie et profonde, rend vulnérable. C'est pourquoi certains sont tentés de s'en défaire en se durcissant.» (1)

Une décision consciente de la volonté

«Aimer c'est donc essentiellement se donner aux autres. Loin d'être une inclination instinctive, l'amour est une décision consciente de la volonté d'aller vers les autres. Pour pouvoir aimer en vérité, il faut se détacher de bien des choses et surtout de soi, donner gratuitement, aimer jusqu'au bout. Cette dépossession de soi -œuvre de longue haleine - est épuisante et exaltante. Elle est source d'équilibre. Elle est le secret du bonheur!» (1)

L'amour qui n'est pas sensiblerie a ses exigences. Dans tous les domaines. Ceux du corps d'abord, et jamais la réalité corporelle ni la réalité sexuelle ne sont passées sous silence. «Il est difficile de parler de la sexualité à l'époque actuelle, marquée par un défoulement qui n'est pas sans explication mais qui est hélas! favorisé par une véritable exploitation de l'instinct sexuel. Jeunes de France, l'union des corps a toujours été le langage le plus fort que deux êtres puissent se dire l'un à l'autre. Et c'est pourquoi un tel langage qui touche au mystère sacré de l'homme et de la femme exige qu'on n'accomplisse jamais les gestes de l'amour sans que les conditions d'une prise en charge totale et définitive de l'autre soient assurées, et que l'engagement en soit pris publiquement dans le mariage!» (1)

Amour, mariage, morale

La morale et le mariage sont remis à leur place de servants de l'amour et d'exigences de l'amour, mais ils sont présents. Ce qui les limite et les définit leur donne ainsi une place. Par rapport à l'amour, tout se réordonne et ainsi peut être applaudi - à la grande surprise des experts - le langage le plus ferme, le plus exigeant, parce que s'il rappelle des interdits, il explique et transfigure l'interdiction parce qui la commande : l'amour.
«Soyez remercié pour n'avoir pas cherché à donner des leçons tout en réaffirmant, avec une force tranquille, nos convictions les plus ancrées : le caractère sacré de la vie, la nécessité du juste milieu, les lois de la morale naturelle, l'impératif catégorique de l'amour, de l'amitié, de la fraternité, l'importance de la foi pour ceux qui croient, du respect pour ceux qui ne croient pas, et tant d'autres vérités encore qui réveillaient en nous des musiques oubliées. Vous seul pouviez tenir pareil discours sans tomber dans la grandiloquence. Puissions-nous méditer longtemps le message innombrable que vous avez transmis.» (6)
Message innombrable comme l'amour lui-même dont il est un écho. Mais quel amour? Venant d'un Pape, n'est-ce pas seulement le pur amour divin, celui des mystiques, si difficile et éloigné de nous !

Sa propre justification

On a vu qu'il s'agissait de tout amour, pourvu qu'il soit vrai. C'est même au nom de l'amour qu'est rappelé le droit d'aimer Dieu. Au nom de la liberté de l'amour qui ne supporte aucune entrave, qui n'a pas à se justifier parce qu'il trouve en lui-même sa propre justification.
«Ne cherchez pas à vous justifier! Tout amour, dès lors qu'il est authentique, pur et désintéressé, porte en lui-même sa justification. Aimer de façon gratuite est un droit inaliénable de la personne même - et il faudrait dire surtout - lorsque l'Aimé est Dieu Lui-même.» (8)
Impossible d'aller plus loin dans l'amour de l'amour. Voilà le socle d'où tout doit partir, l'amour vraiment libre! Voilà le fondement, l'essentiel. C'est de l'amour que va se développer l'enseignement, un enseignement qui en raison de son objet, sera plus la communication d'une passion que la profession d'un cours. Ni harangue politique, ni discours magistral, mais communion.
«Soyez remercié, enfin, pour avoir fait passer en nous, sans jamais élever la voix, tant de vérités essentielles, d'avoir manié le clin d'œil, la boutade, le geste de façon telle que nous redécouvrirons en nous des pensées effacées. Alors que vous auriez pu vous contenter d'être le grand-prêtre satisfait d'une religion vénérable mais fermée sur elle-même, vous avez su faire vibrer une corde sensible que nous croyions à jamais détendue. Au peuple blessé, repus, comblé, que nous sommes, vous avez décliné un message qui retentira longtemps, bien longtemps, en chacun de nous. Que votre venue parmi notre peuple nous redonne foi en l'homme? nous rende plus perméable à l'appel des , autres, nous réapprenne l'amour!» (6)

