La droite parlementaire grimace, hurle, prend la défense du mariage contre sa dénaturation par les pairs sodomites et saphiques et leurs soutiens. Mais cette droite-là est l’esclave de la gauche. A certains égards, elle est bien plus néfaste que la gauche, car elle fait croire à l’existence d’une réelle opposition, alors que dès qu’elle sera aux affaires elle ne reviendra pas sur les réformes dévastatrices engagées par la gauche. Il en a toujours été ainsi et il en sera de même avec cette loi défigurant le mariage. Comme l’écrit Yves Marie Adeline dans La droite impossible, nous sommes en présence de la stratégie du cliquet qui consiste à « tenir le pas gagné »(Rimbaud). L’exemple le plus criant, en France, est celui de la loi de 1993 de Bérégovoy sur les « sauveteurs ». Par cette loi les militants Provie qui prient devant un avortoir ont été déclarés passibles de poursuites pénales ( c’est ainsi que Xavier Dor fut condamné à une peine de prison). Jacques Toubon qualifia cette loi de scélérate. Mais en 1995 lors de l’amnistie qui faisait suite à l’élection de Chirac, celui-ci a exclu de son amnistie une seule catégorie de délinquants : les sauveteurs. Et Toubon, devenu garde des Sceaux, fit appel contre un « sauveteur » qui avait été relaxé devant le tribunal.

La gauche poursuit sans cesse son action révolutionnaire, sans toujours s’en revendiquer, et la droite subit le mouvement car elle est totalement dominée intellectuellement et politiquement. La révolution n’étant en son fond ultime que la sanctification des manières individuelles de voir le monde, elle est à l’œuvre dans la société civile naturellement et a été ,malheureusement, introduite dans l’Eglise .

La droite parlementaire ne peut s’y opposer car elle a perdu les références philosophiques de sa pensée et a accepté un système politique forgé par la gauche : la démoncratie. De fait, dans ce système tenu entièrement par la gauche, la droite joue le rôle de régénérateur de la gauche. Lénine l’a très bien dit « 2 pas en avant, un pas en arrière ». Les actuelles gesticulations de la droite au parlement ne sont donc qu’une farce. Non pas que certains parlementaires ne soient pas fermement opposés à cette dénaturation du mariage en cours, mais parce que leur système de pensée et le système politique auquel ils adhèrent les condamnent à devoir baisser leur pantalon à un moment ou un autre.

L’indigence intellectuelle des hommes de droite actuelle est à la source de toutes leurs compromissions avec les avancées révolutionnaires de la gauche. Voici un petit extrait du livre de Yves Marie Adeline qui donne quelques raisons de cette misère intellectuelle dans laquelle barbote l’homme de droite.

La pensée de droite est plus complexe que celle de gauche:« on a souvent dit en effet, du moins c’est une mode déjà ancienne, que la gauche a pour elle l’intelligence, qu’elle occupe le sommet de la culture, qu’elle accueille en son sein les meilleurs intellectuels , que ses principes sont défendus par les meilleurs de nos théoriciens politiques. C’est une erreur : en fait, les théories de la libération, de l’émancipation, sont d’autant plus facile répandre et à connaître qu’0elles sont moins théoriques que celles de la droite ; elles s’adressent au premier degré de l’intelligence, elles se limitent à exalter ce qu’il y a de plus naturel en nous. Pour que la droite se fasse entendre, il lui faut faire appel des notions, des raisonnements complexes. Le drame de la pensée de droite est de ne pouvoir s’adresser le plus souvent qu’à des intellectuels ; or, aujourd’hui où les médias ont remplacé les livres auprès du grand public, comment un intellectuel de droite pourrait-il tenir la dragée haute à son homologue de gauche ? Il est facile à ce dernier d’avancer, lors d’un débat contradictoire audiovisuel, des slogans simplistes sur la tolérance, la liberté, l’égalité, les bons et les méchants, puisqu’il sait que son message, formulé au premier degré, transite par un outil de communication extrêmement superficiel, provoquant chez nous un assentiment primaire, un élan de sympathie spontanée, dès lors que nous nous contentons d’être des téléspectateurs passifs. Plus que jamais, dans notre monde d’audio-visuel où tout ce que nous vivons est vécu de façon émotionnelle, au premier degré, la droite, aujourd’hui , ne peut qu’abandonner le terrain de la culture de masse et de l’intelligence médiatique à son adversaire. Cela n’empêche pas, certes, bien des gens de droite de souhaiter s’investir au contraire dans ces moyens modernes de la communication. D’ailleurs, ceux –là pourraient me répondre que la gauche n’a pas attendu la télévision pour triompher, que les sentiments superficiels et irréfléchis pouvaient bien, naguère, se contenter du livre imprimé. Là aussi, il est plus facile d’écrire « Liberez-vous, émancipez-vous », que de répondre « Faites attention à cela, prenez garde à votre liberté, car votre liberté est comme la langue d’Esope, elle peut produire le meilleur et le pire »
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