Pas le film, mais dans la réalité :
Dans un opuscule publié en pleine persécution de catholiques mexicains (– Le Mexique Martyr – par A. Bessières – 1928) on trouve le compte rendu d'une rencontre entre quelques évêques et le ministre de l'Intérieur avec un commentaire qu'explique en partie la recherche d'une solution diplomatique au conflit :
« Un communiqué de la National Catholic Welfare Conference rapporte en ces termes une conversation du 21 avril 1927, entre six évêques mexicains et M. Tejeda, ministre de l'Intérieur :
Vous êtes les chefs de la révolution, dit M. Tejeda, et, par votre silence; après la récente lettre pastorale de l’archevêque de Durango, déclarant que les laïques catholiques étaient en droit de s'armer pour leur propre défense, vous êtes coupables de participer à la rébellion.
Monsieur, répond Mgr Mora y del Rio, archevêque de Mexico, l'épiscopat n'a provoqué aucun soulèvement. Il a simplement déclaré que les laïques avaient, depuis toujours, licence de défendre par la force les droits inaliénables qu'ils ne pourraient protéger par des moyens pacifiques.
C'est là un acte de rébellion.
Non, pas de rébellion, mais de légitime défense contre une tyrannie injustifiable,
Dites : contre l'autorité constituée.
Quant à l'autorité de votre gouvernement, le monde entier connaît l'illégalité des élections qui l'ont amené au pouvoir.
Cette réponse ne satisfit ni le ministre qui, le soir même, fit conduire les évêques à la frontière, ni... les catholiques militants».
Peut-être les eût-elle apaisés, s'ils avaient ajouté aux considérations susdites ces réflexions :
- Avant de jeter elle-même ses enfants dans une bataille générale, même de légitime défense, d'en accepter toutes les conséquences qu'elle prévoit mieux que personne, pour elle et les fidèles, l’Église n'agit-elle pas sagement, en se demandant :
1° Si nul meilleur moyen légitime de défense n'existe que la lutte à main armée ?
2° Si cette lutte a des chances sérieuses de succès ?
Or, ces chances existent-elles, au Mexique, pour une armée de fortune, dépourvue de vrais généraux, d'armes, de munitions ?
Ceci n'est nullement écrit pour diminuer le mérite des braves, à qui leur conscience de libres citoyens et de croyants a commandé de prendre les armes, ni pour leur enlever le droit à notre admiration, mais pour expliquer l'attitude très sage de l'épiscopat mexicain, mieux informé que nous des choses de son pays, et des longs efforts constructeurs qui pourront seuls assurer une paix durable. »
On perçoit bien dans ses réflexions qui expriment l'avis de certains évêques qu'on tout mis en ouvre pour trouver une issue diplomatique à tout prix (le modus vivendi) au conflit une profonde défiance quant à la réussite des catholiques combattants qu'ils ont fini par trahir.
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