Un amour diffuseur de lui-même

N'oublions jamais que notre action politique est d'abord charité, c'est-à-dire amour. Elle est la manifestation d'un amour, diffuseur de lui-même, et qui a besoin d'être communiqué parce que telle est la nature de l'amour, «Qu'il exige le partage» et ne supporte pas le repli sur soi. Ne soyons pas «les grands prêtres satisfaits d'une religion vénérable mais fermée sur elle-même», mais au contraire «ceux qui bâtissent un monde nouveau et préparent un avenir chrétien.»
Mais à quoi conduit cet amour?
Essentiellement à privilégier trois lieux de son enracinement, d'abord la famille, ensuite, ce qui aide la famille à vivre, le travail, puis ce qui prolonge et protège la famille : la nation et sa culture.
Enfin, ce qui les déborde sans les annihiler, le monde et la justice qui doit y régner.
Et par dessus-tout, Celui au nom de qui tout amour est vérité, le Christ Car en Lui tout est récapitulé.

La famille, lieu privilégié de l'amour

Tout le monde connaît les refrains sur la famille «cellule de base de la société» pour tous les hommes politiques depuis J.M.- Le Pen à Georges Marchais, en passant par Simone Weil et Monique Pelletier, objet de toutes les sollicitudes en paroles et de bien peu d'actes, parce que trop souvent envisagée en fait, soit comme une structure sociale, indispensable mais aliénante, soit comme un cadre d'analyse commode mais artificiel. Or, on ne comprend et on aime la famille, et donc on ne s'en occupe vraiment et efficacement que si on a vu le lien qu'elle a avec l'homme, et avec les sociétés plus larges, et ce lien est la source commune, de l'homme, de la nation, de la société civile internationale et de l'Eglise : l'amour.
C'est à Saint-Denis, le 31 mai 1980, que Jean-Paul II a le plus insisté sur ce point. En le reprenant également lors de son discours à l'UNESCO.

Honneur à la maternité

La famille, et donc d'abord ce qui engendre toute famille : la maternité.
«Je veux d'abord rendre honneur à la maternité, et à la foi en l'homme que celle-ci implique. Je veux ensuite rendre hommage au travail de l'homme, ce travail par lequel l'homme procure la vie des siens, de sa famille avant tout. Cette famille a donc des droits fondamentaux.» (9)
Pas de respect de l'homme sans respect de sa mère et réciproquement :
«Le commencement de l'homme est dans le cœur de sa mère... Je voudrais saluer chaque homme, chaque femme, en vertu de la grande dignité qui est la sienne depuis le premier moment de son existence dans le cœur de sa mère.» (9)
Cette dignité a été rappelée et saluée chez les pauvres lors de la cérémonie qui leur était consacrée. C'est chez eux, à qui les autres dignités sociales sont souvent refusées, que celle-ci, inaliénable, a été plus particulièrement saluée : «La première mesure de la dignité de l'homme, la première condition du respect des droits inviolables de la personne humaine, est l'honneur dû à la mère.» (9)
Dans cette phrase est contenue en germe toute la civilisation. Par ce respect et la connaissance qu'il présuppose, l'homme se différencie de la bête et devient cet animal qui construit des villes et des états.

