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Monsieur Le Président,
Messieurs les conseillers en communication du Président,
A ceux qui liront ce message en son nom,

Ce soir lourde est ma peine, Monsieur Le Président, puisqu'amèrement, je pleure le destin d'une France au visage émacié.

Etouffée de dettes et privée d'emploi, la France se meurt, exsangue d'avenir, et je pleure de voir votre quête de popularité aussi mal investir le Ministère de La Famille.

Ce soir lourde est ma peine en tant que mère de famille, Monsieur le Président, car vous voulez par souci de popularité, réduire à néant toute la signification de mon quotidien aux yeux des autres avec cette Loi Taubira.
Vous voulez équivaloir mes peines, mes joies et mes devoirs, de femme, de mère et d'épouse avec ces hommes et ces femmes qui ne connaîtront jamais ce que c'est, puisque c'est ainsi. Ce soir, vous engagez l'inégalité pour tous.

Ce soir lourde est ma peine car j'ai dû expliquer à mes enfants pourquoi nous sommes montés manifester ce 13 janvier 2013...et mes enfants m'ont ri au nez en disant que "c'était n'importe quoi ce qu'on voulait faire, parce que les bébés, c'est pas comme ça qu'on les fait."
J'ai dû expliquer à mes enfants des faits que l'ont ne devrait même pas à avoir à expliquer car ils le voient eux-mêmes. Ce soir, j'ai eu l'impression de prendre mes enfants pour des imbéciles...

Vous vous soummettez à des pressions car votre charisme de leader d'opinion vous fait défaut, et vos spin-doctors s'acharnent à vous faire aller dans ce sens...
Vous vous obstinez à vouloir vous faire aimer, alors qu'on ne demande qu'à vous respecter en tant que Chef d'Etat.
Vous préférez créer de toute pièce de "nouveaux pères de famille"...au lieu de considérer réellement les demandes de facilitation d'accès à l'emploi de tous ces vrais pères de famille qui galèrent ...

Ce soir, lourde est ma peine, car je vois naître au loin un état de crise qui va passer des larmes aux armes, et vous n'en faites rien. Pas de déclaration, pas de rencontre, pas de réponse non plus par mail ou par courrier, paraît-il...

Ici, nous sommes catastrophés, outrés, scandalisés, en colère, fous de rage, choqués, broyés, au bord de commettre l'irréparable et pourtant vous avez vu...nous nous sommes contrôlés.

Mais jusqu'à quand, Monsieur le Président, jusqu'à quand cette France bien élevée va-t-elle se contrôler ?
Pouvez-vous seulement espérer prévoir cela ?

Ce soir, lourde est ma peine car mon pays me manque… oui mon pays me manque car je ne le reconnais plus même si j'y habite depuis toujours...
Je ne le reconnais plus car vous les laissez le défigurer.

Ne vous moquez pas de la Nature humaine, Monsieur le Président, c'est un jeu auquel elle est toujours la plus forte et qu'elle a toujours remporté… et haut la main.
Cela me console… puisque si nous ne tentons plus rien, au moins sommes-nous sûrs qu'Elle, le fera.

Avec tous mes respects de citoyenne de l'Etat de la République Française, recevez, Monsieur le Président, mes salutations distinguées et les plus respectueuses

Isabelle F.
28 ans, mariée, 2 enfants.
Francheville (Rhône)

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