Nous allons entrer dans la semaine sainte et la liturgie nous fait suivre les derniers moments de la vie mortel du Christ jusqu’à sa glorieuse résurrection. Mais depuis dimanche dernier en nous faisant lire dans l’évangile de saint Jean la confrontation de Jésus avec les juifs dans le Temple on peut constater ce que les a conduit à le mettre à mort.

Si les juifs sont entrés dans une telle fureur meurtrière c’est parce que le Christ les a fait clairement voir l’orgueil qu’était le leur à se réclamer les enfants d’Abraham et par lui de Dieu, comme l’explique clairement saint Jean Chrysostome :

« Notre Seigneur a prouvé aux Juifs qu'ils n'avaient aucun droit à se dire la race d'Abraham, et comme ils élevaient plus haut encore leurs prétentions, en proclamant qu'ils avaient Dieu pour père, ils les confond de nouveau en leur disant : « Vous avez le démon pour père. » Saint Jean Chrysostome : (hom. 54 sur Saint Jean).

Cependant pour que l’erreur ne s’insinue pas dans nos esprits au sujet de cette filiation démoniaque, nous pouvons recourir à saint Augustin pour en comprendre le sens :

« Il faut nous garder ici de l'erreur des Manichéens, qui prétendent qu'il existe un certain principe du mal, une nation de ténèbres avec ses chefs, d'où le démon a tiré son origine, c'est de là aussi, disent-ils, que notre chair puiserait la raison de son existence, et c'est pour confirmer cette opinion que le Sauveur dit aux Juifs :

« Vous avez le démon pour père, » c'est-à-dire qu'ils seraient mauvais par nature, parce qu'ils tiraient leur origine de la nation des ténèbres, en hostilité avec Dieu. » Saint Augustin : (Traité 42)

Ce n’est donc pas par nature que les juifs sont dits enfants du démon, mais comme le saint docteur le précise plus loin par imitation :

« Les Juifs étaient donc les enfants du démon, non par naissance, mais par imitation :

« Et vous voulez accomplir les désirs de votre Père. »

Ce qui vous fait ses enfants, ce n'est pas que vous soyez nés de lui, c'est que vous nourrissez les mêmes désirs.

Car vous cherchez à me faire mourir, moi un homme qui vous ai dit la vérité; et le démon a aussi porté envie au premier homme et l'a mis à mort :

« Et il était homicide dès le commencement. »

Il a été homicide à l'égard du premier homme qu'il a pu mettre à mort, puisqu'il n'aurait pu le mettre à mort avant qu'il commençât d'exister.

Ce n'est point avec le glaive que le démon s'est présenté pour attaquer l'homme, il lui a suffi de semer dans son âme une mauvaise parole pour lui donner la mort.

Ne vous regardez donc pas comme innocent d'homicide, lorsque vous persuadez le mal à votre frère.

Mais pour vous, vous voulez exercer votre fureur sur mon corps, parce que vous ne pouvez rien sur mon âme. » Saint Augustin : (Traité 42)

Ce la même pensée qu’on trouve chez saint Jean Chrysostome, quand il explique que les juifs on suivi l’exemple du démon :

Jésus ne leur dit pas : Vous faites les œuvres, mais :

« Vous voulez accomplir les désirs de votre père, » pour exprimer la violente passion du meurtre qui les domine, à l'exemple du démon; et comme ils lui reprochaient continuellement de ne point venir de Dieu, il leur insinue indirectement que cette pensée vient aussi du démon : « Et il n'est point demeuré dans la vérité. » Saint Jean Chrysostome : (hom. 54).

Les juifs on manifesté durant la Passion du Christ, par leur obstination à Le reconnaître comment d’enfants de Dieu on peut devenir les enfants du démon par l’imitation de sa malice.

Puissions-nous à l’occasion de la fête de pâques entendre avec joie les paroles de saint Paul aux premiers chrétiens :

« eratis aliquando tenebrae nunc autem lux in Domino »

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