Le droit à la vie

«Nous ne pouvons pas détacher l'homme de son commencement humain. Aujourd'hui que nous avons tant appris sur les mécanismes biologiques qui, dans leurs domaines respectifs, déterminent ce commencement, il nous faut, avec une conscience d'autant plus vive et une conviction d'autant plus ardente, proclamer le commencement humain - profondément humain - de tout homme comme la valeur fondamentale et la base de tous ses droits. Le premier droit de l'homme est le droit à la vie.» (9)

Face aux dérisoires dialectiques des intérêts opposés de la mère et de l'enfant! à la théorie de l'enfant injuste agresseur et de la mère en état de légitime défense! aux fadaises sentimentales et morbides qui ont présidé 'chez nous aux débats sur l'interruption de grossesse, ces paroles donnent la sensation d'un vent frais. Gagnons les hauteurs! Sortons de l'atmosphère débilitante! Il y a des arguments qu'il n'est même pas besoin de réfuter tant la question est ailleurs. Quand elle est posée en son centre qui est l'amour et le droit de la personne humaine, il n'y a plus d'équivoque possible.
«Nous devons défendre ce droit et cette valeur. Dans le cas contraire, toute la logique de la foi en l'homme, tout le programme du progrès vraiment humain seraient ébranlés et crouleraient.» (10)
Il ne s'agit pas d'interdit venu du fond des âges, survivance des temps inquisitoriaux. Il ne s'agit pas d'une morale prônée par l'Eglise mais qu'elle ne saurait imposer aux autres. Il ne s'agit pas d'une opinion - respectable - parmi d'autres. Il s'agit de la foi en l'homme et du progrès vraiment humain. Ici, Jean-Paul II est vraiment le Défenseur de l'Homme. Aimez-vous l'Homme? Voulez-vous le défendre? Ou considérez-vous qu'il est une «passion inutile» (11) un «amas de molécules dans un amas de protoplasmes», un «rien vertigineux», ou le produit de la lutte des classes?
Si vous le considérez ainsi, le discours qui suit est inutile. Mais si vous le considérez ainsi, vous devez vous interdire d'en parler, de juger. Dans le doute, mieux vaut encore faire confiance à ceux qui espèrent.

La foi en l'homme

«L'acte de foi en l'homme est le fait que ses parents lui donnent la vie. La mère le porte en son sein, et elle est prête à souffrir toutes les douleurs de l'enfantement ; par là-même, avec tout son moi féminin, avec tout son moi maternel, elle proclame la foi en l'homme.» (10)

Et la foi en l'avenir. Et ce qui peut éclairer le monde, malgré ses laideurs et ce qui permet de continuer. Croyons-en un authentique désespéré, l'auteur du «Voyage au bout de la nuit» «Faut recréer tout? alors parfait Mais faut pas se perdre dans les prostates faut recommencer tout dès l'enfance, par l'enfance, pour tous les enfants... Il faut que les enfants des autres nous deviennent presqu'aussi chers, aussi précieux que les nôtres, que vous pensiez aussi à eux, comme à des enfants d'une même famille, la vôtre, la France tout entière. C'est çà le bonheur d'un pays, le vrai bouleversement social, c'est des papas mamans partout.» (12)

Et revenons au Pape :

«Elle (la famille) rend témoignage de la' valeur qui est en elle, et la dépasse en même temps, de la valeur que constitue celui qui, encore inconnu, à peine conçu pleinement caché dans le sein de sa mère, doit naître et doit se manifester au monde comme un fils de ses parents, comme une confirmation de leur humanité, comme un fruit de -leur amour, comme un avenir de la famille : de la famille la plus proche, et en même temps de la famille humaine.» (10)

Y a-t-il plus beau discours de Fête des Mères?

