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transcendance et immanence
par Abbé Néri 2013-05-06 16:53:25
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Dans un court article, élaboré à l’occasion des travaux du Congrès international de philosophie de 1937, Brunschvicg, nous livre ses réflexions à propos de la transcendance et de l'immanence qui revêtent un grand intérêt par les précisions qu'il apporte.

Première considération : éviter une simplification excessive consistant à présenter ses deux notions comme corrélatives qui s'impliquent l'une à l'autre :

« On s’expose à embrouiller le problème, et à le rendre à peu près inextricable, quand on cherche à le simplifier en faisant de la transcendance et de l’immanence deux notions corrélatives qui s’impliqueraient l’une l’autre. »

Deuxième considération : voire en elles plutôt deux manières de répartition des valeurs :

« Nous proposerions d’y voir bien plutôt deux modes de répartition des valeurs, qui n’ont cessé d’interférer à travers l’histoire, mais dont précisément nous nous demanderons si l’interférence n’est pas ce qui a entravé, ce qui gêne encore, l’effort pour établir sur une base solide et claire la philosophie de l’esprit. »

Suite à cette considération sur l'interférence des ses deux manières d'apprécier les choses il fait ce constat :

« La pensée réfléchie, lorsqu’elle affleure, trouve la transcendance en possession d’état. »

On peut tirer une conséquence que Brunschvicg ne fait pas, mais qu'apparaît avec évidence : la pensée dans sa démarche naturelle a spontanément la reconnaissance d'une réalité transcendante, ainsi qu'il le signale selon une expression différente :

« Enfants et peuples enfants n’ont aucune difficulté à se familiariser avec l’au-delà, qu’ils font intervenir sans façon dans le cours de leur existence quotidienne »

Il y a cependant chez les philosophes modernes qui revendiquent une priorité a la pensée réflexive une sorte de repliement :

« Conviée à se replier sur elle-même, et du fait même de ce repliement, la pensée va se frayer une autre voie, orientée non plus de bas en haut, mais du dehors au dedans. »

Et dans ce repliement l’essor des sciences positives joue un rôle d'amplification :

« Par le développement des sciences positives, la raison amène à la lumière de la conscience l’infinité de ses ressources intimes, que l’immensité de l’horizon spatial n’exprime encore qu’imparfaitement, l’accord universel entre les hommes, dont le conformisme social n’est qu’une image lointaine et précaire… »

A partir de ce constat Brunschvicg revient sur le rapport existant entre la transcendance et l'immanence :

« Ainsi, le rapport de la transcendance à l’immanence, ne se laisse pas réduire à l’antithèse de deux notions.

Il consiste dans la distinction entre deux manières de concevoir l’alternative fondamentale :

- alternative de la nature et de la surnature,
- alternative de la nature et de l’esprit. »

Brunschvicg parle donc de deux manières de concevoir ce qu'il appelle l'alternative fondamentale. Que de perspectives à l'horizon !

On peut s'en apercevoir par la remarque qu'il en fait lui-même :

« D’où résultent, - suivant que l’on se place dans telle ou telle perspective, - deux attitudes religieuses - qui sont radicalement différentes, - caractérisées avec une précision admirable par les deux formules que saint Augustin juxtapose dans un passage célèbre des Confessions :

« Deus superior meo, Deus intimior intimo meo. »

J'offre la lecture de ses quelques réflexions aux lecteurs qui s'intéressent au-de-là de l'actualité au principes qui la déterminent.





     

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