L'homme a grimpé la colline, agit, sué, bougé, fait, ... (1)

La montée ?
C'est son enfance excitée, son adolescence incertaine, son adulescence * qui construit, son état adulte efficace, qui se centre, et commence à pouvoir se définir, se portraiturer.

En haut ?
C'est la maturité, plus besoin de monter pour se prouver, on peut jouir de la vision, comprendre le chemin de montée, et faire la carte du monde visible pour soi.

Et alors ?
Ce sera la vieillesse, la pause en haut, puis les promenades qui descendent peu à peu, quand on perd par usure la vitalité pour remonter, et qu'on trouve son refuge à mi-pente, avec les connaissances du monde et de soi.

Déprimant ?
Oh que non,
c'est signe qu'on va bien vers la sortie, vers la fin du voyage.

Que nous serions malheureux de rester toujours en exil sur terre !

En notre musette, tous les dialogues avec Dieu dans les étapes, toutes les relations avec les âmes des proches et des prochains, toutes les leçons des combats gagnés ou perdus, mais toujours voulus par Dieu qui y met tout son coeur pédagogue, c'est l'économie de son projet sur nous, sa douce et ferme main pour nous conduire, nous écouter, nous apprendre à parler Son Langage, qui est le Christ.



Faut-il le dire noir sur blanc ? Je suis contente de devenir peu à peu vieille... Chaque jour est le plus heureux de ma vie, je suis bien, et ce jour ne restera pas le plus beau, chaque soir, un autre jour lui a chipé la place.

Heureuse d'aller vers le but.
Heureuse de ce que le matin apportera une paille ou un bouquet de plus à ma joie.

Car c'est cette réserve de joie, de joies, que personne ne peut gâcher ni retirer de mon $âme, qui sera le germe de la béatitude tranquille du Ciel.

Alors, contente de vieillir.
Cela m'évite de grogner comme Ste Thérèse d'Avila "Je meurs de ne pas mourir" Dieu est maître du temps, et l'homme en est la mesure.

C'était la petite réflexion de ce midi, à la campagne, alors que je viens de voir courir un renard dans notre chemin...

Avec mes bonnes salutations

Glycéra




(1) très beau livre d'Anselm Grün : La crise du milieu de la vie,
qui est aussi une introduction à Maître Eckhart (montée de la colline) et à Jung (l'autre moitié)

Bonne liste, présentée, de ses livres


* adulescence = adul(lte-ado) lescence.
Periode typique et souvent longue à notre époque pour la jeunesse qui peine à trouver sa place, empêchée qu'elle est d'agir tôt, par notre monde qui prolonge artificiellement et uniformément la dépendance enfantine... (mot de Volkoff, si ma mémoire est bonne)

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