On aurait aimé entendre plus souvent dé telles descriptions de la valeur de la maternité plutôt que le morne rabâchage des devoirs de la femme. Quelle hauteur! Et quelle grandeur sans grandiloquence puisqu'il s'agit en fait des réalités les plus élémentaires.
(voir notes à la fin)

La douleur

Et précisément la réalité non seulement élémentaire mais parfois douloureuse n'est pas oubliée... Au contraire. Ce n'est pas «la vie en rose». C'est la vie tout court. Vraie. Grande. Mais aussi douloureuse. «Cet enfant sera peut-être faible, inadapté, il sera peut-être déficient. Ainsi en advient-il parfois. La maternité est toujours une douleur. L'amour pour lequel on paie de sa souffrance -et il arrive que cet amour doive être encore plus grand que la douleur de l'enfantement lui-même. Cette douleur peut s'étendre sur toute la vie de l'enfant». (10) Alors? L’avortement? La destruction? La pilule? L'euthanasie? Le voile jeté? La fuite? La lâcheté? Le regard qui se détourne?

«La valeur de l'humanité est confirmée aussi par ces enfants et par ces hommes dans lesquels elle est retardée et subit parfois une douloureuse dégradation... C'est un élément de plus pour dire qu'il ne suffit pas de définir l'homme selon tous les critères biophysiologiques et qu'il faut croire, depuis le début, en l'homme.» (10)

Respect de l'homme! s'écriait Saint-Exupéry. «Si le respect de l'homme est fondé dans le cœur des hommes, les hommes finiront bien en retour par fonder un système social qui consacrera ce respect.» Ces paroles auraient séduit celui qui se demandait avant de mourir «Que faut-il dire aux hommes?» et lui, l'agnostique, écrivait au Général X : «Il n'y a qu'un problème, faire pleuvoir sur eux une sorte de chant grégorien». (13)

Cette parole consacre le respect de l'homme, la foi en l'homme en ouvrant son cœur, son corps et son, intelligence à plus haut que lui, en ouvrant l'univers, en situant l'homme dans les perspective qui le dépasse et lui donne ainsi tout son sens, et cette perspective n'est pas celle d'un projet, d'une idéologie, d'un système, d'un messianisme, d'une doctrine, elle est encore celle d'un amour, d'un amour personnel, et pour commencer, d'une maternité.

«Heureuse es-tu, Marie, toi qui a cru! Celui que tu portes dans ton cœur, comme le fruit de tes entrailles, viendra au monde dans la nuit de Bethléem. Il annoncera ensuite aux hommes l'Évangile et il montera sur une croix... En lui se manifestera jusqu'au bout la vérité sur l'homme, le mystère de l'homme, son ultime et plus haute vocation.» (10)

Respecter l'homme du fait qu'il est homme

Et voici la dignité de l'homme, le socle de ses droits, celui qui les fonde : «La vocation de tout homme, même de l'homme dont l'humanité ne parviendra peut-être pas à un développement complet et normal; de tout homme sans exception, en ne s'arrêtant à aucune considération de qualification ou à des degrés d'intelligence, de sensibilité ou de rendement physique, mais en vertu de son humanité même, du fait qu'il est l'homme. »(10)

L'homme ne se divise pas. L'humanité est vraiment un lien et une solidarité si elle est cela, ou elle n'est qu'un leurre à la une d'un quotidien. Comment avons-nous pu, nous chrétiens, nous laisser voler l'humanité et la laisser présenter comme l'ennemie de l'Eglise? Aujourd'hui seul le Chef de l'Eglise parle au nom de l'humanité. Et la raison qu'il donne est indestructible car elle saute immédiatement dans le divin. «Parce que grâce à cela, grâce à son humanité même, il est l'image, et la ressemblance de Dieu infini.» (10)

Ainsi est admis, définitivement et de façon inébranlable, le respect de la personne humaine sacrée dont nos démagogues fleurissent leurs discours sans en donner la moindre application parce que le fondement de ces droits de l'homme leur échappe. Sachons, nous, les apôtres de l'homme à l'image et à la ressemblance du Dieu infini, présenter les droits de l'homme et leur source, avec l'exigence concrète du respect de la famille en raison de l'honneur dû à la maternité.

