Jeudi 27 juin 2013
Notre-Dame du Perpétuel Secours
HISTOIRE DE LA MADONE MIRACULEUSE
CHAPITRE I
Premières origines du sanctuaire de Notre-Dame du Perpétuel-Secours.
En arrivant sur le mont Esquilin, et en longeant la rue Merulana, qui relie Sainte-Marie-Majeure à Saint-Jean-de-Latran, on rencontre, à Rome, une antique demeure, appelée la Villa Caserta.
Après avoir été habitée successivement par plusieurs nobles familles, elle devint, en 1855, la propriété des religieux du Très Saint Rédempteur, qui, sur l'ordre de Sa Sainteté Pie IX, établirent, à cette époque, à Rome, le siège de leur Congrégation. Le premier soin de ces nouveaux habitants fut de transformer l'antique palais en un pieux monastère ; et, sur le terrain contigu, ils bâtirent une église dédiée à saint Alphonse de Liguori, leur fondateur.
Rome est, par excellence, la ville des traditions chrétiennes. Les Apôtres, les Martyrs et les saints personnages qui l'illustrèrent tour à tour de leur présence, y ont laissé un suave parfum de souvenirs que les Romains de nos jours aiment encore à respirer. Aussi entre-t-il dans leurs usages et dans leurs goûts de rechercher, avec une avide curiosité, au sein des lieux qu'ils habitent, tout ce qui concerne les temps anciens.
Excités donc, eux aussi, par la pieuse envie de fouiller dans le passé, les Pères Rédemptoristes, à peine installés dans leur nouvelle demeure, voulurent connaître les mystères d'antiquité qui s'y rattachent. Ils interrogèrent, dans ce but, les bibliothèques et les vieux manuscrits de l'Esquilin ; et voici, d'après des documents dignes de foi, quels sont les faits historiques qui donnent à la Villa Caserta le lustre des plus glorieux souvenirs.
Au premier siècle de l'Eglise, sur cette colline de l'Esquilin et dans l'enclos actuel de la villa, s'élevait la maison paternelle de saint Clet, troisième Pontife Romain, qui reçut les vérités évangéliques de la bouche même du prince des apôtres.
Devenu pape, il consacra sa demeure au culte public et en fit une église. Car, on le sait, au moment des persécutions, les fidèles, pour assister aux saints mystères, devaient, ou s'enfoncer dans les catacombes, ou se réunir secrètement dans quelque habitation de Rome, convertie en chapelle. La maison de saint Clet devint donc ainsi un des premiers sanctuaires de la chrétienté. Dès lors, on lui assigna le titre de Saint-Matthieu. Ce fut là que, sous Néron et Dioclétien, se réunirent dans l'ombre bien des chrétiens magnanimes par la confession de leur foi. Là, ils pleurèrent ensemble la mort de leurs frères immolés pour Jésus-Christ ; là, ils demandèrent pour eux-mêmes le courage d'affronter le glaive du bourreau ou la dent meurtrière des bêtes féroces.
Du vivant même de saint Clet, cette modeste église vit s'élever auprès d'elle un monument de la piété chrétienne. Voici à quelle occasion.
Malgré la violence des persécutions, les fidèles, en ces temps de ferveur héroïque, accouraient de tous les points du monde à Rome, pour y vénérer cette terre imprégnée des sueurs et du sang des bienheureux apôtres. Craignant qu'au milieu des païens, la foi de ces généreux pèlerins ne fût pas plus en sûreté que leur vie, Clet fonda, pour les étrangers, un hospice à côté de Saint-Matthieu. Cette fondation nouvelle attira de plus en plus en ce lieu la foule des pieux voyageurs, empressés de venir y prier et s'y reposer un instant, avant de reprendre le chemin de leur lointaine patrie.
Plus tard, après trois siècles de persécutions, lorsque le grand Constantin eut donné la paix à l'Eglise, des temples s'élevèrent partout en l'honneur du vrai Dieu. L'oratoire de saint Clet, si cher aux fidèles, se transforma alors en une église splendide, que le peuple chrétien se plut à entourer de sa vénération et de ses hommages.
Les fléaux de tout genre qui, sous les successeurs de Constantin, frappèrent la malheureuse Italie et Rome elle-même, laissèrent l'église Saint-Matthieu debout et même intacte. Le temps, plus destructeur que les barbares d'alors, ne parvint pas à ébranler le vieil édifice qui, durant bien des siècles, compta parmi les plus vénérables monuments de la Ville Eternelle.
Entre beaucoup de détails, relatifs à cette église, nous lisons qu'au XII° siècle, le pape Pascal II, après l'avoir fait restaurer magnifiquement, célébra, en présence d'un nombreux et illustre clergé, la solennelle consécration ; et qu'il y déposa, dans une urne de marbre, placée sur le maître-autel, beaucoup de reliques très précieuses, entre autres un bras de saint Matthieu et un fragment de la vraie Croix.
Enrichie de ce nouveau trésor, l'antique fondation de saint Clet devint de plus en plus chère aux âmes pieuses. Longtemps elle fut honorée d'un titre cardinalice. Plus tard, dans le courant du XV° siècle, les Souverains Pontifes la confièrent aux religieux Augustins. Mais jamais ces changements successifs ne diminuèrent le concours des fidèles ; et, pendant quinze cents ans, de ce temple privilégié, la prière ne cessa de monter vers le ciel : prière des pontifes, prière des martyrs, prière des pieux pèlerins, prière enfin des religieux fervents, préposés à sa garde. C'est pour cette raison, sans doute, que Marie, selon ce que nous allons voir, daigna le choisir comme sanctuaire d'une de ses images miraculeuses, et répandit sur le pieux monument un tel éclat, qu'il éclipsa toutes les gloires du passé.
CHAPITRE II
Historique du tableau de Notre-Dame du Perpétuel-Secours.
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