Le milieu humain fondamental

Naissance de l'homme, et subsistance de l'homme. Le travail trouve sa justification et son droit dans la famille. Son droit, le travailleur le tient d'abord de la famille pour laquelle il travaille : «Il existe un lien étroit ; il existe un lien particulier entre le travail de l'homme et le milieu fondamental de l'amour humain qui porte le nom de famille. » (10)

«L'homme travaille depuis les origines pour soumettre la terre et la dominer. Cette définition du travail nous la tirons des premiers chapitres du Livre de la Genèse. L'homme travaille pour assurer sa subsistance et celle de sa famille. Cette définition du travail, nous la tirons de l'Évangile, de la vie de Jésus, Marie et Joseph, et aussi de l'expérience quotidienne. Ce sont là les définitions fondamentales du travail humain. L'une et l'autre sont authentiques, c'est-à-dire pleinement humanistes, et la seconde comporte en elle-même une plénitude particulière du contenu évangélique.» (10)

Travail-marchandise, travail-instrument, travail-aliénation...
«Il faut suivre ces contenus fondamentaux pour assurer à l'homme une place adéquate dans l'ensemble de l'ordre économique.» (10) Qui a dit qu'il n'y avait pas, dans le monde moderne, de théorie économique satisfaisante?

La mesure de la famille dans l'ordre économique

Il faut d'abord savoir d'où partir. Sur quoi fonder la réflexion, et décider - par la volonté - de l'élément qui sera considéré comme le premier, le plus important, celui autour duquel les autres vont s'ordonner. Cet élément le Défenseur de l'Homme le précise sans hésitation; c'est la famille :
«Parmi les diverses mesures qui permettent d'évaluer le travail de l'homme, il faut placer en premier plan la mesure de la famille. Lorsque l'homme travaille pour assurer la subsistance de sa famille, cela signifie que dans son travail il met toute la fatigue quotidienne de l'amour. Car c'est l'amour qui fait naître la famille, c'est lui qui est son expression constante, son milieu stable... L'amour que l'homme met dans son travail (le travail pour le travail, ou pour dominer la terre, ce qui est légitime) ne trouve sa pleine mesure que s'il le relie, s'il l'unit aux hommes eux-mêmes, et surtout à ceux qui sont la chair de sa chair, le sang de son sang. Le travail ne peut donc détruire la famille ; il doit au contraire l'unir, l'aider à parfaire sa cohésion. Les droits de la famille doivent être profondément inscrits dans les fondements mêmes de tout Code du Travail, puisque celui-ci a pour sujet propre l'homme, et non pas seulement la production et le profit.» (10)


La direction est tracée. A nous de procéder «aux études nombreuses et spécialisées pour épuiser le contenu de ce vaste programme» dont Jean Paul II demande la réalisation et qui est notre travail de laïcs. A nous aussi de rappeler autour de nous et dans la vie publique les droits de la famille dans l'ordre économique où elle est totalement absente. A-t-on réfléchi aux réformes que peut engendrer une telle démarche? A celles qu'elle suggère? Cessons de considérer que l'Eglise n'enseigne que de vagues et grands principes. Voilà des exigences qu'il nous appartient de concrétiser et pour lesquelles nous devons travailler et nous battre. Voilà un programme à réaliser. Et une invitation à l'action.
Mais il n'y a pas que la place dans l'ordre économique.

Les droits de la famille dans l'éducation

Car la famille plus encore est milieu d'éducation et de culture. Et ceci a été souligné et rappelé dans le temple le plus laïc de la culture la plus laïque, l'UNESCO, aux applaudissements de tous les auditeurs : «En tant que l'organisation mondiale la plus compétente dans tous les problèmes de la culture, l'UNESCO ne peut pas négliger cette autre question absolument primordiale : que faire pour que l'éducation de l'homme se réalise surtout dans la famille?» (14)

Est-ce vague?
Voici les précisions qui sont pour nous, citoyens, autant d'interpellations :

«Quel est l'état de la moralité publique qui assurera à la famille, et surtout aux parents, l'autorité morale nécessaire à cette fin

«Quel type d'instruction?»
«Quelles formes de législation soutiennent cette autorité ou au contraire l'affaiblissent ou la détruisent?»
«Ces problèmes ne peuvent pas ne pas provoquer réflexion et sollicitude dans le forum où se rencontrent les représentants qualifiés des Etats.
» (14)

Sachons reprendre, à la base, cette balle lancée du plus haut sommet. Une action politique doit suivre ces questions auxquelles ; il nous appartient de donner des réponses appropriées à la situation de notre pays. Une mobilisation des intelligences et des volontés doit être effectuée. Elle ne le sera que si quelques-uns s'y attachent, concentrés sur l'essentiel. Nous ne pouvons plus reculer, nous enfuir dans la spéculation. Le message a été lancé et applaudi. Il faut suivre.


Une saine moralité publique

Les grandes lignes de ces exigences sont tracées.
—en premier lieu : une saine moralité publique : «Il n'y a pas de doute non plus que la dimension première et fondamentale de la culture est la saine moralité : la culture morale». Les familles ne peuvent pas éduquer pleinement si l'état de la moralité publique déséduque. Il doit y avoir correspondance et harmonie et le critère de la moralité publique pst le bien des familles parce que c'est le bien de l'homme.
Car, répétons-le : «Au nom de l'avenir de la culture, il faut proclamer que l'homme a le droit -d'«être» plus, et pour la même raison il faut exiger un sain primat de la famille dans l'ensemble de l'œuvre de l'éducation de l'homme à une véritable humanité...» (14)
Et c'est pourquoi une liberté particulière est attachée à cette fonction de la famille. Liberté qui est son droit le plus strict et qui correspond à son autorité naturelle dans l'éducation de l'homme.

Le droit à la libre éducation

«Qu'il me soit permis de revendiquer en ce lieu pour les familles catholiques le droit qui appartient à toutes les familles d'éduquer leurs enfants en des écoles qui correspondent à leur propre vision du monde, et en particulier le droit strict des parents croyants à ne pas voir leurs enfants soumis, dans des écoles, à des programmes inspirés par l'athéisme. Il s'agit là en effet d'un des droits fondamentaux de l'homme et de la famille.» (14)

Il ne s'agit pas d'une petite exception concédée du bout de la plume par le législateur aux familles catholiques... et à leurs frais exclusifs et supplémentaires. Il s'agit d'un principe général, valable pour tous et en toutes les situations, dont les catholiques sont - ou devraient être - les premiers disciples mais qui est sans exclusive «le droit qui appartient à toutes les familles d'éduquer leurs enfants en des écoles qui correspondent à leur propre vision du monde.» (14)

La famille, milieu privilégié de l'amour, fondement de l'ordre économique, foyer de l'ordre culturel et éducatif dans lequel sont compris également les moyens de communication sociale qui «doivent respecter la responsabilité de la famille dans le domaine de l'éducation», ainsi apparaît vraiment cette fois la cellule de base de la société, parce qu'elle est le lieu ordinaire de la naissance et de l'éducation de l'homme.
Le Défenseur de l'Homme tel que Dieu l’acréé, est obligatoirement le défenseur de la famille et nul ne peut se prétendre humaniste, respectueux des droits de l'homme, soucieux d'un progrès véritablement humain, attaché au développement de l'humanité, nul ne peut écrire ce mot d'humanité dans ses programmes ou ses doctrines sans être comme contraint d'y inscrire le mot «famille».
C'est autour d'elle et par elle que la société des hommes va s'ordonner. Des biens les plus matériels aux biens les plus spirituels, elle est le canal obligé de leur distribution et son droit est si grand que, même en matière religieuse, où pourtant plus qu'ailleurs le chef de l'Eglise est porteur de vérité, maître d'autorité, cette autorité s'incline devant celle des parents et ne peut la violenter, fut-elle, cette autorité, parentale erronée.


Famille et liberté religieuse

Ici l'Eglise est vraiment maîtresse de liberté. En ce domaine, elle, qui a les paroles de vérités et cependant se fait respectueuse au point de tolérer l'enseignement de l'erreur parce que tel est le droit imprescriptible des parents de donner à leurs enfants un enseignement correspondant à leur propre vision du monde, enseigne à l'univers entier, le respect de l'homme et de sa conscience.
Le vrai respect!
Pas celui des tartufferies démagogiques. Car si on compare cette attitude de la part de l'institution qui dans l'histoire a compté le plus de savants, de docteurs et de saints, elle qui pourrait s'enorgueillir d'avoir enseigné l'univers et qui en revendique la fierté, avec l'odieuse prétention de systèmes dit «de liberté» qui, sans passé, sans expérience, sans aucun titre à la considération des hommes, ont prétendu par force, soumettre les intelligences, effacer les convictions, arracher l'homme à sa religion, on voit où est le véritable amour de l'homme et où est le mensonge éhonté dissimulant la volonté de puissance.(voir notes à la fin)

Observons-le bien, le passage dans lequel le Saint Père, lors de son discours à l'UNESCO revendique la liberté de l'éducation pour toutes les familles (donc également pour des familles qui ne professent pas la religion dont il est le pasteur) est le même qui rappelle la mission historique de l'Eglise en ce domaine.
«Le problème de l'instruction a toujours été étroitement lié à la mission de l'Église. Au cours des siècles, elle a fondé des écoles à tous les niveaux; elle a donné naissance aux universités médiévales en Europe : à Paris comme à Bologne, à Salamanque comme à Heidelberg, à Cracovie comme à Louvain. A notre époque aussi, elle offre la même contribution partout où son activité en ce domaine est demandée et respectée. »(14)

Quel système peut avancer les mêmes références? Où sont les Thomas d'Aquin, François de Sales, Vincent de Paul, Bossuet, Augustin, Bonaventure, Boece, etc... de M. Jules Ferry? Où sont les maîtres de vérité et de beauté du marxisme? Et donc, de quel droit les francs-maçons au début du siècle et les communistes aujourd'hui encore prétendent-ils imposer aux familles leur vision du monde alors que Celle qui a façonné notre civilisation se reconnaît le seul droit de les respecter? Quel étrange renversement! Celle qui a servi et dont les bienfaits sont évidents se fait humble et ceux qui n'ont d'autre titre que celui qu'ils se sont conférés prétendent imposer leur domination? Combien de temps encore supporterons-nous cet odieux paradoxe?
«Pères sacrés de notre Europe,
Fondateurs de la Chrétienté
ôplus modeste que l'hysope
Qui le grand chêne avait planté,
Pâtres, Pêcheurs? Docteurs? ô prêtres,
Toute raison sut reconnaître
L'ample pitié qui vint de vous
Qui sur la paille ou sur la fange,
Fîtes chanter le chœur des anges,
Pour apprivoiser l'homme-loup
.» (15)

Ainsi chantait en 1915 Charles Maurras qui devait être mis à l'index par le Pape Pie XI. Serons-nous moins fervents que cet incroyant pour rappeler l'honneur de l'Eglise et le droit des familles?
Qui a bercé l'homme d'illusions et de propos menteurs sur les lendemains qui chantent et la Révolution qui apportera le Paradis? Est-ce l'Eglise qui a justifié l'esclavage et le sacrifice de générations entières au nom d'un futur merveilleux? «Ceux qui parlent de l'avenir, disait Céline, sont des escrocs. Parler de l'avenir c'est faire un discours aux asticots. Tous les assassins voient l'avenir en rose; çà fait partie du métier.» (7)

Qu'on se souvienne «Alors la société nouvelle écrira sur ses drapeaux : «de chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins.» (16)
Où est-elle la société nouvelle de Karl Marx, cent trente deux ans après? Goulag, Viet-Nam, Afghanistan, Cambodge, purges, exécutions, confessions publiques, deux guerres mondiales et une troisième qui s'annonce dépassant en horreur celles qui l'ont précédée? Les prophètes du monde moderne ont perdu tout droit à l'éducation des hommes. Ils ont bassement flatté ses rêves les plus creux et le voici aujourd'hui désorienté, abruti, esclave du prurit de consommation ou du politique, mais ne sachant plus qui il est, perdu, à la recherche de son identité.

L'Eglise, éducatrice des peuples, rappelle non son propre droit, mais celui de l'homme et de sa famille à une véritable éducation menée par ceux qui ont fait cet acte de foi en l’homme qu'est la procréation.
Sachons plaider cette cause et la faire triompher. Il y va de la civilisation et de la culture. Il y va de l'homme.

On le voit, la dimension du combat familial ne se réduit pas à l'augmentation annuelle des allocations familiales, même si cet élément doit être pris en considération. La famille n'est pas une réalité catégorielle à qui l'État souverain et quelque peu méprisant accorde, à proximité des élections, une manne destinée à calmer les rancœurs et à obtenir un vote de résignation. La famille est le cœur de la vie sociale, si cette société veut être humaine. Elle est le milieu privilégié de l'amour et donc c'est pour elle que s'ordonnent pouvoirs et institutions. Elle est la source de la légitimité, par-delà tous les systèmes. C'est à la mesure de son épanouissement que se jugent les systèmes politiques, économiques, culturels. Le reste est oppression, inhumanité, délire verbal, démagogie meurtrière ou rêve de domination.

Une action politique vraiment familiale

Une action politique vraiment familiale est donc à mettre en œuvre, par ceux qui ont la responsabilité des familles, sans mandat autre que celui qu'ils tiennent de leur état de parents, sans autre autorité que celle-là. Cette action commence par la diffusion, de famille à famille, naturellement et librement de ces vérités qui doivent être l'assise d'une vraie opinion publique et sont la condition d'une vraie moralité publique.

Il n'est pas besoin d'être savant, expert, énarque ou ministre, député ou maire pour professer et répandre ces exigences de l'homme. Il suffit de se les rappeler, de s'en imprégner, et d'avoir le courage de les répandre.

Cette action est à la portée de chacun de nous. Elle n'attend aucun mot d'ordre. Elle n'est d'aucun parti et d'aucun mouvement. Elle n'est la propriété de personne en particulier. Elle est celle de toutes les familles, de tout milieu, de toute conviction, de toute classe et de toute religion. Elle est le lieu commun de tous ceux qui croient encore en l'homme, non en parole seulement, mail en acte puisqu'ils sont les auteurs de l'homme, qu'ils le mettent au monde, le protègent et l'élèvent. Rien ni personne ne pourra leur enlever ce droit... rien si ce n'est un découragement, une mollesse, une lâcheté, un sentiment d'impuissance que Jean-Paul II est venu balayer. Maintenant... n'ayons plus peur... relevons la tête «Jeune homme, lève-toi; Jeune-fille, lève-toi!» (1) 

Jacques Tremolet de Villers
(à suivre)


Notes :

7—Le voyage au bout de la nuit.
8—Aux Carmélites de Lisieux (4 juin)
9—Homélie aux travailleurs de St Denis
10—Homélie à la Basilique St Denis
11—Mot de J.P. Sarre repris par Jean-Paul II lors de l'homélie du dimanche 1er juin au Bourget.
12—Les Beaux draps.
13—Antoine de Saint Exupéry, «Lettre au Général X»
14—Discours à l'UNESCO
15—La Musique intérieure
16—Le Manifeste du Parti communiste


p.10 PERMANENCES NUMERO 173 octobre 1980

     

Soutenir le Forum Catholique dans son entretien, c'est possible. Soit à l'aide d'un virement mensuel soit par le biais d'un soutien ponctuel. Rendez-vous sur la page dédiée en cliquant ici. D'avance, merci !


  Envoyer ce message à un ami


 La famille, lieu privilégié de l’amour par J Trémolet de Villers par Diafoirus  (2013-09-04 12:58:09)


119 liseurs actuellement sur le forum
[Valid RSS]